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Retour des anglicans (3)

Revue de France.
La Croix, Rémy Brague, l'Abbé de Taouarn, Yves Thréard, du Figaro... (22/10/2009)

"Oecuménisme, et oecuménisme"

C'était le titre du billet du Père Scalese, que j'ai traduit ici: Œcuménisme et œcuménisme
Lisant les réactions au retour au bercail "romain" d'au moins 400000 brebis "égarées", je commence à comprendre très clairement ce qu'il voulait dire, et avec moi, j'imagine, mes lecteurs non initiés.
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Commençons par le meilleur.

Pour une fois, j'ai été enchantée par un article du Figaro.
Ou plus exactement, par le blog d'un de ses journalistes, Yves Thréard:

Benoît XVI, le Pape de la réconciliation)

Source: http://blog.lefigaro.fr/...
Par Yves Thréard le 21 octobre 2009
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Benoît XVI vient de tendre la main aux anglicans en rupture avec leur Église. La semaine prochaine, il engagera le dialogue avec la Fraternité Saint Pie X pour la réintégration des lefebvristes. Deux événements que les annales, et pas seulement religieuses, retiendront.

Lui, le Pape, que nombre d'observateurs se sont plu à présenter comme un catholique sectaire, un théologien confit dans les archaïsmes, un «panzer cardinal», un vieillard perdu dans le siècle de la communication à haut débit, est en train d'administrer une belle leçon à tous ses détracteurs pétris de préjugés, d'ignorances et de caricatures. Il apporte la preuve de l'homme qu'il est, et qu'il a toujours été. Un fidèle soucieux d'ouverture, de dialogue et de paix. Un artisan du rapprochement entre les peuples et les religions.

On dit qu'il n'a pas la dimension politique de Jean-Paul II. Certes, il n'entend pas faire tomber les murs idéologiques, mais ceux de l'incompréhension. Il œuvre au décloisonnement des croyances, à l'affirmation de la tolérance. Il est, à sa façon, aussi diplomate que son prédécesseur, convaincu que l'histoire n'est pas condamnée à être tragique. On l'a annoncé pape de transition, il restera peut-être celui de la réconciliation. «Ayons confiance», avait-il lancé au début de son pontificat.

Il s'est d'abord adressé aux musulmans, en rappelant la suprématie de la raison sur la force. Tel était le sens de son discours de Ratisbonne, si mal interprété en 2006. Parole qu'il eut le courage de porter ensuite en Turquie et en Jordanie. Rarement les échanges entre le Vatican et l'Islam n'ont été aussi intenses qu'aujourd'hui. Le double non - à la négation de la Shoah et à l'oubli - qu'il a prononcé en mai dernier à Jérusalem était, cette fois, un pont dressé à l'intention des juifs. Et un signal lancé aux brebis égarées, comme l'évêque négationniste Williamson.

Sa méthode est la même à l'intérieur de la chrétienté. Que celle-ci soit orthodoxe, anglicane ou catholique intégriste. Benoît XVI n'impose pas l'œcuménisme au sens propre. Il joue cartes sur table, provoque l'esprit de concorde: libre aux autres de s'y rallier tout en gardant leurs traditions, leurs particularismes. Son prosélytisme n'est pas militant, il en appelle d'abord à l'intelligence.



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Après cette bouffée d'air frais, une autre, mais moins surprenante, issue du blog de l'Abbé de Taouarn:

AB2T

Source.
(..)
Une fois de plus Rome ouvre grandes ses portes.
Il y a les 400 000 fidèles de la TAC, mais il y a tous les autres, qui sont plus ou moins en délicatesse avec le laxisme de l'actuel primat de l'Eglise d'Angleterre. Et puis si l'on regarde bien, il y a les orthodoxes, avec lesquels les relations ont davantage progressé en trois ans (voir les accords de Ravenne, malgré l'absence des Russes pour des raisons de querelles intra-orthodoxes) qu'en... 1000 ! Et puis bien sûr il y a les traditionalistes et la bisbille qui dure depuis 40 ans (40 ans seulement...) Pour tous ceux qui discutent avec Rome cet événement est un signe fort.

