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John Allen et le retour des anglicans

La voix des "libéraux", qui décidément ne sont pas contents. (24/10/2009)

J'avais décidé de ne plus traduire John Allen, et puis... "never say never": j'ai commencé à lire son article sur le retour des anglicans de la TAC dans la communion de Rome, et je me suis dit que cela valait le coup d'en faire profiter mes lecteurs, en évitant les commentaires (car sinon, il y en aurait autant que de texte!), et en me contentant plutôt de surlignements.
Disons que le très long article (j'ai sauté quelques passages..) vaut moins par les nouvelles qu'il rapporte - déjà abondamment reproduites ici - que par la façon dont il les rapporte.
Le texte, par ailleurs très "pédagogique" est donc à lire, car il permet de comprendre quel est - et quel sera, lorsque la Constitution apostolique sera publiée - la réaction des catholiques (?) "libéraux" dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils sont dépités, et qu'ils forment des voeux,que je n'ose qualifier de fervents, pour que l'opération échoue, au moins numériquement - c'est en réalité le seul critère qui intéresse Allen.

Je lis en effet cette conclusion consternante:
Si les anglicans sont en mesure d'assurer [aux] traditionalistes encore à bord qu'ils ont un avenir (mais oui, avec les femmes évêques et la bénédiction des mariages gay! ndt), cela pourrait faire diminuer le nombre de ceux enclins à quitter le navire. Si c'était le cas, une grande ironie pourrait être que l'ouverture de Rome envers les anglicans, dont certains craignent qu'elle contribuera à la dissolution de la Communion anglicane, pourrait finalement l'aider à se recoller.

Heureusement, mes lecteurs connaissent les talents de pronostiqueur de John Allen.

A comparer avec le Père Scalese, Sandro Magister, et Vittorio Messori, cités ici.
Mais évidemment, John Allen a une vision entièrement profane de l'Eglise. Pour lui, c'est une multinationale parmi d'autres, tout se ramène à la gestion, à la "PR" et aux statistiques: bref, c'est du "business"!!
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Article original sur le site de NCR: http://ncronline.org/...

Ce que signifie la bienvenue du Vatican aux anglicans
Attention: beaucoup de détails restent en suspens
23 octobre 2009
John L. Allen Jr
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La grande affaire du Vatican, cette semaine, est évidemment la décision de créer des structures particulières, appelées "Ordinariats personnel», pour accueillir les anglicans cherchant à rejoindre l'église catholique.
Dans certains articles, la démarche a été saluée comme une manœuvre audacieuse pour mettre fin au schisme qui a commencé avec la Réforme en Angleterre au 16ème siècle - un douteux "bit of spin" (ndt: dans le sens de tourner à son avantage des faits qui ne représentent peut-être pas toute la vérité), étant donné que le nombre réel des anglicans susceptibles de s'engager dans l'un de ces Ordinariats sera presque certainement assez faible.

Quand la poussière sera retombée, la fracture séculaire entre Rome et Canterbury restera intacte.

Plus proche de la réalité, la mesure a été présentée comme la volonté de la part de Rome de dérouler le tapis rouge pour les "anglicans mécontents", c'est-à-dire les conservateurs mécontents de l'ordination de femmes prêtres et évêques, la bénédiction des unions de même sexe, et l'ordination de gays déclarés. Ce sont en effet ceux qui sont susceptibles d'être la catégorie la plus disposée à accepter l'offre de Rome, mais en principe ces nouvelles structures seront ouvertes à tous les anglicans, quelle que soit leur position sur la guerre des cultures.

(Aux États-Unis, la branche principale de la Communion anglicane mondiale est l'Église épiscopale, "les épiscopaliens" pour faire court. Dans le monde il y a environ 77 millions d'anglicans, dont 2,2 millions d'épiscopaliens américains.)

L'annonce est venue mardi lors d'un briefing au Vatican avec deux Américains: le cardinal William Levada, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, et Mgr Augustine Di Noia, Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, anciennement numéro trois officiel de la CDF. Leur intervention a été accompagnée par une déclaration conjointe de l'archevêque anglican de Canterbury, Rowan Williams, avec l'archevêque catholique de Westminster, Vincent Nichols.

