Actualités Images La voix du Pape Visiteurs Livres Sites reliés Lu ailleurs Index Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


Pie XII vénérable Noël Statistiques du site Le Pape et les artistes Retour des anglicans République tchèque Un an déjà Le blog du P. Scalese Navigation Dernières entrées

Discussions avec les Lefebvristes

Mini dossier, essentiellement sur le futur statut juridique: une interviewe de Mgr Fellay dans un magazine chilien (traduit en italien par Messa in Latino), Tornielli, le Père Scalese (22/10/2009)

Les discussions entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X commenceront le 26 octobre, à Rome.
C'est aussi compliqué que technique pour les profanes comme moi - ceux qui, malgré tout, forment des voeux fervents pour qu'elles soient fructueuses, car ils sont intimement persuadés que là réside la vraie possibilité de renouveau pour l'Eglise, après toutes les erreurs et les utopies qui ont révélé leurs limites, et dont certaines ont été accomplies en toute bonne foi.
Les question abordées sont délicates, et de longue haleine.

Malgré ce qu'on en dit, Benoît XVI est un pragmatique, il connaît le problème à fond, en particulier comme acteur direct du Concile, et il sait mieux que personne ce qu'il convient de faire.
En attendant...
-> le Père Scalese demande "Silence, prière et confiance". (http://querculanus.blogspot.com/... )
C'est la sagesse. Toute interférence extérieure ne peut que compromettre le rapprochement. Et ceux qu'il fait grincer des dents ne pourraient qu'y trouver leur compte.
-> Mgr Fellay a accordé une interviewe à un site (ou un périodique) chilien: El Mercurio.com
-> Andrea Tornielli fait son travail de vaticaniste, et s'interroge sur le statut juridique qui pourrait être accordée à la FSPX, de retour dans la communion de Rome.



<<< Haut de page 

Mgr Fellay

Mgr Fellay a accordé une interviewe à un site chilien: El Mercurio.com, traduite en italien par le site Messa in latino:

Jeudi, 22 Octobre 2009
Fellay: Je crois que la Société sera une prélature personnelle
Entretien avec Mgr. Fellay, 18 Octobre au périodique du Chili El Mercurio

-------------------
- Quel héritage votre congrégation a t'elle reçu de l'Église catholique?
- Nous avons reçu tout ce qui est catholique. Et pour cela, nous voulons rester fidèles à l'Eglise de notre baptême.

- A votre avis, qu'est-ce qui vous unit le plus à l'Eglise catholique?
- Nous avons tout ce qu'il faut pour être membres de l'Église catholique. Tout d'abord, la foi que nous avons reçue de l'Eglise et nous voulons garder jusqu'à la mort, parce que sans la foi il est impossible d'être agréable à Dieu. En second lieu, la grâce, la prière et la liturgie qui nous viennent de l'Eglise, comme l'a très bien exprimé le Pape dans le Motu proprio, quand il affirme que l'ancien rituel de la messe n'a jamais été aboli. Et enfin, même si cela peut sembler contradictoire, le Pape lui-même, et la hiérarchie de l'Eglise. Le chef de l'Eglise, le Vicaire du Christ est l'autorité que l'on reconnaît.

- Cela signifie -t'il qu'entre les traditionalistes et l'Eglise, tout va bien?
- Non, il y a des problèmes, mais ces problèmes ne signifient pas que nous avons perdu ce rapport de soumission à l'autorité du Saint Père.

- Peut-on dire que vous avez vécu en dehors de l'Église?
- Jamais. Il y a eu des combats, et aussi un rejet d'une partie de l'Église, mais cela ne signifie pas séparation. Il n'y a jamais eu de notre part une déclaration de schisme de l'Eglise. On a parlé pendant un certain temps de l'excommunication des évêques, mais jamais d'une séparation.

- Une telle séparation est-elle nécessaire?
- Le problème n'est pas le nôtre. Nous, en tant que groupe, nous sommes le symptôme d'un problème au sein de l'Eglise. Il y a une véritable séparation, même non définitive, entre ceux que nous appelons «progressiste» et «conservateurs». Nous sommes une sorte de thermomètre de la situation, qui révèle qu'il existe un problème sérieux dans l'Eglise. Le pape actuel lui-même, Benoît XVI, a condamné l'opinion selon laquelle le Concile Vatican II et la réforme qui a suivi marquent une rupture avec le passé, et que l'Eglise a dû changer. "

- On a beaucoup spéculé que la Fraternité S. Pie X pourrait devenir une prélature personnelle, comme l'Opus Dei. qu'y a t'il de certain dans tout cela?
- Beaucoup, certainement. Je crois que le Vatican se dirige vers cette solution canonique.

