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Cinéma, outil de propagande (II)

Carlota apporte un complément à son article précédent. Cette fois, il s'agit d'un film, intitulé "Camino", prétendant raconter en la déformant la vie d'une petite fille espagnole morte à 14 ans, en 1985 d'une maladie rare, et dont la cause de canonisation est en cours (25/2/2010)

«Camino» (2008) de Javier Fesser est un exemple cinématographique accablant de désinformation contre la religion catholique (on pourrait même parler de diffamation, si tant est que ce mot n’est aujourd’hui réservé qu’à certains et interdits à d’autres), alors que cela aurait pu être un merveilleux témoignage pour notamment tant d’adolescents mal dans leur peau.

« Camino » raconte l’histoire d’Alexia González-Barros y González née a Madrid le 7 mars 1971, et dernière d’une famille de 7 enfants.
En février 1985 on lui diagnostiqua une tumeur cancéreuse dans les cervicales qui la laissa très vite paralysée. Quatre opérations et des traitements très durs furent tentés, mais elle décéda le 5 décembre 1985. Elle n’avait pas encore quinze ans.
Malgré son jeune âge Alexia manifesta durant sa maladie une maturité exceptionnelle et une vie chrétienne très profonde qui lui permit d’accepter avec sérénité la douleur, son immobilité et finalement la mort.
A partir d’une brève biographie écrite par une religieuse de son collège, sœur María Victoria Molins, on a commencé à parler d’elle et un religieux de la congrégation des fils du cœur de Marie (congrégation, majoritairement d’enseignants, fondée, par St Antoine Marie Claret en 1819), le Père Apodaca, a encouragé les parents d’Alexia à rencontrer l’archevêque de Madrid. En 1993 la Cause de canonisation d’Alexia commença à Madrid. En l’an 2000, le père d’Alexia remit à Rome le résultat de l’enquête : 11 tomes de plus de 4600 pages. La biographie succincte de la vie exemplaire d’Alexia a déjà été traduite en de nombreuses langues dont le quetchua andin et le tagalog philippin. Voir le site http://www.alexiagb.org

À partir de la vie d’Alexia le cinéaste madrilène Javier Fesser (né en 1964) a réalisé le film «Camino » Chemin (Ndt : « Camino » est aussi le titre du plus célèbre ouvrage écrit pas Saint Josemaría Escrivá de Balaguer, paru en 1934, il a été traduit à ce jour en 43 langues). À la demande de la famille d’Alexia qui a considéré, comme beaucoup d’autres personnes ayant connu personnellement la jeune fille, que le film était tendancieux et antichrétien, Ninfa Watt, ancienne élève du collège où étudièrent les sœurs González-Barros, et amie de la famille depuis fort longtemps, professeur d’Éthique et de Déontologie professionnelle à la Faculté Pontificale de Salamanque, mais également membre de Signis (Association catholique mondiale pour la communication, qui heureusement n’attribue pas toujours des Prix Signis contestables comme en 2009 pour le film « Lourdes » ; voir ici: Masochisme catholique ) a fait un argumentaire particulièrement percutant en 9 points qui démonte complètement « les inventions qui déforment la réalité de l’histoire et caricaturent la famille d’Alexia » dans le film de Javier Fesser.

L’on voit que le procédé utilisé par le réalisateur du film est particulièrement efficace. On notera, bien évidemment que la jeune Alexia n’est qu’un prétexte à une attaque en règle contre la magnifique œuvre créée par le futur Saint Josemaría Escrivà dans les dernières années du règne d’Alphonse XIII, l’Opus Dei.

Mais je laisse la parole à Ninfa Watt qui avait fait paraître cet argumentaire sur ForumLibertas
en 2008 à la sortie du film, mais qui reste toujours d’actualité d’autant que la télévision publique de Catalogne a diffusé le film tout récemment (12 février 2010) malgré de nombreuses protestations.

