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L'Eglise n'est pas une multinationale

Réflexion nécessaire, autour d'un bel article de Bruno Mastroianni: "On ne peut pas gouverner l'Eglise comme on le fait des affaires humaines" (21/2/2010)

C'est un travers que l'on trouve dans de nombreuses analyses: l'Eglise est une sorte de multinationale, dont le pape serait le PDG, et la Curie le conseil d'administration, que l'on jugerait à ce titre selon des critères quantifiables d'efficacité de sa gouvernance, parité homme/femme, équilibre géographique, etc... et qui devrait en conséquence avoir une "communication".

Les affirmations dérangeantes du Magistère pontifical deviendraient de simples "bourdes", d'où la nécessité en effet d'adjoindre à cette multinationale une "cellule" de "communication" "performante" afin de lisser à coup de slogans et de mises au point lénifiantes les aspérités d'une sagesse bimillénaire.

Le champion de cette clé d'interprétation est John Allen, mais la plupart de ses confrères vaticanistes, y compris les meilleurs (à l'exception notable de Vittorio Messori), par déformation professionnelle, recherche du scoop, vanité personnelle (paraître avoir de l'influence), comportement grégaire, ne résistent pas à l'exploitation des "polémiques" qu'ils interprètent systématiquement en termes de règlement de compte au sein de l'Eglise et de mise à l'écart, ou impuissance, du Pape.
Récemment, les retombées de l'affaire Boffo, qui n'en finit pas de faire frissonner les salles de rédaction, et à un degré moindre, les histoires de pédophilie en Irlande, et la fronde de plusieurs membres du Conseil Pontifical pour la famille contre son président Mgr Fisichella, ont constitué un nouveau paradigme de cette approche erronée. Mais si l'on y réfléchit, depuis le début de ce pontificat, tous ces conseillers bénévoles, à coup de titres de journaux, d'éditoriaux "pontifiants" (un comble!) et de rumeurs instrumentalisées et amplifiées, n'ont pas cessé de vouloir "apprendre au Pape à faire le Pape".
J'imagine que cela le fait sourire.
Il me revient à l'esprit à ce sujet une anecdote rapportée par John Allen en personne, alors qu'au moment du voyage du Pape aux Etats-Unis, il était invité sur tous les plateaux de télévision américains comme "spécialiste" (rendons quand même grâce à son sens de l'auto-dérision): en 2005, il avait fait parvenir au Pape un exemplaire d'un de ses livres, et il avait eu la surprise de recevoir un coup de téléphone de Navarro-Vals, durant les vacances de Benoît XVI au Val d'Aoste. "Le Saint-Père m'a dit: vous remercierez Herr Allen pour les conseils qu'il me donne sur la façon de mener mon Pontificat: cela m'évitera d'avoir à y penser moi-même".
Jolie façon de remettre le journaliste à sa place.
Les conseillers bénévoles devraient méditer cette réplique peine d'un humour ... pour le moins caustique.

Cet excellent article de Bruno Mastroianni règle donc son compte à la fable de la multinationale-Eglise.
http://brunomastroianni.blogspot.com/....html

On ne peut pas gouverner l'Eglise comme on le fait des affaires humaines
Bruno Mastroianni

18/2/2010
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Il ne faut pas prêter attention au disque rayé qui a recommencé de tourner: "le pape est isolé et ne s'occupe pas de gouverner". La même chose a été dite pour tous les autres événements médiatiques du pontificat. Les circonstances changent, mais la touche enfoncée par certains est toujours la même.

Et le problème n'est pas seulement Ratzinger: on a dit la même chose de Wojtyla, qui, trop tourné vers l'étranger avait, selon les habituels détracteurs, négligé la curie.
Sans doute, si on se risquait à un examen minutieux des pontificats des deux mille dernières années, pour chaque pape on trouverait un chœur de voix critiques prêtes à expliquer comment mieux gouverner l'Eglise.

Parce que, finalement, la question est toute autre: tout naît de l'erreur de traiter l'Eglise avec les mêmes gants que ceux que l'on prend pour les choses humaines.
Ce n'est pas un hasard si, dans les nombreuses analyses - savantes et informées, aux yeux du public - il y a toujours la même lacune. Entre mesurages de l'équilibre des pouvoirs, relevés des bavures de gouvernement, recueil de rumeurs et projections concernant des scénarios futurs, on trouve rarement trace de l'unique question qu'il faudrait se poser: qu'est-ce qui fait fonctionner l'Église, depuis deux mille ans? En suivant cette piste, à coup sûr, on pourrait commencer à comprendre pourquoi Benoît - comme tant de ses prédécesseurs - plus qu'aux manœuvres de la Curie, est préoccupée par le contenu de la foi.
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Dans le récent Message pour le Carême, le Pape cite Jésus qui qualifie de "naïf et myope", ceux qui croient que le mal ne dépend que de causes extérieures: pour réaliser le bien, il faut d'abord que changent les cœurs. Un texte à relire, en cette période.

Eglise et immigration (II) Audience aux représentants de l'aviation civile