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Darwin pour les nuls

Nouvelle opération de bourrage de crâne à destination des élèves (21/10/2009)

Je viens de scanner une note accompagnant l'invitation, pour les élèves d'un lycée de province, à une conférence sur Darwin.
Je me demande si, sous couvert d'ouvrir les yeux des élèves en les libérant de l'emprise rétrograde et réactionnaire de l'Eglise (on se demande de quelle Eglise on parle!) il ne s'agit pas, purement et simplement, d'une énième opération de bourrage de crâne.
Je regrette de n'avoir pas les connaissances scientifiques nécessaires pour évaluer les théories "sulfureuses" (sic!) de Darwin (*) , mais je puis témoigner que les élèves, y compris de classes préparatoires, dans leur immense majorité, surtout ceux des classes littéraires et économiques (et ce n'est pas leur faire injure) les ont encore bien moins que moi, ayant une culture scientifique - et pas seulement- pratiquement nulle.
Autant dire que sur le sujet, ils sont totalement "vierges", et qu'eux aussi, dans un certain sens, tout comme les hommes de l'époque de Darwin, "manquent encore des plus précieuses informations pour saisir les mécanismes de la reproduction".

Leur ignorance est donc pour le conférencier la meilleure assurance qu'ils avaleront n'importe quoi, et ressortiront persuadés - une fois de plus - que l'Eglise est un frein au progrès, et a maintenu pendant des siècles l'humanité terrorisée dans un monde de ténèbres et de superstitions.

Je pose la question: une telle démarche est-elle vraiment honnête? Et n'aurait-il pas été convenable d'organiser au minimum un débat contradictoire?
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(*): Heureusement pour cet article, Carlota avait lu le livre de Dominique Tassot "Le singe de Darwin".
Sa recension contenait déjà pas mal de précieux antidotes, développés plus largement dans le livre.

Il y a aussi un merveilleux petit livre de Joseph Ratzinger, intitulé "Au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre" (ed Fayard), recueil de quatre sermons de Carême prononcés à Notre-Dame de Munich en 1981.
Dans le chapitre Création et évolution, le Cardinal explique en termes très simples (et développe, bien sûr) l'idée selon laquelle
...
on ne peut dire : la Création ou l'évolution. La formule correcte doit être : la Création et l'évolution, car ces deux notions répondent à deux questions différentes. L'histoire de la glaise du sol et de l'haleine de Dieu...ne révèle pas en effet comment se forme un homme, mais ce qu'il est. Elle décrit son origine profonde, en éclaire le projet sous-jacent. La théorie de l'évolution, au contraire, prétend connaître et décrire des processus biologiques. Mais elle ne peut expliquer de la sorte l'origine du « Projet Homme », son principe interne, sa véritable nature. Nous nous trouvons donc ici devant deux questions qui ne s'excluent pas, mais se complètent."

Cent cinquante ans après la première édition de la sulfureuse "Origine des espèces", quelles idées associe-t-on aujourd'hui au nom de Charles Darwin ?

Tandis que les créationnistes de notre temps repartent sans cesse à l'assaut d'une science qu'ils estiment opposée aux croyances, se souvient-on du scandale que n'a pas manqué de provoquer, en 1859, l'idée d'apparenter l'Homme au Singe alors que la Bible le décrivait à l'image d'une divinité que Darwin ne mentionnait même pas ?
Quel jugement porte donc la génétique actuelle sur une théorie de l'évolution élaborée à une époque où la biologie balbutiante manquait encore des plus précieuses informations pour saisir les mécanismes de la reproduction ?
A l'occasion du bicentenaire de la naissance de Darwin, nous suivrons en images le parcours de ce travailleur acharné et méticuleux qu'un tour du monde de près de cinq ans est parvenu à convaincre de la transformation effective des espèces.
Nous reviendrons sur l'acceptation délicate de cette idée déjà soupçonnée par les savants des siècles précédents, parfois prudemment écartée par des esprits pourtant visionnaires, régulièrement combattue par l'obscurantisme religieux.
Nous restituerons les principaux écrits de Darwin concernant l'évolution dans le tourbillon d'un siècle qui peine à accepter un âge de la Terre nettement supérieur à celui que l'Eglise continue alors à imposer, mais aussi d'un siècle qui se passionne pour l'exhumation des dinosaures et imagine la Terre périodiquement modifiée par des catastrophes à grande échelle, analogues au Déluge biblique.
Nous aurons également l'occasion de dénoncer les dérives occasionnées par les « récupérations » socio-politiques honteuses du principe de sélection naturelle, à l'opposé de l'esprit de Darwin, dont la sensibilité profondément humaniste se manifestait tant au sein de son environnement familial que dans le cadre de ses travaux de naturaliste.

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