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Un médiocre livre contre le Pape

"Erratum XVI" de Bernard Violet: un livre à ne pas lire, évidemment, mais il n'est pas interdit (il est même nécessaire) de s'informer. (14/10/2009)

Message reçu hier d'une fidèle lectrice, F.B.:
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Indignée je suis. Je sors de la Procure (note de moi: pourquoi La Procure, librairie "catholique", vend-elle ce genre d'ouvrages? poser la question, c'est y répondre, car surtout, ne me dites pas que La Procure vend TOUT!!) et y ai feuilleté un livre intitulé "Erratum XVI" rien que çà...Le peu que j'ai vu : à sens unique et à éviter.
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J'ai moi-même trouvé samedi dernier à la Fnac le livre tout juste sorti (les grands circuits de distribution sont nettement plus réactifs que pour la publication de l'encyclique), et j'ai été obligée de l'acheter.
Obligée?
Je pourrais évidemment me gifler, pour avoir fait gagner de l'argent à ce que je considère clairement comme l'ennemi. Mais comment pourrais-je critiquer honnêtement si je n'ai pas le texte sous les yeux? Différence minimum entre l'auteur et moi: j'essaie d'être honnête.
Entre parenthèses, je ne sais pas si le supplétif de Zio Berlicche en France se nomme Malacoda... Mais il doit faire des heures supplémentaires (d'autant plus qu'elles sont exonérées d'impôts) car en plus de ce méchant pamphlet et de la marche du comité de la jupe, il a aussi certainement subventionné le dernier opuscule du mystérieux Pietro di Paoli: j'y reviendrai) et avoir beaucoup d'argent pour récompenser ses employés.

Revenons à Bernard Violet, biographe de l'Abbé Pierre (!), mais aussi de Yannick Noah, de Johnny, de Depardieu, de PPDA et de Jamel Debouze, que du beau monde... mais qui ne le qualifie pas forcément pour écrire sur le Pape.... et à son "Erratum XVI".
J'ai hésité avant de publier ce texte, redoutant évidemment l'effet de publicité. Mais à force d'éviter de faire de la publicité aux méchants, on finit par leur laisser le terrain libre.

La fiche du livre se trouve sur tous les sites commerciaux, et elle devrait se passer de commentaires. J'aimerais d'ailleurs dire à mes lecteurs: surtout ne l'achetez pas, je me suis sacrifiée, et cela suffit.

Que dire d'un tel livre, qu'on ne peut pas lire, mais seulement survoler avec un sentiment d'impuissance et de découragement envers ce prétendu journalisme d'investigation qui ne sait plus rien faire d'autre que dénoncer, et ne cherche même pas à connaître les faits? Ou plutôt qui cherche à tout prix à les dissimuler, à les contourner, à les déformer (Un médiocre livre contre le Pape (II)).

Il s'agit d'un catalogue méticuleux de toutes les polémiques et les soi-disant faux-pas attribués à Benoît XVI par ses ennemis depuis son élection. Tout y passe, avec un trait grossi jusqu'à la caricature (page 94: ne murmure t'on pas que le propre frère du Pape, Georg Ratzinger, ferait partie de l'Opus Dei?), et une lecture partisane, qui se traduit le plus souvent par une inversion pure et simple des faits. Comme je crois avoir suffisamment fait depuis plus de trois ans pour les réfuter, je ne juge pas nécessaire d'y revenir pour le moment -je le ferai peut-être plus tard, car il y a trop d'énormités.
Il y a aussi une partie biographique, avec des chapitres aux titres ambigus comme "une fulgurante ascension" et "une élection pipée" (façon d'insinuer que Joseph Ratzinger est un intrigant), puis, plus loin, des titres franchement insupportables, tout entiers dans l'insinuation glauque, mais les chapitres ne renferment rien, il ne s'agit que de raccolage: "laissez venir à moi les petits enfants" (ignoble!) et "un secrétaire très particulier".
On flirte avec la diffamation, mais je le répète, les chapitres sont évidemment vides, et pour cause.

Je veux donc me contenter ici quelques points que j'ai relevés, pas forcément dans le livre lui-même:

1. Dans tout le livre, Violet persiste à appeler le saint-Père: "Josef". Je suis désolée, mais c'est tout simplement "Joseph", d'autant plus pour nous, français. Josef sonne peut-être plus germanique aux oreilles du grand public, mais cette insistance prouve le peu de sérieux des recherches.