[…]
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Ma traduction des passages les plus significatifs du texte, l’intégralité ici: ForumLibertas
(Carlota, 24/2/2010)

La base réelle du film : Camino est-ce Alexia ?
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A la conférence de presse de présentation du film, Javier Fesser a affirmé que son film était une fiction où il n’y avait rien d’inventé. […]. 80% de l’histoire que raconte « Camino » est extraite de trois biographies publiées en espagnol, « Alexia, expérience d’amour et douleur vécue par une adolescente » de Sœur María Victoria Molins ; « Alexia, joie et héroïsme dans la maladie » du Miguel Ángle Monge (ndt, aumônier de la clinique où est décédé Alexia) ; « Un cadeau du ciel » de Pedro Antonio Urbina (ndt écrivain espagnol né en 1936). Et c’est ainsi que dans le film il y a des scènes littéralement copiées et des dialogues intégralement transposées, mais inclus dans des contextes et revêtus d’un sens différent. En outre à la fin du film il y a une mention explicite à la mémoire d’Alexia González-Barros.

À partir de cette base réelle, il y a de nombreuses inventions qui déforment la réalité de l’histoire et lui donne un caractère caricatural et insultant pour la famille d’Alexia González-Barros, qui vécut en son temps une expérience très douloureuse, face à la maladie et la mort d’une fille, ou d’une sœur adolescente.

Sans doute le problème le plus grave du film est son sens général et il ne se limite pas à des détails concrets. Néanmoins, en répondant à des questionnements récurrents autour de faits ponctuels questions ponctuelles, on y inclut les éclaircissements suivants :

1. Le père d’Alexia: Francisco González-Barros

Dans le film, le père de Camino-Alexia est un homme pusillanime (ndt: cela semble être une caractéristique institutionnalisée des scénaristes d’aujourd’hui!), sans fermeté dans sa foi chrétienne, et qui meurt dans un tragique accident avant sa fille.

La réalité:

Le père d’Alexia était un homme de solides convictions chrétiennes qui accompagna sa fille sur son lit de mort, plus tard il devint super numéraire de l’Opus Dei (laïc ne vivant pas le célibat apostolique) et qui mourut 20 ans après sa fille.

“Autant mon épouse que moi-même avions un but très clair: obtenir un foyer lumineux et heureux, en reprenant une phrase du fondateur de l’Opus Dei, où nos futurs enfants pourraient grandir heureux dans un but bien déterminé: atteindre le ciel, en comprenant comme bonheur, le fair de vivre la paix et la joie d’un foyer chrétien malgré les difficultés, préoccupations et problème que la vie même supporte » (Témoignage de Francisco González-Barros, extrait de www.alexiagb.org)

2. La vie chrétienne d’ Alexia

Dans le film on présente Camino-Alexia comme une gamine manipulée par sa mère, surtout sur le plan religieux, et finalement sans foi.

La réalité

“Par ses attitudes, je comprenais qu’Alexia était très près de Dieu, qu’elle parlait au Seigneur comme à un ami: avec confiance. Elle lui offrait tout, absolument tout, elle savait que le trésor qu’elle tenait dans les mains, elle devait l’administrer bien, avec beaucoup d’amour, avec un abandon total.

Combien de fois aura-t-elle répété devant la Sainte Communion la phrase que le Seigneur suscita dans son âme quand elle était petite : « Jésus que je fasse toujours selon ta volonté ».
Elle ne se rebella jamais et garda sa joie et sa paix chaque jour. Ce fut elle et non la famille qui fit que toutes ces choses si difficiles deviennent normales. Ce fut elle qui nous « tira » et nous porta à son pas, tellement elle allait au pas de Dieu ».
(Témoignage de Francisco González-Barros, extrait de www.alexiagb.org)
Alexia elle-même, peu de jours avant de mourir, racontait de cette façon son expérience à ses compagnes de collage:
« Tous les jours l’aumônier m’amenait la Communion qui me réconfortait tant. […] Même si vous n’y croyez pas, Dieu donne les forces nécessaires et elles te donnent encore l’envie de rire un peu. […] . Je vais encore vous le répéter que je note combien vous priez beaucoup pour moi et que vous me tenez présente dans vos cœurs. Dîtes aux nouvelles que, bien que je ne les connais pas, je les ai aussi présentes dans mon coeur et que j’ai très envie de les connaître ». (Lettre d’Alexia à ses compagnes de collège avant de mourir, extrait de www.alexiagb.org).

