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La lettre de Jeannine

2 novembre 2009

L'oeil de lynx de mon amie, a tout vu, bien mieux que moi, tout entendu, tout analysé des évènements des dernières semaines, les livres contre le Pape, Hans Kung, le Synode, les concerts, les audiences.
Une revue pratiquement exhaustive, à déguster.

 

Chère Béatrice,

J'ai été heureuse de retrouver en vous lisant ce matin une personne qui, tout comme moi, est indignée de la façon dont on nous rebat les oreilles, et ce de manière désobligeante, avec le déficit en communication de notre Pape et, bien sûr, l'inévitable rappel de son "incomparable" prédécesseur.
Si l'on appelle communication les platitudes, les déballages agressifs, impudiques, que l'on trouve dans les magazines et émissions " people", les mensonges destinés à brouiller la perception extérieure de ceux qui n'ont pas l'heur de plaire, alors je demande que l'on m'explique en quoi consiste communiquer en vérité.
Pour reprendre l'émission "Vu de Rome" sur KTO (1/11) pourquoi Jean-Paul II balançant sa canne à la façon Charlie Chaplin à Lorette est-il resté à ce point dans les annales des hits de la "com" papale? Je dois posséder un sens de l'humour particulièrement rétrograde, il est vrai que je n'aime que la sobriété, la discrétion.
Le 29 octobre, journée de la communication, a été l'occasion rêvée pour reprendre tous les griefs des médias à l'encontre de "ce" Pape qui ne leur mâche pas le travail en leur servant sur un plateau d'argent des gros plans alléchants et des mots d'humour qui draineront des clients; en période de crise c'est plus que tentant et le mot d'ordre de "casser le pape" est bien respecté: minable!!

Dans une époque où paraître est devenu un code de vie impératif, écrire un livre assure à l'auteur son heure de gloire: présence à la radio, sur les TV,dans les magazines d'où une publicité assurée et force compliments même si la lecture n'a pas apporté toute satisfaction; après il ne reste plus qu'à espérer que les lecteurs sortiront carte bleue et chèque pour concrétiser les espoirs de l'écrivain.
Je pense que tous ceux qui font paraître des livres contre Benoît XVI pourraient lui être reconnaissants de leur fournir une telle source d'inspiration. Les dates de parution doivent correspondre à un planning pour faire des piqûres de rappel au cas où la rancœur perdrait de son intensité.
La critique bien menée est un bonne chose car elle fait avancer en ouvrant vers d'autres idées et elle permet un dialogue constructif, des joutes écrites ou verbales qui ne sont pas stériles. Ce n'est pas toujours le cas ; Benoît XVI leur sert d'exutoire pour déverser leur acrimonie. Ils apportent une interprétation erronée, déformée dans un seul but: nuire; triste déontologie. Parler de l'âge du Pape en se trompant : 84 ans et non 82 prouve bien le peu d'importance attachée à la personne et à soi-même ; du tout-venant caractéristique de nos sociétés.

Un sourire après ma colère; en parcourant la feuille du Figaro sur internet j'ai ri en lisant que, pour Halloween, Obama avait offert des gourmandises à des enfants, classique pour s'attirer les applaudissements, mais que son épouse s'était déguisée en "catwoman".
En France parmi les personnalités très en vogue c'est Arielle Dombasle que je verrais bien dans ce déguisement, sa silhouette longiligne et son fin visage se prêtant bien à cette composition en dépit de l'âge. Mea culpa, je ne suis vraiment pas charitable.

Hans Küng que je surnomme fort irrévérencieusement "l'agité du bocal" a encore sévi. Quelle manie pousse certaines célébrités à se prendre pour Dieu le Père et à pourfendre avec véhémence, haine, sans aucune maîtrise de leur ressentiment tout ce qui n'est pas conforme à la vérité qu'elles prétendent détenir?
Je dois admettre que la même sortie s'adressant à tout autre que Benoît XVI me paraîtrait déplacée, empreinte de stupidité mais ne me toucherait pas; je n'aime pas le voir attaqué, chacun a ses faiblesses que voulez-vous!!

