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Chronique cinématographique

Carlota résiste (!) et parle d'un film de Marco Bellocchio: "Vincere" (26/11/2009)
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Marco Bellocchio (logique avec lui-même) a refusé de rencontrer le Saint-Père.
Il défend des idées aux antipodes des miennes.
C'est sans doute aussi un homme de talent.

Voir ici: Le Pape et les artiste: réactions italiennes

Je viens de voir en vo sous-titrée, « Vincere » (2009) de Marco Bellocchio, avec Giovanna Mezzogiorno et Filippo Timi.
Je ne suis pas une spécialiste dans les détails du sujet du film, à savoir l’histoire de la maîtresse de Mussolini (qui a toujours affirmé avoir légalement épousé le futur Duce, alors qu’il était déjà marié, et de leur fils né en 1915 reconnu en 1916 puis obligé à ne plus porter le nom de père), et de l’histoire de l’Italie durant la période 1907-1937.
Mais j’ai trouvé que le film n’est pas trop manichéen.
Il donne une bonne idée du radicalisme anticatholique de Mussolini (reprise d’une phrase où il dit – je cite de mémoire, « on tuera le Roi d’Italie, ce nabot, en lui serrant autour du cou les boyaux du dernier pape »), et ne traite pas trop mal le monde religieux (qui avaient en particulier la difficile charge des asiles psychiatriques à une époque où certains médicaments d’aujourd’hui n’existaient pas), ni le Vatican et les hauts prélats qui durent vivre au moindre mal avec le fascisme ( à un moment même il est dit (toujours de mémoire), « l’Église est encore la seule institution que craint Mussolini ».
Les scènes du film sont entrecoupées de reportages d’époque montrant la violence de certains mouvements de la classe ouvrière, le souhait d’une neutralité pour certains (entrée en guerre de l’Italie en mai 1915) et la montée d’un nationalisme exacerbé en particulier contre l’Autriche-Hongrie.
On y retrouve aussi le génie unique du cinéma italien : musique grandiose, beauté des images, soin de la reconstitution des décors et des costumes.
Bien sûr en matière de scènes dénudées, il y a les « minutes syndicales » considérées comme désormais obligatoires à tout « bon » film qui se respecte mais qui n’apporte pas vraiment grand-chose à l’histoire.
Les acteurs sont excellents et en particulier, Giovanna Mezzogiorno (Ida Adler, la maîtresse de Mussolini) et Filippo Timi qui interprète un Mussolini plus vrai que nature, jeune et beau (d’une séduction agressive à laquelle Ida ne pouvait guère résistée), mais déjà intraitable et d’une ambition démesurée.
Le film aurait pu être un tout petit peu plus court mais il se laisse voir sans temps morts.
Il n’émeut pas autant que par exemple « Une journée particulière », mais l’on sent malgré tout l’expérience avérée de Marco Bellocchio qui, il est vrai, commence à être un vétéran du cinéma italien.
Le metteur en scène, malgré notre époque et les goûts que les spectateurs sont sensés avoir, a fait, il me semble un ouvrage de qualité.
Mais je ne sais pas comment ce film a été reçu en Italie et la vision que j’en ai manque peut-être de pertinence car je ne suis pas italienne.

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Une audience avec le Saint-Père Témoignage d'un fidèle suisse