3. La mère d’Alexia: Ramona (Moncha) González

Dans le film elle apparaît comme une fanatique religieuse, manipulatrice, sans d’autres intérêt, facile à convaincre avec des arguments puériles, et obsédée par le fait de vouloir contrôler ses filles.

La réalité

C’était une femme instruite, extrêmement aimable et bien élevée, affectueuse, décidée à ce que ses enfants découvrent le monde, apprennent les langues étrangères et bien des décisions par eux-mêmes après avoir été bien informés. Le sens religieux, la foi et l’acceptation sereine des évènements, faisaient partie des valeurs qu’elle vivait naturellement au sein de sa famille.
« Autant à mon épouse qu’à moi, leur formation humaine et intellectuelle nous importait beaucoup, pour que sans uniformité et selon le caractère de chacun ils puissent exercer leur liberté personnelle et l’exercer avec une pleine responsabilité. Ni avec Alexia ni avec ses frères nous parents avons pris la moindre décision qui aurait pu les affecter sans qu’elle fut au préalable réfléchie, de sorte que nous essayions de leur faire acquérir du discernement. Alexia l’acquit avec une certaine rapidité et elle savait le mettre en pratique quand arrivait le moment de prendre une décision sur quelque sujet familial ». (Témoignage de Francisco González-Barros, extrait de www.alexiagb.org).

4. Le “fiancé” d’Alexia

Dans le film, Camino-Alexia aime un garçon qui s’appelle Jesús (ndt prénom courant en Espagne). Sa mère ne le sait pas car elle garde cela secret. Le fait de donner ce nom au personnage de fiction provoque une confusion voulue entre cette adolescente et la figure de Jésus, le Christ, le fils de Dieu auquel la jeune fille fait référence dans ses conversations et ses prières.

La réalité

Alexia aima un jeune garçon qui s’appelait Alfonso et qu’elle connut à l’été 1984 à Llobrega. Ce fut un amour platonique, d’adolescente, car ils n’arrivèrent jamais à se parler. Elle le raconta à sa mère, qui dans ce domaine, comme dans bien d’autres, était sa confidente et complice. À cette occasion sa mère lui donna un autocollant où était inscrit « I love Alfonso » […]

5. La soeur numéraire (ndt laïcs de l’Opus Dei pratiquant le célibat)

Dans le film Camino-Alexia a une soeur numéraire qui s’est fait membre de l’Opus Dei à la suite d’un chagrin d’amour provoqué avec de mauvaises intentions par sa mère qui intercepte sa correspondance. Elle vit dans un centre de l’Opus Dei à Pampelune (Ndt: La Navarre n’est pas choisie au hasard, l’on connaît notamment sa résistance aux lois pro-avortements du gouvernement actuel, et la position du corps médical et des établissements de formation, majoritairement pro-vie).

La réalité:

La soeur d’Alexia Alexia, Mª José, était considérée par ses camarades de lycée comme une personne très intelligente, indépendante, quelque peu rebelle dans sa façon de penser, avec une forte personnalité. Elle demanda son admission comme numéraire à 22 ans et, au moment où sa sœur tomba malade, elle vivait à Madrid (où elle réside toujours). À l’époque, elle commençait une carrière professionnelle après avoir été diplômé en Pharmacie et Anthropologie de l’Amérique (ndt l’Espagne du fait de son histoire a développé très tôt une formation de très haut niveau dans le domaine de l’archéologie, ethnographie et l’ethno histoire du Nouveau Monde) à l’Université Complutense de Madrid.

6. La dévotion à l’ange gardien

Dans le film, Camino-Alexia a une horreur des anges de ceux dont lui parlait sa mère parce qu’elle avait des cauchemars avec un épouvantable ange sinistre qui l’harcelait.

