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Mgr Negri sur la rencontre avec les artistes

Le formidable commentaire d'un évêque italien à la don Camillo, qui ne mâche pas ses mots (26/11/2009)

Afin que cet évènement d'une importance majeure ne se réduise pas à l'émotion d'un instant....
Texte en italien:
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Mgr Negri, est Evêque de San Marino-Montefeltro.

Tout le monde reconnaît que la rencontre entre le Pape, et les artistes et gens de culture, a été un événement d'une importance extraordinaire.
En fait, le Pape a réussi à tisser une leçon magistrale où se sont synthétisées sa grande foi, son incontestable capacité théologique, l'immensité de sa culture et cet engagement éducatif caractéristique qu'il exprime dans toutes ses interventions.
Mais je voudrais que nous nous demandions comment nous pouvons tous prolonger cet événement, parce que le Pape a également mis en garde contre les dangers du mauvais art, de la mauvaise culture et personne ne peut nier que beaucoup de ceux qui écoutaient le Saint-Père ont été responsables durant ces années de mauvaise culture, d'art mauvais, du phénomène d'expropriation, envers le peuple de sa foi et de sa tradition.
Ils ont été responsables de la destruction systématique et planifiée des valeurs fondamentales de la vie.
Auprès de qui nos jeunes ont-il appris, si ce n'est du mauvais art et de la mauvaise culture liée à l'empire des mass-media, qui leur a appris que le divorce et l'avortement étaient des faits fondamentaux de la civilisation, de qui ont-ils apprit que la seule règle morale était l'instinct, que l'homosexualité et l'hétérosexualité étaient fondamentalement la même chose, de qui ont-ils apprit que la démolition de l'autorité était une condition du chemin humain? Ce sont des dommages irréparables, qui devraient commencés à être observés avec un regard dépassionné, pour voir comment on peut les surmonter.
L'Eglise tend la main à la culture et à l'art, mais la culture et l'art tendent-ils la main à l'Eglise?

On ne peut certes pas laisser parler Benoît XVI comme il a parlé et croire qu'il suffit de se dire satisfaits; nous serions dans l'atmosphère de cet "émotivisme" (sentimentalisme) sans raison et sans vérité que le pape déplore dans Caritas in veritate (*) comme source d'actions qui n'ont aucun moyen d'intervenir dans l'histoire. Ce n'est pas nous, chrétiens, qui avons fait des expositions où des représentations blasphématoites ont été traitées comme des oeuvres d'art majeures, où le blasphème en paroles, en écrits, en attitudes est devenu prétexte à la culture.
Tout cela doit être revisité et revécu, il est nécessaire que sur toutes ces choses se fasse aussi une purification de la mémoire. Si on doit repartir, il faut le faire avec une conscience critique des limites et des responsabilités qu'un certain monde culturel et artistique laïc a assumé en poussant ce peuple vers le nihilisme "gai" dont a parlé le grand Augusto Del Noce, ou vers cette approbation radicale du "rien" dont a parlé Pier Paolo Pasolini quelques années avant sa mort soudaine et tragique.
Personnellement, voici ce que je crois: je suis convaincu que pour rouvrir le dialogue entre l'Eglise et l'art, qui a été témoigné de façon si significative, et indiqué par le Magistère de Jean-Paul II, il faut un nouveau déclic dans la conscience et dans le cœur de beaucoup d'hommes de culture, pour qu'ils reprennent avec dignité le chemin de la recherche du sens de la vie, et comprennent que c'est dans le dialogue libre, engagé, sans préjugés entre les différentes options culturelles et religieuses que réside la renaissance du phénomène culturel et artistique comme outil de base de l'éducation.
Mais peut-être que le peuple catholique, peut-être même les chrétiens italiens, doivent faire une purification de la mémoire: n'avons-nous pas trop facilement évincé de la vie de notre communauté, les aspects culturel et artistique, les livrant de façon expéditive à la culture dominante? Toutes nos grandes salles de cinéma et de théâtre impitoyablement désertées, ou loués à des institutions dans lesquelles passent des circuits culturels et artistiques soit résolument hostiles à la position de l'Eglise, soit neutres.
Ici aussi, le Pape nous demande de faire un saut, il nous demande de rappeler que l'art et la culture sont une expression de la beauté de la foi chrétienne et des instruments d'éducation à cette beauté et cette vérité. Dans ces conditions seulement, cet événement majeur ne se terminera pas comme une simple émotion d'un moment, mais deviendra une possibilité de progrès et de compréhension commune, de dialogue et de coopération.

Pennabilli, 22 Novembre 2009

+ Luigi Negri
Evêque de San Marino-Montefeltro


Note

(*) Caritas in Veritate

Dépourvu de vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide susceptible d’être arbitrairement remplie. C’est le risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité. Il est la proie des émotions et de l’opinion contingente des êtres humains ; il devient un terme galvaudé et déformé, jusqu’à signifier son contraire. La vérité libère l’amour des étroitesses de l’émotivité qui le prive de contenus relationnels et sociaux, et d’un fidéisme qui le prive d’un souffle humain et universel. Dans la vérité, l’amour reflète en même temps la dimension personnelle et publique de la foi au Dieu biblique qui est à la fois « Agapè » et « Lógos »: Charité et Vérité, Amour et Parole. (n°3)

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