L'interprétation de ces sources se résume à trois points fondamentaux:

. Cette initiative est une réponse naturelle aux demandes de certains anglicans à rejoindre l'Eglise catholique, plutôt qu'une manifestation du Vatican allant à la pêche aux nouveaux convertis. (C'est pourquoi de nombreux responsables catholiques ont fait la grimace devant les manchettes utilisant le terme «leurre» pour décrire ce qui se passe; leur ligne est: "Nous ne les avons pas cherchés, ce sont eux qui sont venus à nous.")
. En permettant à ces gens d'apporter un peu de leur patrimoine spirituel dans l'église catholique, la décision est un geste de respect pour la tradition anglicane. (La déclaration de Williams et Nichols a effectivement dit que cette démarche n'aurait pas été possible sans les 40 années de dialogue anglicans / catholiques).
. La décision officielle ne perturbera pas les relations œcuméniques entre la Communion anglicane et l'Église catholique.

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Quelques explications: un ordinariat "personnel" est comme un diocèse non-géographique, avec son propre ordinaire (habituellement un évêque), des prêtres et des laïcs. Individuellement, les anglicans ont toujours été en mesure de rejoindre l'Eglise catholique, mais ce qui est nouveau, c'est que des groupes entiers d'anglicans peuvent maintenant entrer en communion, tout en préservant une grande partie de leur patrimoine spirituel - comment ils prient célèbrent la liturgie, et même leur tradition de prêtres mariés.

Bien que l'analogie ne soit pas exacte, on peut penser à ces structures comme aux vingt-deux églises de rite oriental en communion avec Rome, comme l'Eglise maronite au Liban ou l'Eglise gréco-catholique ukrainienne. Ces églises ont préservé une grande partie de la spiritualité orthodoxe, et elles ont elles aussi des prêtres mariés.

Avant d'aller trop loin dans cette voie, toutefois, une mise en garde importante s'impose: Alors que le Vatican a annoncé qu'un document papal créant les bases de ces Ordinariats est à venir (ce qu'on appelle une "constitution apostolique», le moyen par lequel les papes modifient le droit canon ), il n'a pas encore été publié. De nombreux détails restent donc en suspens. Aujourd'hui, les choses évoquent un peu le moment où Obama a commencé à promouvoir la réforme des soins de santé, sans offrir réellement un projet de loi - cela pourrait signifier presque n'importe quoi, selon la personne qui parle.

* * *

Publiquement, la plupart des leaders anglicans ont réagi avec calme à l'annonce de mardi, cherchant à minimiser l'impression d'une nouvelle crise œcuménique. En privé, toutefois, des sources impliquées dans les relations entre anglicans et catholiques disent qu'au moins certains anglicans ont exprimé de la déception et de l'inquiétude, se demandant si cette initiative est susceptible de remettre ultérieurement en cause tout l'intérêt du dialogue officiel. (ndt: mais quand les anglicans ont décidé d'ordonner des femmes prêtres et de marier les couples gays, comme le dit le Père Scalese, se sont-ils posés ce genre de question??)
Cette réaction a une logique indéniable. Au cours du début des années 1990, l'Eglise catholique, dans le cadre de son dialogue avec les Eglises orthodoxes orientales, a affirmé qu'elle "rejetait l'uniatisme ... [qui] ne peut plus être acceptée, ni comme une méthode à suivre, ni comme un modèle de l'unité dont nos Eglises sont à la recherche". Le terme «uniatisme» renvoie à la création de plusieurs églises de rite oriental au 16ème siècle, en partie en raison de l'activité missionnaire jésuite, qui a été vue depuis lors par de nombreux orthodoxes comme incarnant une stratégie de «diviser pour régner". (Le communiqué ajoute que le rejet de l'uniatisme comme méthode ne devrait pas remettre en cause le droit actuel de ces églises d'exister et de s'occuper de leurs fidèles.)

Ce sera probablement difficile pour certains anglicans de regarder ces «nouveaux Ordinariats personnels» sans resentir qu'ils reviennent à une relance de l'uniatisme que Rome est censée avoir désavoué.


Avant de conclure que c'est forcément un revers pour l'œcuménisme, cependant, il y a deux éléments qui méritent d'être mis en discussion.