En effet, Rome a trouvé un moyen juridique d'intégrer tout le monde sans faire de mécontents. La structure envisagée est celle d'un ordinariat (comme il existe en France un ordinariat aux armées). L'ordinaire n'a pratiquement pas de comptes a rendre aux évêques territoriaux chez lesquels il s'installe. Une courtoisie nécessaire. Rien d'autre. Aux grands moments de l'histoire de l'Église (je pense en particulier au Xème et au XIIIème siècle) la machine ecclésiale est repartie avec des moines ou des religieux exempts. A Paris la querelle entre Thomas d'Aquin et Guillaume de Saint Amour (représentant de l'évêque Etienne Tempier, celui là même qui condamnera Thomas trois ans après sa mort en 1277) était redoutable. Un vrai combat de coq, dont nous avons encore les traces écrites. Mais les dominicains étaient et sont restés longtemps, au nom du pape, exempts de la juridiction de l'évêque. Le clergé de la TAC, regroupé dans cinq ordinariats, sera un clergé indépendant... Le coup est fumant.

Reste une question : la conférence de presse, convoquée en catimini ce matin à 11 H à Rome était tenue par... le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et par Mgr di Noia, ancien de la même Congrégation et actuel n°2 au Culte divin. il y avait un absent de marque, le cardinal Kasper, responsable de la Commission pontificale pour l'Unité des chrétiens. Il était à... Chypres ce matin. Que diable allait-il faire dans cette galère chypriote ?

Il faut bien reconnaître que l'œcuménisme à l'ancienne, celui qui consiste à accorder plus de poids à ce qui nous unit qu'à ce qui nous divise, sans jamais penser ou parler d'un retour des brebis égarés au Bercail catholique, cet œcuménisme-là, celui du cardinal Kasper, a bel et bien fait long feu. Les pétards de cet œcuménisme de l'embrassons-nous Folleville (...) ont pu effrayer un moment. Ce sont des pétard mouillés. La vieille pétoire de l'œcuménisme relativiste (celui qui consistait à chercher le plus petit commun dénominateur entre "les" Églises, comme si le Christ en avait fondé plusieurs) cette pétoire-là ne fait plus peur à personne.

Aujourd'hui, lorsque l'œcuménisme enregistre des succès, c'est toujours (horresco referens) l'œcuménisme dit du retour, celui qui consiste à appeler un chat un chat, un hérétique un hérétique, un schismatique un schismatique et un catholique, si éloigné juridiquement soit-il du cœur de sa Mère l'Église... un catholique de plein droit.

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Nettement moins folichon, mais sans surprise.
Pas très clair, je trouve, l'article de Michel Kubler.
Mais manifestement, le retour en groupe (ou peut-être simplement un succès personnel du Pape), ça ne passe pas.

La Croix: modèles d'unité

Modèles d'unité
Michel Kubler, La Croix du 21 octobre 2009
Source: http:// http://www.la-croix.com/...
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L’annonce faite hier, conjointement à Rome et à Londres, du retour à l’Église catholique d’un nombre imposant d’anglicans – évêques par dizaines, prêtres par centaines, fidèles par centaines de milliers – surprend.
Par son « timing », qui rompt avec les habitudes de la communication vaticane ; par son contenu, une structure inédite, conçue pour l’occasion ; et par son contexte, celui du dialogue entre Rome et les lefebvristes d’une part, de l’œcuménisme d’autre part.

Rien n’obligeait le Vatican à alerter l’opinion si tôt, alors que le document du pape précisant le dispositif à venir n’est pas encore prêt. Même si l’hypothèse a été démentie hier, cette rapidité d’information pourrait être liée au calendrier des discussions doctrinales imminentes entre Rome et les intégristes : une preuve qu’il est possible de revenir à la pleine communion avec le pape sans renier sa tradition d’origine – mais à condition de signer le Catéchisme de l’Église catholique !

Car les modalités de la réintégration de ces groupes anglicans sont pour le moins originales : des circonscriptions ecclésiastiques faites pour eux, où restera sauf leur patrimoine spirituel, liturgique et canonique (incluant un clergé marié), mais dans une totale fidélité à Rome.
Or, ce qui passerait pour une trouvaille de bon sens pose question : le schéma annoncé présente – malgré les protestations du Saint-Siège – toutes les apparences de l’uniatisme : la reconnaissance d’une Église de rite non romain, mais unie à Rome.
L’unité de tous les chrétiens exige-t-elle le retour à Rome des « frères séparés » ?
Depuis une quinzaine d’années, l’Église catholique a rejeté ce modèle uniate comme désormais dépassé (ndr: avec les résultats qui sont sous es yeux de chacun!!). Le modèle de réconciliation que les Églises, divisées au fil des siècles, recherchent ces temps-ci vise bien sûr à préserver leur tradition respective. Mais il veut garantir à la fois leur claire autonomie à l’égard de Rome et la pleine reconnaissance du ministère de Pierre.