- Mgr Williamson a exclu il y a quelques mois, dans une interviewe à la télévision suédoise, la possibilité que six millions de Juifs soient morts par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et a estimé au maximum "entre 200.000 et 300.000 décès dans les camps concentration, mais personne dans les chambres à gaz ». Que pensez-vous de cela?
- Je pense que cela a été une attaque très bien planifiée, non pas contre la fraternité, mais directement contre la personne du Pape Benoît XVI, pour brouiller sa gestion.
Le Pape Benoît XVI est beaucoup plus ouvert que quelques-uns des Evêques de l'Eglise catholique.

<<< Haut de page 

Andrea Tornielli

1. Sur son blog:
26 Octobre, première rencontre entre le Vatican et la Fraternité Saint Pie X
-----------------
(..) Ce sera un long chemin: la question centrale est l'interprétation du Concile (selon l'herméneutique de la réforme, et non de la rupture avec le passé, proposée par Benoît XVI).
On parlera de liberté religieuse, d'œcuménisme, de dialogue avec les religions non-chrétiennes. On se concentrera principalement sur ce qu'on entend par le mot «tradition».
La Fraternité Saint Pie X, accorde une grande considération au tout dernier livre du théologien Brunero Gherardini, le dernier membre de "l'école de théologie romaine", intitulé "Le Concile Vatican II. Un discours à faire. "
Le livre, qui s'ouvre par (..) une préface de Mgr Malcolm Ranjith Patabendige, ex-secrétaire de la Congrégation pour le culte divin, se conclut par une supplique au pape et la demande d'une relecture attentive des documents du Concile et de leurs sources.
Un exemple d' "l'herméneutique" conciliaire selon la ligne de Benoît XVI est celui que l'on trouve dans le Catéchisme de l'Eglise catholique, publié en 1992. Je vous cite comme exemple ce passage consacré à la liberté religieuse: "Le droit à la liberté religieuse n'est ni la licence morale d'adhérer à l'erreur ni un droit implicite à l'erreur, mais un droit naturel de la personne humaine à la liberté civile, c'est-à-dire l'immunité contre toute coercition extérieure, dans de justes limites, en matière religieuse, de la part du pouvoir politique. "

********

2. Sur Il Giornale:
Le point de vue des Lefebvristes: devenir comme l'Opus Dei
Andrea Tornielli
-------------
C'est une note de travail de quelques pages seulement qui a été préparée pour le début des pourparlers entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre. Une note qui énumère quelques-unes des questions les plus controversées pour les lefebvristes - la collégialité épiscopale, la liberté religieuse, l'oecuménisme et la relation avec les religions non chrétiennes - proposant une interprétation des textes de Vatican II à la lumière de la tradition, selon ce que Benoît XVI a appelé «l'herméneutique du renouveau dans la continuité».
Une lecture très différente de « l'herméneutique de la discontinuité », qui selon le Pape a prévalu dans les médias et une partie de la théologie moderne, et qui présente Vatican II comme un événement de rupture totale avec le passé, affirmant la nécessité d'aller au-delà des documents mêmes du Concile, au nom de "l'esprit du Concile".
La première réunion entre les deux délégations aura lieu le matin du lundi 26 Octobre, au palais du Saint-Office (CDF).
Y participeront, pour le Saint-Siège, Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la commission Ecclesia Dei, le secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Luis Ladaria Ferrer; le père Charles Morerod, secrétaire de la Commission théologique internationale, l'un des auteurs du livre «Vatican II. Renewal with Tradition»; Fernando Ocariz, vicaire général de l'Opus Dei et le Jésuite Karl Josef Becker. La délégation de la Fraternité, qui a obtenu la permission de célébrer l'ancienne messe au Vatican avant le travail, sera dirigée par l'évêque Don Alfonso Gallareto, directeur du séminaire en Argentine.
Il y avait deux conditions préalables que la Société avait demandées au Vatican: la libéralisation du Missel pré-conciliaire et le retrait de l'excommunication des quatre évêques consacrés illicitement.
Benoît XVI, avec une grande magnanimité, a accepté ces deux demandes. Maintenant nous entrons dans le coeur de la confrontation.
«Personne ne veut revenir en arrière ou annuler le Concile - expliquent au Giornale des sources autorisées (???) du Vatican.
Il s'agit au contraire de le lire et de l'interpréter correctement, comme cela a déjà été fait dans le Catéchisme de l'Église catholique publié en 1992.
Le parcours ne sera pas court. Les lefebvristes, communauté petite mais répandue dans plusieurs pays, vise à obtenir du Vatican le statut de «prélature personnelle» jusqu'à maintenant reconnu seulement à l'Opus Dei.