. Premièrement, le Vatican n'a pas cherché ces anglicans. Dans ce cas, Rome n'a pas envoyé de missionnaires jésuites aux fins fonds de la Grande-Bretagne ou des Etats-Unis pour créer des églises schismatiques. Au lieu de cela, ces anglicans frappent à la porte de l'église catholique depuis quelque temps.
. Étant donné que le "business" (ndt: je me doute que je pourrais traduire simplement par "affaires", mais John Allen ne peut ignorer l'utilisation de ce terme dans un cadre qui n'a plus grand chose à voir avec la langue de Shakespeare, et là, il me choque) du catholicisme est de faire du prosélytisme, rejeter ces personnes n'a jamais été une option sérieuse. Dans ce contexte, leur permettre de préserver une grande partie de leur patrimoine peut effectivement être considéré comme un geste assez remarquable de respect de l'anglicanisme. Comme je l'ai mis dans un bref commentaire pour Le New York Times, si un certain pourcentage d'anglicans dans le monde sont allés se jeter dans le Tibre, de toute façon, le Vatican a au moins essayé de les ramener à terre de la manière la plus œcuménique possible.

. Deuxièmement, la circulation entre les catholiques et les anglicans est une voie à double sens. Ce n'est pas uniquement que certains anglicans deviennent catholiques, mais il y a aussi un certain nombre de catholiques qui, dans les dernières décennies ont choisi de devenir anglicans (Aux Etats-Unis, épiscopaliens). De manière symétrique, ceux-ci ont tendance à être les plus libéraux parmi les catholiques, ceux qui soutiennent toutes les mesures auxquels les anglicans traditionalistes s'opposent - le mariage gay, les femmes prêtres et évêques, et ainsi de suite. (ndt: quel aveu! Allen n'a pas l'air de réaliser que ce n'est pas une symérie (equal and opposite) mais une inversion!!)
Pour une raison quelconque, peu de gens semblent accuser les anglicans d'être anti-œcuméniques en accueillant ces catholiques mécontents (ndt: simplement parce que l'Eglise catholique, preuve de sa vivacité, est la seule qui est la cible de toutes les attaques!), même si tout le monde sait que cela continue. Comme il y a plus de catholiques au départ, il y a probablement plus de catholiques pour entrer en communion avec Canterbury que l'inverse.

Bien sûr, une différence essentielle est que le catholicisme est tellement plus grand que la Communion anglicane - 1,2 milliard de fidèles à travers le monde, contre environ 77 millions - qu'aucun catholique n'est sérieusement inquiet d'être englouti par Canterbury. Certains anglicans, en revanche, ont précisément cette crainte envers Rome. Toutefois, ici, il s'agit de politique et de démographie, et non de théologie.

Voici comment le cardinal Walter Kasper, haut responsable du Vatican pour l'œcuménisme, a présenté les choses au cours d'une conférence de presse à Rome la semaine dernière - de toute évidence avant que la décision ait été annoncée, mais avec quelques soupçons qu'elle était à venir:
« Nous ne pêchent pas dans le lac anglican», a déclaré Kasper. «Le prosélytisme n'est pas la politique de l'Eglise catholique».
« Mais si, en conscience, certains [anglicans] veulent devenir catholiques, nous ne pouvons pas fermer la porte», a déclaré Kasper. « Nous devons respecter la liberté de conscience et de religion. Il y a aussi des catholiques qui veulent devenir anglicans, et nous devons respecter cela aussi.»(ndt: exit Kasper, et ce n'est pas moi qui le dit!!)

* * *

Une curieuse anomalie (twist), c'est pourquoi le Vatican a décidé de faire son annonce avant que la constitution apostolique ne soit prêt à sortir, ce qui semble "mettre la charrue avant les boeufs".

Des sources ont dit à NCR que la Constitution, résultat de presque trois ans de travail, nécessite encore quelques mises au point canoniques. Néanmoins, le Vatican aurait pu attendre, avant son éclat (splash) que le document soit complet, donc la question plane toujours: Pourquoi avoir procédé ainsi?
Je ne connais pas la réponse, mais je peux au moins désigner deux conséquences (peut-être involontaires) du délai.

. Premièrement, il confère aux fonctionnaires du Vatican une chance d'évaluer la réaction du public et d'avoir une idée des questions que les gens se poseront, balisant des malentendus potentiels et identifiant des lacunes possibles dans les nouvelles règles. De cette façon, il est possible que certains "trous" puissent être bouchés avant que la publication dudocument.

. Deuxièmement, la façon dont les choses se sont passées peut ressembler à quelque chose comme un coup de maître de "Public Relation".