2. A la fin du livre, il y a une bibliographie (modeste) de deux pages. Manifestement, Bernard Violet vit encore au XIXème siècle, lui qui démolit l'obscurantisme du pape n'a pas compris qu'on était à l'ère d'Internet. Pas une seule allusion au moindre site, même pas celui du Vatican, alors que l'histoire de ce Pontificat est seulement en train de s'écrire, évidemment grâce à Internet. La bibliographie est un vrai poème, comment voulez-vous qu'il n'y ait pas brouillage et parti-pris quand on s'appuie sur des ouvrages écrits en grande majorité par des journalistes malveillants ou sceptiques, parmi lesquels John Allen, Isabelle de Gaulmyn, Henri Tincq, Jacques Duquesne, Constance Colonna Cesari, Nicolas Sénèze et GianCarlo Zizola; sur des sujets polémiques, en choisissant préalablement soigneusement son camp et ses thèmes (l'inquisition, le célibat religieux, "rose soutane", les Borgia, "La vie sexuelle des papes: la chronique scandaleuse du Vatican"). Etc..
Et pas une seule référence à un seul ouvrage d'un écrivain pourtant prolixe, le Pape lui-même. Sauf le livre d'entretiens avec Peter Seewald, "Le sel de la terre", dont on s'est sans doute servi pour réécrire en négatif les éléments biographiques.
Pas de référence non plus aux livres de l'éditeur italien d'extrême-gauche KAOS dont Bernard Violet s'est pourtant très certainement inspiré.

3. Bernard Violet ne connaît rien de l'univers qu'il prétend démolire, et sa naïveté en deviendrait presque touchante si elle n'était aussi maléfique. Il reproduit le fac-similé d'une réponse qui lui a été adressée par la Secrétairerie d'état, à une demande d'entretien, par Mgr Gabriel Caccia (le même qui m'a répondu lorsque j'ai envoyé ma "pétition" de soutien à Benoît XVI, en février dernier). Démarche totalement surréaliste! A t'il le moindre sens des réalités pour imaginer que le Saint-Père pourrait accorder à un journaliste quel qu'il soit (a fortiori hostile) un entretien pour s'"expliquer"!!!

Lettre de l'assesseur

Le projet date, on peut le constater, du 3 juillet dernier. Un projet rondement mené, donc. Il semble difficile d'écrire un ouvrage sérieux et documenté en si peu de temps...



4. Enfin, je reproduis avec consternation le dernier paragraphe du livre. Les initiatives douteuses de "Touche pas à mon pape" se retournent bien entendu contre leurs auteurs... mais surtout, hélas contre le Saint-Père lui-même, exposé inévitablement à la raillerie.
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Certes, Benoît XVI a ses inconditionnels, d'autres traditionalistes plus modérés si j'ose dire, que sont venus rejoindre quelques ovnis. À l'image de la singulière Frigide Barjot qui, au début de 2009, s'est autoproclamée « la nouvelle attachée de presse » de l'homme à la calotte blanche.. Ce patriarche d'Occident qui, affirme l'ex-complice de Laurent Ruquier à France Inter, « montre l'idéal ». Enfin, pas forcément celui de son humour de chanteuse aimant fredonner sur YouTube des refrains au contenu pas très catholique, du genre : « xxxx » [obscénité]. Mais après tout, n'a-t-on pas les supporters qu'on mérite?
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Autrement dit, et cette ultime et lamentable saillie détruit définitivement toute la prétendue argumentation qui s'étale sur 250 pages, le seul défenseur du pape qu'on aurait réussi à exhiber est cette femme au pseudo étange, produit discutable de l'univers des "people". Oublié les 400.000 personnes (*) l'année dernière Place des Invalides, les vrais intellectuels du monde entier qui ont professé leur admiration pour le Pape, et les 30.000 personnes qui ce matin encore se pressaient place Saint-Pierre pour écouter sa catéchèse.

Décidément, tout ce qui est excessif est dérisoire.
La seule chose à redouter, ce n'est pas le fait que beaucoup de gens liront le livre (je ne le crois pas), mais que Bernard Violet viendra sur les plateaux de télévision pour vendre sa marchandise frelatée. C'est aussi comme cela que les mauvais livres atteignent leurs buts.


(*) Une lectrice attentive (et bienveillante) me fait observer que ce chiffre relève peut-être d'un moment d'inattention de ma part.
Pas vraiment, en fait, c'est voulu.
Je pourrais invoquer le droit à l'exagération, quand les "méchants" ne se privent pas de mentir.
Il pourrait y avoir un peu de cela, mais ce n'est pas le cas.
Il se trouve que je suis parisienne de naissance, et que je connais très bien l'endroit: l'Esplanade des Invalides est IMMENSE, et ce n'est pas un hasard si c'est le site qui a été retenu pour célébrer la messe du Saint-Père.
Second point: j'étais là, et je crois avoir dit que je n'ai jamais vu autant de monde de ma vie.
Difficile, évidemment d'évaluer une telle foule.
Certes, les chiffres officiels communiqués après coup étaient moins importants, même si énormes (par contre, lors de la Gay Pride ou de la Techno Parade, même les chiffres officiels sont gonflés). On m'objectera que la préfecture a ses méthodes de comptage.
Oui mais... beaucoup de gens, venus un peu trop tard, n'ont pas pu trouver de place sur l'Esplanade, et se sont répartis sur les ponts, quais et rues alentour. Ont-ils été comptabilisés? Les policiers, sur place, le jour-même, dans l'après-midi, et devant moi, ont évoqué 500.000 personnes.

Quoiqu'il en soit, il y avait beaucoup, beaucoup de monde. Venu exprès pour lui. Et pas uniquement quelques ridicules inconditionnels.

Aphorismes Développement et population