Alors que des conversions isolées ne posent guère de difficulté, la création d’une juridiction extraordinaire pour des ralliements massifs peut donc s’avérer problématique au plan œcuménique.

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Dans la même veine (mais encore plus confus, il n'a manifestement pas lu le compte rendu de la conférence de presse du cardinal Levada, qui insistait sur la ferme volonté de pérserver la riche tradition liturgique des anglicans et surtout, il dit n'importe quoi lorsqu'il parle du mariage des ministres anglicans comme d'un problème), ce texte de Rémy Brague - plus vraiment bien vu sur ce site depuis qu'il a cru bon de signer la pétition de La Vie, en février 2009 - lu sur le FC:

Rémy Brague

Nous n’avons peut-être pas le droit, nous catholiques, d’accueillir cette nouvelle avec une joie sans mélange.
Que des personnes, voire des paroisses entières retrouvent la pleine communion avec Rome, on ne peut que s’en réjouir, mais d’un autre côté je crois qu’il faut regarder la situation globale de l’Eglise anglicane et prendre conscience du fait que beaucoup d’éléments dans cette Eglise sont authentiquement catholiques même s’il y a une séparation par rapport à Rome.
Il y a beaucoup d’éléments qui mériteraient peut-être d’être réintégrés sans pour autant qu’il s’agisse d’une soumission «pieds et poings liés». Je veux dire qu’il s’agit ici d’un schisme à l’intérieur d’une Eglise elle-même schismatique depuis le XVIème siècle. Et à l’intérieur de cette Eglise, malgré la perte de communion avec Rome, il y a eu et il y a encore une liturgie magnifique, une très grande théologie, produite par des gens qui ont été formés par les deux université anglaises (« Oxbridge »), qui n’ont pas rompu avec la tradition de médiévale de l’Université – ce que nous avons fait en France. Il y a des trésors dogmatiques et liturgiques, sans parler de l’action sociale de l’Eglise anglicane. Tout cela doit être très largement salué.
Je regrette un peu qu’il semble que la raison majeure pour laquelle des croyants anglicans demandent leur réintégration dans la communion avec l’Eglise de Rome soit avant tout disciplinaire et/ou morale.
Il y a sans doute des écarts beaucoup plus grands à l’intérieur de l’Eglise anglicane que les problèmes concernant le mariage des prêtres (???) – ce qui n’est après tout qu’une décision disciplinaire de l’Eglise latine qui remonte au XIème siècle.
Je pense à toutes les conséquences de ce fait que l’Eglise anglicane au XVIème siècle a « choisi de ne pas choisir » entre Rome et a Réforme. Ce qui fait que l’on trouve dans cette Eglise un très large spectre d’opinions et de « dogmes » qui peuvent aller d’un quasi catholicisme (parfois même un peu extrémiste : dans certaines paroisses anglaises on se sent parfois plus « à Rome » qu’à Rome même), jusqu’à des positions qui non seulement coïncident presque avec le calvinisme, mais vont parfois même au-delà (au point que l’idée même de Dieu en prend un coup : On trouve sous la plume de théologiens prétendument sérieux des phrases selon lesquelles par exemple Jésus n’était peut-être pas le Fils de Dieu.)
Et si l’on devait s’éloigner de l’Eglise anglicane pour une bonne raison, j’aimerais mieux que ce fût à cause d’un certain flou dogmatique – qui n’existe pas partout et n’est pas officiel – plutôt que sur des questions de mœurs. Il faut donc se réjouir de cette décision mais ne pas « laisser filer dans les ténèbres extérieures » toute cette richesse, et j’aimerais que ce soit pour des raisons valables, de fond plutôt que pour des choses un peu spectaculaires et qui passent mieux dans les media (ndr: les medias en ont assez peu parlé, et les "gros" pas du tout!!) que les différences dogmatiques.

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