Dans le passé (ndt: nous y voilà enfin!), le Vatican a parfois lâché des documents ou des décisions sur un monde qui ne s'y attendait pas, sans beaucoup d'explications. Lorsque les fonctionnaires du Vatican ont finalement essayé de remettre les choses en perspective, leurs paroles rassurantes sont arrivées après la bataille (were a day late and a dollar short). (La levée de l'excommunication de l'évêque négationiste, et la plus large autorisation de célébration de la liturgie latine ancienne, y compris une prière du Vendredi saint pour la conversion des Juifs, viennent à l'esprit)

Dans ces cas, les parties externes susceptibles d'être concernées ont été prises au dépourvu (ndt: la mauvaise foi d'Allen est ici renversante!!! les parties concernées se seraient déchaînées de toutes façons), de sorte que leurs observations initiales ont été souvent du ressentiment, et négatives. Cette fois, le Vatican a tout de suite invité à bord l'archevêque de Canterbury. (En fait je ne me souviens pas d'une autre affaire dans laquelle une annonce importante du Vatican ait été délivrée avec une déclaration portant approbation d'un chef religieux non-catholique.)

En d'autres termes, le Vatican a inversé la séquence normale: Il a proposé la première explication, avec les détails à venir plus tard.

Quels propos (spin, on revient au sens évoqué plus haut: ... on tourne à son avantage des chiffres ou des faits qui ne représentent peut-être pas toute la vérité.... pour éviter que la presse ne saute sur un problème politique, les porte-parole des politiciens s'emploient parfois to do spin-control. On appelle spin doctor un spécialiste de cette technique) apaisants Rome tiendra au fil du temps - en particulier lorsque la Constitution apostolique paraîtra - je vous laisse deviner. Pour une fois, cependant, le Vatican ne se trouve pas à essayer de désamorcer une bombe, après qu'elle soit déjà partie.

* * *

Avant de chanter trop fort les louanges des relations publiques du Vatican, cependant, il est intéressant de noter que la conférence de mardi est encore marquée par une sorte de "jargon d'Eglise" difficile à saisir pour le monde extérieur.

J'ai fait une émission de radio mercredi matin avec l'évêque George Langberg de l'Eglise anglicane d'Amérique. L'animateur a commencé par un clip de Levada durant l'exposé de mardi dernier, qui disait à peu près ceci: "Le Saint Père a approuvé une constitution apostolique, ce qui crée une disposition canonique pour faciliter une sorte de regroupement corporatif de groupes anglicans." (ndt: oserais-je faire remarquer à Allen que toute spécialité a son jargon, et que les gens intéressés, comme moi, peuvent parfaitement se renseigner... sans l'aide de John Allen?)

L'animateur s'est tourné vers moi après le clip en disant: «John, pouvez-vous nous dire ce que diable cela signifie?

L'anecdote souligne que même lorsque les dirigeants de l'Eglise essaient d'être sensibles à la dynamique de communication, leur langage nécessite encore un peu de décodage.

* * *

Naturellement, les observateurs sont curieux de savoir précisément comment ces "nouveaux Ordinariats personnel" vont fonctionner. Hélas, jusqu'à ce que la constitution apostolique soit publiée, la plupart de ces détails sont impossibles à préciser. Pour l'instant, tout ce que nous pouvons faire, c'est une liste de six questions (en vérité, davantage des familles de questions) qui se profilent.
[ndt: où l'on comprend que, s'il s'agit de mettre l'Eglise dans l'embarras, les arguments ne manquent pas, et sont en train d'être affutés, même ceux auxquels personne ne penserait comme à des problèmes insolubles: une façon, donc, d'essayer de réduire l'Eglise à l'impuissance. Je n'ai pas cru nécessaire à la compréhension de l'article de traduire en détail ces passages]

1. Que deviennent les prêtres mariés?
...
2. Qu'adviendra-il de la Pastoral Provision?
[Il s'agit d'un problème purement américain, ndt]
En 1980, le Vatican a approuvé ce qu'on appelle la "Pastoral Provision" pour les ministres et les laïcs de l'Église épiscopalienne qui voulaient devenir catholiques. ...

