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Une société "incivile" qui hait Ratzinger ...

Après l'agression contre notre Saint-Père, une extraordinaire réflexion d'Antonio Socci sur ces sites internet qui cultivent la haine, et "le milieu politique et culturel issu d'une idéologie et d'une histoire depuis longtemps empoisonnées par l'intolérance et la violence" (2/1/2010).

Cette société "incivile" qui hait Ratzinger et le Cavaliere
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Voici un texte publié le 27 décembre sur le quotidien de Giuliano Ferrara, "Libero", dans une rubrique intitulée "Extrêmisme", et sous la plume d'Antonio Socci (voir ici son site internet: http:// wwww.antoniosocci.it )
Revenant sur l'épisode de l'agression du Saint-Père la nuit de Noël, il commence par déplorer ce qu'il nomme la "colossale débâcle" de la gendarmerie vaticane. Je me permets de ne pas partager son point de vue sur ce sujet: le chef de la gendarmerie, Domenico Gianni est, j'en suis persuadée (pour l'avoir vu plusieurs fois à l'oeuvre) un brave et honnête homme, totalement dévoué à Benoît XVI. Il ne pouvait pas faire plus qu'il n'a fait, ayant réagi instantanément. Et si l'on en croit certains témoignages, c'est parce qu'elle a été amortie par sa robuste personne que la chute du Saint-Père s'est terminée sans dommage, alors qu'elle aurait pu être "dévastante si, puisqu'il était tombé en avant, la tête de notre Pape avait heurté le sol de marbre de la Basilique vaticane".

Le plus intéressant vient après, Antonio Socci élargissant son propos:

Le chapitre des "problèmes psychologiques"
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Les medias ont affirmé que la fille en cause était "psychologiquement perturbée", et elle a été conduite vers le "traitement sanitaire" obligatoire. Nous saurons dans les jours prochains le bien-fondé et les détails (même si une telle explication commence à être trop fréquente et trop facile: deux fois en trois semaines, pour Berlusconi, et pour le Pape).
Il paraît certain que la fille (à la différence de l'agresseur de Berlusconi) n'avait pas d'intention violente, même si elle a provoqué, de fait, la chute du pontife.
Dans tous les cas, les personnes psychologiquement instables (il y en aura toujours) peuvent être neutralisées par un système de sécurité adéquat (quelle que soit leur intention) et par un climat social qui n'influence pas les plus fragiles au point de les conduire à des actes inconsidérés.

Ce qui est le plus inquiétant, ce sont les espaces de violence qui s'activent immédiatement - via internet - pour applaudire des gestes de ce genre
. Parce que, cette fois encore, comme pour Berlusconi, le même phénomène absurde s'est vérifié. Immédiatement, sur facebook, sont apparus des groupes consacrés à la femme qui a jeté le Pape par terre: "soutien à Sasanna Maiolo", "amis de Susanna Maiolo", "W Susanna Maiolo"...

Selon le "Corriere.it", qui les a répertoriés, le groupe le plus nombreux serait celui nommé "J'aime Susanna Maiolo".
Le parallèle avec Berlusconi est fait ouvertement par certains. "W Susanna Maiolo: après Tartaglia (l'agresseur de Berlusconi, ndt), voici une autre héroïne du progrès et de la liberté..". D'autres, encore, ironiquement, disent regrouper "tous ceux qui ont une envie irrésistible d'embrasser le Pape". Et quelqu'un ironise spirituellement là-dessus, imaginant une Susanna Maiolo tenant en main une statuette de Saint-Pierre (allusion, encore, à l'agression de Berlusconi).

Autre chose que des blagues d'étudiants
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Il y a encore des blagues d'étudiants. Mais en marge de cette affaire, comme dans le cas du Premier, une Italie (ndt: pas seulement, hélas) inquiétante émerge, qui - au moins dans les paroles - est intolérante, très agressive, parfois verbalement violente. Depuis longtemps, le phénomène est rendu évident par Internet.
(...)
Il suffit de jeter un coup d'oeil dans les différents groupes de discussion pour se rendre compte que ce qu'on nomme "société civile" n'existe pas: elle apparaît souvent beaucoup plus "incivile" que la société politique, qu'elle prétend critiquer et condamner. Il semble en effet qu'il soit impossible de débattre dans le respect réciproque.
J'ai pu constater par expérience directe, il y a quelques années, combien il était facile, dans les discussions des groupes, sur le réseau, de descendre, d'insulter, de criminaliser l'adversaire, de le ridiculiser ou de l'agresser verbalement. Internet est devenu désormais une "zone franche" où chacun se défoule de ses frustrations par l'agressivité, et exprime le pire de soi. Et surtout, se sent autorisé à le faire.

Droits et devoirs
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La chose néfaste et absurde est la suivante: permi les intellectuels, politiciens et faiseurs d'opinion, beaucoup ont commencé à énoncer qu'il serait sacrilège de poser des règles à cet état de chose. Au nom de la liberté de parole et d'opinion, ce laisser-aller devrait continuer tel quel. Ces "libéraux" improvisés oublient peut-être les fondements de la pensée libérale (qui sont aussi ceux des états de droit). La pensée libérale, pour empêcher que la cohabitation humaine ne devienne une jungle, où il n'y a aucune règle, et où on est à la merci de n'importe quelle violence, prévoit que les droits sont associés aux devoirs, prescrit que le sacro-saint droit d'expression est inséparable du devoir de répondre partout de ce que l'on affirme.
D'ailleurs, c'est ainsi que fonctionne le système médiatique: sur les journaux, on peut exprimer librement son opinion (???) même tranchée et décisive, mais on doit en répondre devant un tribunal si elle lèse certains intérêts. Parce que la liberté des uns commence là où finit celle des autres.
On ne voit vraiment pas pourquoi tout cela, qui est le fondement du système libéral, devrait être mis de côté dans le cas d'Internet, où quiconque, sous pseudonyme (se rendant impossible à identifier), sans devoir en répondre, peut écrire n'importe quoi contre n'importe qui.
Pour quel motif celui qui écrit sur internet - qui, en plus, a une diffusion supérieure aux journaux - devrait être considéré au-dessus des lois.

Enfin, ces deux épisodes devraient nous pousser à faire une réflexion approndie et critique.
Nous devrions nous mettre tous d'accord sur un "désarmement" des consciences et du langage. Parce que le taux de haine qui circule dans les rapports sociaux atteint désormais des niveaux préoccupants.
J'ai dit "nous devrions nous mettre d'accord", mais, sincèrement, je considère que cette réflexion auto-critique devrait être faite avant tout par le milieu politique et culturel issu d'une idéologie et d'une histoire depuis longtemps empoisonnées par l'intolérance et la violence.

La barque de Pierre a le vent en poupe Masochisme catholique