Le synode pour l'Afrique a mobilisé beaucoup de temps et d'attention de la part du Saint-Père. Il a permis des échanges sincères, variés et certaines prises de position n'ont peut-être pas été toujours appréciées mais elles auront eu l'avantage de mettre en contact des personnes qui ne se connaissaient pas ou peu et de permettre de mieux appréhender la réalité de cette Eglise dans un pays tourmenté. Les évêques ont été reconnaissants au Pape de les avoir accompagnés au long de ces trois semaines. J'ai apprécié les remerciements (sans texte) du Saint-Père à la fin du repas qui réunissait tous les
participants. Il s'adressait à ses frères et ses propos reflétaient l'humilité du pasteur qui les prononçait. La messe de conclusion, très belle et très suivie a fait une large part à l'Afrique sans pour autant se transformer en un spectacle débridé.
Sur Radio Notre-Dame, le 10 octobre, au sujet de l'Afrique, un intervenant africain disait que si les Français enviaient les célébrations joyeuses avec une fréquentation importante il ne fallait pourtant pas croire que cela était synonyme de profondeur dans la foi, de plus grande intériorité.
Dans les églises africaines, dans les communautés charismatiques il y a une part non négligeable de spectacle où le Christ fait figure de grand ordonnateur; alors! Ce rassemblement a évité le tout politique, hors sujet, et le trop spirituel qui aurait prêté flanc aux pires critiques (ce n'est pas de moi).

L'emploi du temps du Pape est chargé me semble-t-il: audiences privées, célébrations , récitation du Rosaire avec les universitaires, discours prononcés, il faut ajouter les angélus et les audiences générales. Depuis le mois de juillet il me paraît différent sans que je puisse bien définir pourquoi. On est loin du pape décrit par les médias: un homme âgé cloîtré dans ses appartements, ignorant le monde, avec pour compagnie ses livres, des crayons et des feuilles blanches qu'il noircit mais avec quel talent!
Je suis persuadée que certains en sont encore à ces clichés erronés mais les poncifs ont la vie dure surtout lorsque l'on fait tout pour les faire perdurer. Benoît XVI ne vit pas dans une tour d'ivoire. Le monde va mal et il le sait mieux que quiconque. Il œuvre pour l'Eglise avec une hauteur de vue que nous ne pouvons pas atteindre, d'où bien des incompréhensions de la part de ceux qui voient l'Eglise comme une grande entreprise: à tout problème il faut une solution immédiate, sans trop réfléchir pour calmer les esprits échauffés.
Le temps de cette vénérable institution n'est pas le nôtre et l'activisme désordonné qui est de règle à notre époque met en valeur, de façon fort regrettable, la légèreté avec laquelle les grands problèmes sont traités: du replâtrage mais pas de soins en profondeur.

Les audiences sont très animées avec de nombreux participants et un Saint-Père souriant et disponible. Ses catéchèses sont nourrissantes , claires et à travers ses propos il est facile de comprendre où vont ses préférences parmi tous les Pères et saints qu'il cite; à chaque fois c'est un peu de lui qu'il livre, sur ce qu'il est et qui le guide pour conduire la barque de Pierre.
L'accueil qui lui est réservé est chaleureux, enthousiaste et son sourire traduit son contentement. S'il est aussi nul que certains veulent bien le dire pourquoi tant de monde présent: laïques, représentants des autres religions, des corps constitués, jeunes ...? pour le simple plaisir d'assister à une audience, même pas avec l'espoir de remporter une photo avec lui ou une vigoureuse accolade; alors tous des illuminés?
Cet homme,à la silhouette fragile, qui ne fait rien pour attirer l'attention a, grâce à son intelligence brillante, le pouvoir ou plutôt la grâce de faire passer avec clarté, patience, un message destiné à faire aimer l'Eglise. Il n'a qu'un but: enraciner la foi de ceux qui s'accrochent dans ce monde qui se déchristianise et les envoyer en mission pour faire connaître la parole du Seigneur.
Venir écouter "ce"Pape c'est approcher, même de loin, cet homme qui porte avec sérénité le poids de sa fonction.
Comment fait-il? je l'admire profondément.
Grâce aux nombreuses photos que vous nous communiquez ses activités habituelles prennent un caractère plus humain. On découvre le sourire épanoui, le regard mutin glissé en coin, les yeux vifs très mobiles, la démarche souple malgré l'âge, le geste désinvolte de la main pour indiquer qu'il sait où est le groupe dont il parle sans quitter son texte des yeux, le regard qui devient lointain parfois, presque un peu triste.
Merci pour tout cela, pour l'aide affectueuse que vous nous apportez pour mieux le connaître. La rencontre avec le jeune trisomique a été un moment de bonheur. Ce tête à tête au milieu de la foule a su rester dans le domaine de l'intime.

