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La connaissance vraie est tournée vers la sagesse

En attendant de s'adresser aux artistes, le 21 novembre, le Saint-Père interpelle les scientifiques: discours aux participants à la rencontre organisée par l'Observatoire du Vatican pour l'Année internationale de l'astronomie, 30 octobre (31/10/2009)

Décidément, rien de ce qui concerne la dimension spirituelle de l'homme ne lui est étranger.
Et, surprise (!!), c'est ce Pape "obscurantiste et réactionnaire" - au point qu'il s'est vu refuser l'entrée à la Sapienza, l'Université de Rome dédiée à Galilée - qui prononce ces mots:
"(..) la cosmologie moderne nous a montré que ni nous, ni la terre sur laquelle nous vivons, ne sommes au centre de notre univers, constitué de milliards de galaxies, chacune avec une myriade d'étoiles et de planètes. "

Incroyable, vraiment. De quoi ridiculiser les lumignons de ses détracteurs.

Notons aussi que, par rapport à Galilée, il ne relance pas la controverse, mais il ne s'aplatit pas non plus devant les ennemis de l'Eglise.
Pas de mea culpa, donc, lorsqu'il exprime sa "gratitude (..) pour les études sérieuses qui ont clarifié le contexte historique précis de la condamnation de Galilée", puis précise que "l'histoire de l'Observatoire est liée de manière très concrète à la figure de Galilée, aux controverses autour de son œuvre ainsi qu'à la tentative de l'Église de parvenir à une compréhension correcte et féconde du rapport entre science et religion".

Il y a au contraire l'expression de la fierté catholique pour les scientifiques du Collège Romain qui, à quelques pas d'ici, firent les observations et les calculs qui ont conduit à l'adoption dans le monde entier du calendrier grégorien - chose dont on ne parle jamais!.
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Le discours du pape a été prononcé en anglais (Vatican).
Ma traduction:


Eminence
Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de saluer cette assemblée d'astronomes distingués venus des quatre coins du monde, qui se rencontrent au Vatican pour célébrer l'Année internationale de l'astronomie, et je remercie le Cardinal Giovanni Lajolo pour ses aimables paroles d'introduction. Cette célébration, qui marque le 400e anniversaire des premières observations des cieux par Galileo Galilei avec sa lunette, nous invite à considérer les immenses progrès de la connaissance scientifique à l'ère moderne et, surtout, à tourner notre regard vers le ciel dans un esprit d'émerveillement, de contemplation et d'engagement dans la recherche de la vérité, partout où elle se trouve.
Votre rencontre coïncide également avec l'inauguration des nouveaux locaux de l'Observatoire du Vatican à Castel Gandolfo (voir ici: En visite à l'Observatoire du Vatican ).

Comme vous le savez, l'histoire de l'Observatoire est liée de manière très concrète à la figure de Galilée, aux controverses autour de son œuvre ainsi qu'à la tentative de l'Église de parvenir à une compréhension correcte et féconde du rapport entre science et religion.

Je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude non seulement pour les études sérieuses qui ont clarifié le contexte historique précis de la condamnation de Galilée, mais aussi pour les efforts de tous ceux qui sont engagés dans le dialogue et la réflexion constante sur la complémentarité de la foi et de la raison au service d'une compréhension de l'homme et de sa place dans l'univers.

Je suis particulièrement reconnaissant au personnel de l'Observatoire ainsi qu'aux amis et aux bienfaiteurs de la Fondation de l'Observatoire du Vatican pour leurs efforts visant à développer la recherche, les possibilités éducatives et le dialogue entre l'Eglise et le monde scientifique.
L'Année internationale de l'astronomie entend notamment permettre aux gens du monde entier de retrouver l'émerveillement et la stupéfaction extraordinaires qui ont caractériseé la grande époque des découverte du XVIe siècle. Je pense, par exemple, à l'exultation des scientifiques du Collège Romain qui, à quelques pas d'ici, firent les observations et les calculs qui ont conduit à l'adoption dans le monde entier du calendrier grégorien.
Notre époque, qui est au bord de découvertes scientifiques, peut-être encore plus grandes et de plus vaste portée, pourraient profiter de ce même sentiment de respect mêlé de crainte et du désir de réaliser une synthèse véritablement humaniste de la connaissance, qui ont inspiré les pères de la science moderne .

Qui peut nier que la responsabilité pour l'avenir de l'humanité, et, de fait, le respect pour la nature et le monde autour de nous, ont besoin, aujourd'hui plus que jamais, de l'observation attentive, du jugement critique, de la patience et de la discipline, qui sont essentiels à la méthode scientifique moderne?

Dans le même temps, les grands scientifiques de l'époque des découvertes nous rappellent également que la connaissance est toujours tournée vers la vraie sagesse, et loin de restreindre les yeux de l'intelligence, nous invite à lever les yeux vers un royaume plus élevé de l'esprit.

En bref, la connaissance doit être comprise et poursuivie dans toute son ampleur libératrice. Elle peut certes être réduite à des calculs et des expériences, mais si elle aspire à être sagesse, capable d'orienter l'homme vers la lumière de ses origines et sa conclusion finale, elle doit s'engager dans la recherche de la vérité ultime qui, bien que toujours hors de notre portée, n'en est pas moins la clé de notre bonheur et notre liberté autenthique (cf. Jean 8, 32), la mesure de notre humanité vraie, et le critère d'une relation juste avec le monde physique et avec nos frères et nos sœurs dans la grande famille humaine.

Chers amis, la cosmologie moderne nous a montré que ni nous, ni la terre sur laquelle nous vivons, ne sommes au centre de notre univers, constitué de milliards de galaxies, chacune avec une myriade d'étoiles et de planètes.

Toutefois, tandis que nous cherchons à répondre au défi de cette année, à lever les yeux vers le ciel pour retrouver notre place dans l'univers, comment pourrions-nous ne pas être saisi de l'émerveillement exprimé par le Psalmiste, il y a si longtemps? En effet, en contemplant le ciel étoilé, il s'écria avec étonnement au Seigneur: "Quand je vois les cieux, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as placés, qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui, le fils de l'homme, pour que t'en soucies »(Ps 8, 4-5).
C'est mon espoir que l'émerveillement et l'exaltation, qui devraient être les fruits de cette Année internationale de l'astronomie conduiront au-delà de la contemplation des merveilles de la création à la contemplation du Créateur et l'amour qui est la raison qui sous-tend sa création, l'Amour qui, avec les mots du poète Dante Alighieri "déplace le soleil et les autres étoiles" (Le Paradis, XXXIII, 145).
Le Livre de l'Apocalypse nous dit que, dans la plénitude des temps, le Verbe par qui toutes choses ont été faites, est venu habiter parmi nous. Dans le Christ, nouvel Adam, nous reconnaissons le centre authentique de l'univers et de toute l'histoire, et en lui, le Logos incarné, nous voyons la pleine mesure de notre grandeur d'êtres humains doués de raison et appelés à une destinée éternelle.
Chers amis, avec ces pensées, je vous salue tous avec respect et estime et je vous offre mes vœux pour vos recherches et votre enseignement. Sur vous, sur vos familles et vos proches, j'invoque cordialement les Bénédictions de la sagesse, la joie et la paix de Dieu Tout-Puissant.

© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana

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