La réalité:

Alexia eut dès toute petite beaucoup de dévotion pour l’ange gardien qu’elle « baptisa » du nom d’Hugo et auquel elle avait recours avec foi. L’anecdote de son enfance connue par sa famille et ses amis fut celle-ci :
“Un jour, peu de temps avant sa Première Communion, elle dit à sa mère:
- Je veux que mon ange gardien ait un nom. L’appeler « gardien » comme tout le monde ne me plaît pas.
- D’accord, mais comment veux-tu l’appeler ?
- Hugo, répondit-elle sans hésiter.
- Hugo ? s’étonna sa mère, c’est un nom peu courant. Pourquoi Hugo ?
- Parce que c’est un nom parfait pour un gardien

(extrait du livre de soeur Mª Victoria Molins “Alexia: une expérience d’amour et de douleur vécue par une adolescente).

7. Le transfert à la Clinique Universitaire de Navarre
Dans le film un prêtre de l’Opus Dei, convainc son père, non sans mal, qu’il emmène sa fille à la Clinique de l’Université de Navarre.

La réalité:

C’est le propre père d’Alexia, préoccupé par l’évolution de la maladie qui se déplaça à Pampelune pour vérifier le traitement et convaincre la famille, après qu’un médecin de la clinique “Puerta de Hierro” (ndt Clinique d’un quartier de Madrid) lui ait dit : « Si c’était ma fille, je l’enverrais en Navarre ».

8. La mort Alexia

Dans le film quand Camino-Alexia meurt, les médecins, les infirmières, les prêtres et les amis présents commencent à applaudir. Au cours de la conférence de presse de présentation du film à Saint Sébastien, en répondant à un journaliste qui lui demandait si cela s’était exactement passé ainsi, Javier Fesser affirma que oui.

La réalité:

Le propre frère d’Alexia éclaircit la chose après avoir pris connaissance de cette affirmation. «Ma sœur Alexia n’est pas morte entourée d’applaudissement. Elle est morte entourée d’affection. Affection de ses êtres chers: parent, frères et soeurs et avec le silence respectueux des infirmières, médecins et malades qui d’eux-mêmes s’approchèrent de la chambre d’Alexia. Elle mourut alors que nous essayions de retenir nos larmes, parce que, - ne l’oublies pas, pour nous c’était un véritable drame de penser que nous devions supporter sa disparition». (Lette ouverte à Javier Fesser de Alfredo González Barros, extrait de www.alexiagb.org).

9. Le procès de canonisation

Dans le film, alors que la jeune fille est très malade et hospitalisé, un prêtre de l’Opus Dei, convainc la mère qu’il conviendrait “d’aider” le procès de canonisation de sa fille, qui serait ainsi la première Sainte de l’Oeuvre. Il suggère qu’on provoque une dévotion qui paraisse spontanée.

La réalité:

Durant la maladie, beaucoup de personnes de l’entourage d’Alexia admiraient l’énergie, la force, la maturité et même la joie sereine avec laquelle elle supportait une situation aussi désespérée que douloureuse. Son exemple de foi et d’espérance, en aida pas qu’un peut nombres. Et, après sa mort, les premiers écrits qui racontaient le déroulement de sa vie commencèrent à se diffuser avec une rapidité et un développement inusitées.

« Très peu de temps après son décès, la notoriété de sa sainteté s’étendit de manière spontanée et généralisée, et les gens qui se sentirent remués par son exemple sont nombreux. Depuis des lieux aussi différents qu’éloignés, comme peuvent l’être le Canada ou les Philippines, de toutes les parties du monde, arrivèrent des témoignages de cœurs qui se sont rapprochés de Dieu. Évidemment, nous, ceux de sa famille, n’aurions pensé à quelque chose comme cela, même si nous sentions qu’Alexia était très près de Dieu. Mais un religieux de la congrégation de St Antoine Marie Claret, nous montra l’obligation morale que nous avions comme parents, de mener à bien la tâche de soumettre l’exemple de la vie d’Alexia au jugement opportun de l’autorité ecclésiastique» (Témoignage de Francisco González-Barros, extrait www.alexiagb.org)
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Par ailleurs, Alexia n’a jamais appartenu à l’Opus Dei.

Le cinéma, outil de propagande Contre la discrimination positive...