Imbroglio italien (2)
L'avis sage du Pere Scalese (3/9/2009)
Dernière minute: Dino Boffo, directeur de L'Avvenire, vient de démissionner...
Il est très facile d'élargir le propos du Père, qui rejoint l'opinion non moins sage de Messori: l'Eglise ne doit pas descendre dans l'arène politique pour n'importe quoi, elle doit se concentrer sur les questions de foi - ou alors, elle doit accepter d'en payer le prix.
J'aimerais verser plus tard une pièce supplémentaire au dossier, dans une affaire à coup sûr pas aussi simple que certains, en France, ont voulu nous le faire croire.
Il s'agit d'une lettre ouverte du président émérite Cossiga (décidément coutumier de ce moyen d'expression, mais son statut lui confère une grande liberté) à Veltri, le directeur du Giornale. Cossiga, ne l'oublions pas, est un ami du pape. (attention, je n'ai pas dit "un proche"!)
Traduction à venir: ça décoiffe!
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Un mot d'explication
jeudi 3 septembre 2009
Père Scalese
http://querculanus.blogspot.com/...
Chers amis, certains parmi vous s'interrogeront sur mon silence justement en ces jours où il y aurait tant de choses à écrire.
Eh bien, avant tout je dois dire que j'ai été victime d'une panne informatique, qui ne m'a pas permis de suivre pas à pas le dévelopement de l'affaire Boffo. Maintenant que la connexion internet a été rétablie, j'ai un peu de mal à reconstruire les événements et j'avoue me sentir plutôt confus.
Je dois dire cependant le blackout a été peut-être providentiel, parce que, d'après ce que j'ai compris, des mots, durant ces jours on a en prononcés beaucoup, peut-être trop. On a dit tout et le contraire de tout, souvent en ne se basant pas sur des faits, mais seulement sur des impressions. C'est pourquoi je pense qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter à ce fleuve de mots d'autres mots - les miens - qui risqueraient surtout de ne pas être pertinents, vue la carence d'information suffisante de ma part, pour exprimer une évaluation équilibrée.
Je ne voudrais pas qu'on prenne mon silence pour un manque de courage, par ailleurs incohérent avec le titre de ce blog. Ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas m'exprimer si je ne suis pas plus que sûr de ce que je dis. Lorsque j'écris quelque chose, c'est toujours le fruit d'une réflexione pondérée, jamais la réaction instinctive à ce qui semble ou à ce qui se dit. Dans le cas présent, il ne me semble pas qu'il y ait des éléments objectifs aussi sûrs, qui permettent d'exprimer un jugement motivé et impartial.
L'unique chose que je pense qu'on puisse affirmer avec certitude est que cet événement apporte un dommage immense à l'Église. Il me semble vraiment qu'elle n'en avait aucun besoin. Personnellement je considère qu'on aurait pu tranquillement l'éviter.
Cette histoire est le résultat d'un très discutable choix éditorial (fait par qui? la CEI, Bagnasco, le comité de rédaction de l'Avvenire, Boffo en personne ?), celui de s'aligner à la grande presse dans la campagne contre Berlusconi.
Je ne conteste pas le droit, que n'importe qui (à fortiori la presse) a dans un pays démocratique, de critiquer le Président du Conseil (peut-être serait-il souhaitable que les argumentations utilisées soient de caractère politique...).
Le problème est que L'Avvenire n'est pas n'importe quel journal : c'est le quotidien de la Conférence episcopale italienne; ce qu'écrit L'Avvenire est la voix de l'Église italienne.
S'il y a une chose qui devrait être devenue claire dans ces jours, c'est qu'il ne rentre pas parmi les tâches de l'Église de s'immiscer dans certaines controverses politiques.
Lorsqu'on le fait - à présent, ce devrait être plus qu'évident - il faut être prêt à en payer les conséquences, qui ne sont pas seulement, qu'on y prenne garde, les dommages pour la réputation du directeur de L'Avvenire (une question qui a certes son importance), mais surtout la perte de crédibilité pour l'Église.
Démission de Boffo
Dernière minute: Dino Boffo a démissionné.
Il y a toutes sortes de façons d'interpréter son geste, et en premier lieu qu'il s'est sacrifié pour le bien de l'Eglise.
Inutile donc d'en rajouter.
Selon Paolo Rodari (ici), généralement bien informé, il devait se rendre aujourd'hui à Rome, pour fournir des explications, sans doute au Cardinal Bertone, et peut-être au Pape en personne (?).
Ces éclaircissements ont-il suffi (et là)?
En tout cas, après cela, il devient de moins en moins pertinent d'attribuer au Saint-Père des intentions exprimés par L'Avvenire, ou L'Osservatore (qui, après un avertissemnt, consécutif en particulier à l'affaire de Récife, est resté cette fois prudemment en retrait, comme il se doit).