Adoption homoparentale et technocratie des juges
A propos de l'autorisation, via une décision du tribunal administratif, donné à un couple de lesbiennes, d'adopter un enfant (11/11/2009)
Il y a moins d'une semaine, dans ces pages, je traduisais un article de Massimo Introvigne, qui commentait le résultat du dernier référendum sur le mariage homosexuel: Des électeurs du Maine, une claque aux juges
Un fait divers, qui connaît en ce moment une médiatisation insensée, remet la réflexion de l'article en plein coeur de l'actualité:
D'abord, ces deux dépêches consécutives sur le site du Point.fr:
Mardi, le tribunal administratif de Besançon a autorisé un couple d'homosexuelles à adopter un enfant . Cette décision résonne-t-elle comme un espoir de voir le droit des homosexuels évoluer en France ?
(Source)
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C'est une première en France. Une institutrice homosexuelle, qui se bat depuis 11 ans avec sa compagne pour adopter un enfant, a obtenu gain de cause. Emmanuelle B., 48 ans, va obtenir un agrément, véritable sésame pour prétendre à adopter.
À l'origine de cette avancée, une décision du tribunal administratif de Besançon, qui a annulé, mardi, le refus d'agrément opposé à deux reprises à Emmanuelle B. par l'administration départementale. Aussitôt, le conseil général du Jura a précisé qu'il se conformerait au jugement du tribunal. "Il s'agit là d'une belle victoire contre l'homophobie, alors que les propos et les comportements homophobes demeurent vivaces dans notre société", a réagi Me Caroline Mécary, avocate de la requérante.
(Source)
Le vocabulaire utilisé (espoir, avancée, droits des homosexuels, homophobie ... qu'est-ce que l'homophobie vient faire là-dedans??) ne laisse aucun doute sur les sympathies des auteurs des articles...
A propos des électeurs américains, Massimo Introvigne écrivait :
Nous sommes là face à un gros problème de démocratie. D'un côté le peuple américain - toutes les fois où il a été appelé à voter par référendum, sans exception - qui s'oppose au mariage homosexuel. De l'autre, les juges qui ignorent la volonté des électeurs et qui pensent que c'est leur devoir de les «éduquer», quitte à ne pas respecter un vote populaire clairement exprimé
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Dans l'encyclique Caritas in veritate Benoît XVI a identifié dans la technocratie la plus grande menace à la liberté, après la fin des idéologies... pour le Pape, est technocratie tout pouvoir qui pense devoir imposer ses choix à la majorité non pas au nom du bien commun, pas même d'un mandat électoral, mais parce qu'il pense qu'il en sait plus qu'un peuple de boeufs, qui par définition est arriéré - et influencé par des préjugés religieux facilement liquidés comme «fondamentalisme» -, et doit donc être éduqué contre sa volonté.
Aujourd'hui, la technocratie la plus dangereuse est celle de certains juges. En Amérique, ces toges pensent - et le disent ouvertement - que si la majorité ne veut pas du mariage homosexuel, c'est tout simplement que la majorité a tort, et il appartient aux juges comme détenteurs d'un savoir supérieur, plus avancé et progressiste, de refaire son éducation. ....
Des propos extrêmement clairvoyants, à relire, et à méditer.