3. Quel est le lien entre un ordinariat et une église locale?
L'annonce du Vatican a déclaré que des Ordinariats seront créés "en consultation avec les conférences épiscopales locales" et que "leur structure sera semblable à certains égards à celle des Ordinariats militaires qui ont été établis dans la plupart des pays". Cela semble suggérer que les Ordinariats seront mis en place sur des bases nationales ou régionales - peut-être un pour les Etats-Unis, où il y a beaucoup d'épiscopaliens, mais peut-être juste un pour toute l'Amérique latine, où la Communion anglicane n'a pas une empreinte sociologique importante.
Si oui, ce serait la différence majeure entre un ordinariat "personnel" et une prélature "personnelle", une catégorie canonique actuellement occupé que par l'Opus Dei. Une prélature personnelle, par définition, est mondiale, alors que ces Ordinariats pourraient apparemment avoir une sorte de lien avec les églises locales.
Cette perspective soulève plusieurs questions. Tout d'abord, que signifie exactement «en consultation» avec les évêques locaux ? Que faire si, par exemple, une conférence épiscopale donnée ne veut pas d'un ordinariat sur son territoire, estimant qu'il vaudrait mieux intégrer les anciens anglicans dans les structures pastorales existantes? (ndt: ne serait-ce pas, alors, un acte de non-communion avec le Pape?)
...
4. Qui peut en faire partie?
...
5. Quel bureau du Vatican sera responsable?
...
6. Les ordinaires formeront-ils une sorte de conférence des évêques?
..

* * *

Hélas, peut-être la plus grande question de toutes ne recevra t'elle pas de réponse, car il ne peut y être répondu par la constitution apostolique du Pape: Combien d'anglicans vont réellement adhérer?

La Traditional Anglican Communion, le groupe le plus important et le plus visible recherchant la communion avec Rome, revendique une suite de 400.000 personnes dans le monde, dont environ 5.000 aux États-Unis. (La TAC est essentiellement une fédération de groupes hétérogènes, avec l'essentiel de ses suivants apparemment concentrés dans le l'hémishère Sud, notamment en Afrique et en Inde.) Combien parmi ces gens seront effectivement décidés à faire le saut, ce n'est pas encore clair, de même qu'il n'y a aucun moyen de savoir combien d'autres anglicans pourraient sortir du bois.

Au cours de la réunion d'information de mardi dernier, Levada a déclaré que 20 à 30 évêques anglicans ont fait des ouvertures à Rome, mais il y a une différence entre s'investir sur le terrain et apposer sa signature en dessous d'une ligne en pointillés. Au cours de mon émission de radio mercredi avec Langberg, il a dit que "le diable (ndt: décidémen!) est dans les détails ", et que la plupart de ses collègues attendent de voir ce qu'il y aura effectivement dans la constitution apostolique.

Au moins trois paramètres entreront probablement en jeu:

. La mesure dans laquelle les anglicans, ou ex-anglicans , auront le sentiment que la constitution apostolique offre suffisamment de garanties que leur patrimoine spirituel distinctif sera protégé. Certains anglicans pourraient craindre que la disposition relative à la «consultation» avec les évêques locaux signifie, en pratique, que si un évêque local est réticent à l'idée elle-même, leur autonomie sera mieux respectée dans la rupture que dans l'observance. De même, si la disposition pour les prêtres mariés n'est que transitoire ou temporaire, cela pourrait décourager certains preneurs potentiels.
. Combien d'anglicans conservateurs, qui pourraient avoir eu envie de devenir catholique, il y a deux ou trois ans, y ont perdu tout intérêt à présent? Aux États-Unis et au Canada, plusieurs congrégations traditionalistes ont entre-temps formé l'Eglise anglicane en Amérique du Nord, et beaucoup de leur énergie est désormais consacrée à l'édification de cette structure. Hier, le groupe a publié un communiqué saluant la décision du Vatican, mais prévoit que «cette disposition ne sera pas utilisé par la grande majorité des évêques des prêtres, des diocèses et des paroisses de l'Eglise anglicane dans d'Amérique du Nord".
. Que se passera t'il au sein de la Communion anglicane, entre maintenant et le moment où ces nouvelles structures seront effectivement créées, ce qui prendra probablement au moins une année? Si les anglicans sont en mesure d'assurer à ces traditionalistes encore à bord qu'ils ont un avenir, cela pourrait faire diminuer le nombre de ceux enclins à quitter le navire. (Si oui, une grande ironie pourrait être que l'ouverture de Rome envers les anglicans, dont certains craignent qu'elle contribuera à la dissolution de la Communion anglicane, pourrait finalement l'aider à se recoller.)

Sur toutes ces questions, la seule chose qu'on puisse dire avec certitude, c'est: «Restez à l'écoute."

Avec le Président d'Allemagne, Horst Koehler Promenade à Sarrebrück