Les angélus attirent beaucoup de fidèles mais le Pape à sa fenêtre est bien loin; cependant on le voit, on l'entend , les bras grands ouverts accueillent et le sourire s'attarde un peu avant de quitter l'embrasure.
Si une célébration le dimanche matin se prolonge il prie depuis le parvis et la proximité relative rend la rencontre plus
festive, plus chaleureuse.

Les concerts offerts à Benoît XVI, pianiste, mélomane, sont des pauses heureuses pendant lesquelles il se laisse pénétrer par cette musique qui l'accompagne depuis l'enfance et le relie au sacré, à la beauté. Cet homme a une classe incontestable, il est raffiné. Ces deux qualités contribuent-elles à faire un bon pape? je ne sais mais
j'apprécie.

La messe pour les canonisations du 11 octobre a été pleine de recueillement. J'aime la chorale dirigée par Mgr Libero, de retour en grâce depuis l'arrivée de Benoît XVI. De ces grandes célébrations il émane, pour moi, une sensation de plénitude. La basilique était comble et à sa sortie sur le parvis pour l'Angelus Benoît XVI a retrouvé une foule nombreuse, joyeuse , patiente, qui lui a offert une fête de la foi. Le sourire du Pape était lumineux.
J'ajoute une digression purement féminine: notre Benoît avait les cheveux un peu longs, souples avec des mèches folles et des crans: une belle chevelure


Ma position sur la pédophilie; acte écœurant, intolérable quelle que soit la position sociale de celui qui s'y livre.
Ces tristes personnages sont des pervers, des prédateurs qui choisissent des proies pour assouvir leurs pulsions irrésistibles.
Les abus liés au pouvoir : harcèlement, tricheries, magouilles, trafics d'influence, détournements de fonds sont presque une banalité. La soif du pouvoir est une maladie liée à un virus pour lequel aucun traitement ne sera jamais trouvé.
Sur le plan du civisme, de la morale, du respect des autres tous ces dérapages sont inacceptables; ils sont le fait de profiteurs, d'opportunistes sans scrupules, de petits chefs ayant la grosse tête mais ce ne sont pas des pervers sauf cas exceptionnels.

Il me revient en mémoire le courrier d'un lecteur de La Croix se plaignant amèrement d'être choqué par l'attitude de ceux qui soutiennent Benoît XVI et ce depuis quelques mois. Il estime qu'il a le droit d'être d'un autre avis et sollicite fraternité, compréhension. Je suis restée sans voix devant une telle inconscience. Compte-tenu des horreurs lues dans les blogs, des
attaques virulentes (ce pape qui perd le sens et fait douter de la légitimité de la fonction), des calomnies dans les courriers, j'en ai conclu que seuls les "contre" Benoît XVI avaient le droit de s'exprimer. Il n'est jamais agréable d'être l'arroseur arrosé.

Dès mon retour la semaine prochaine je vous parlerai des deux livres de P. de Paoli traitant de la confession de CG et des états d'âme d'un
évêque.

Art contemporain et art religieux catholique La dernière classe