<<< Haut de page 

Le Père Scalese: silence, prière, confiance

http://querculanus.blogspot.com/....
-----------------
(..) Je pense que la seule chose à faire maintenant est de prier intensément le Seigneur et la Vierge Marie et de faire confiance aux personnes - que je pense toutes respectables - qui ont été chargées de mener les pourparlers.

Au besoin, on pourrait ajouter quelques mots sur deux interventions datant de samedi dernier.

La première est celle d'Andrea Tornielli sur Il Giornale. (ndt: voir ci-dessus)
Il rapporte une observation émanant sans plus de précision de "sources autorisées du Vatican" :
"Personne ne veut revenir en arrière ou annuler le Concile. Il s'agit au contraire de le lire et de l'interpréter correctement, comme cela a déjà été fait dans le Catéchisme de l'Église catholique publié en 1992".
Cela me semble une position très sage, non seulement parce qu'elle reprend la ligne tracée par le Pape dans son discours à la Curie romaine du 22 Décembre 2005, mais aussi parce que cela suggère une façon de travailler. Je trouve la référence au Catéchisme de l'Église catholique très éclairante: l'Eglise catholique ne doit faire aucune marche- arrière (dietro front) pour aller à la rencontre des lefebvristes (le Concile dans son ensemble, n'est pas en cause, même pour les Lefebvristes), ni entreprendre un chemin inédit pour elle. L'Eglise doit juste continuer à faire ce qu'elle a fait jusqu'à présent: elle doit continuer à interpréter correctement le Concile, comme elle l'a toujours fait, dès le 8 Décembre 1965. Le Catéchisme en est un splendide exemple (bien sûr, comme toutes les choses humaines, il a aussi ses défauts, mais nul je crois, ne pourra accuser le nouveau Catéchisme d'hérésie). Le reste - les interprétations du Concile comme rupture, nouveau départ, etc. - comptent pour rien: il s'agit d'opinions personnelles extrêmemnt discutables d'individus et de groupes, et non de la position officielle de l'Eglise.

La seconde intervention est dûe au Frère A. R. sur le site Cantuale Antonianum.
Il fait allusion à la partie finale de l'article de Tornielli, selon lequel les Lefebvristes viseraient "à obtenir du Vatican le statut de «prélature personnelle», jusqu'à présent accordé seulement à l'Opus Dei".
Le Frère A.R. dit qu'à son avis, les problèmes des Lefebvristes sont différents. Je pense qu'il a raison, mais, pour la raison que j'ai dite au début (ndt: silence et discrétion...), je n'irai pas au fond des choses.
En ce qui concerne l'idée d'une prélature personnelle, le responsable de Cantuale Antonianum déclare: "Il serait assez inquiétant qu'on érige une autre "anomalie ecclésiologique" , comme l'est chaque prélature personnelle (il vaudrait mieux qu'il n'y en ait qu'une seule), surtout quand n'y en a nul besoin pour le bien de l'Eglise".
Personnellement, je ne serais pas aussi catégorique. Je conviens que ce n'est pas le problème actuellement à l'ordre du jour: j'ai l'impression que les lefebvristes n'ont nulle hâte de rentrer dans le giron de l'Église catholique, et leur priorité est en ce moment, la clarification des questions doctrinales . C'est seulement plus tard, une fois éclaircis tous les doutes et les malentendus (ce qui ne sera pas si facile), on pourra commencer à parler des questions juridiques. À ce point (espérons qu'on pourra y parvenir raoidement!), je n'exclurais aucune solution: la loi est pour l'homme, non l'homme pour la loi. Personnellement, je ne considère pas du tout les Prélatures personnelles comme des "anomalies ecclésiologiques".
Bien entendu, selon une conception ecclésiologique strictement «territoriale» (comme celle des orthodoxes, selon lesquels un territoire donné doit dépendre uniquement d'un évêque), les prélatures personnelles sont un monstrum juridique; mais dans la conception ecclésiologique catholique, qui, en plus de la collégialité épiscopale prévoit également l'existence de la primauté papale, je ne vois pas où est la difficulté.
Que l'existence d'une Prélature personnelle puisse créer des problèmes pratiques dans les diocèses, je n'en doute pas, mais c'est le même problème qui se pose depuis des siècles avec les ordres religieux exempts (ndt: c'est à dire qui n'est pas sous l'autorité de l'évêque diocésain mais directement de Rome, comme l'ordre des Chartreux, ou des Prémontrés, ou l'ordre souverain de Malte).
Personnellement, je pense que les Prélatures personnelles ont un rôle important à jouer dans l'avenir de l'Eglise, pour résoudre de nombreux problèmes qui semblent aujourd'hui insolubles.
Si une prélature personnelle peut aider à guérir le schisme Lefebvre, eh bien soit!

<<< Haut de page 
Photos de Spaziani, 14-16 octobre Retour des anglicans (3)