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Benoît XVI à la FAO: au nom de la famille humaine

Le Saint-Père a prononcé un discours, où il reprend les thèmes de son encyclique. C'est une confirmation des propos d'Antonio Gaspari (16/11/2009)

Alors que se déroulait le synode des évêques pour l'Afrique, le directeur général de l'organisation de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (Food and Agriculture organization, FAO), Jacques Diouf était venu s'y exprimer "à la demande du Pape"; simultanément, la nouvelle avait été annoncée que le Saint-Père se rendrait - à Rome - au siège de la FAO dans la matinée du lundi 16 novembre à l'occasion du « Sommet mondial sur la sécurité alimentaire » qui devait s'y tenir dans le cadre de la 36e « Conférence générale » de la FAO.
Voir ici: Développement et population (15 octobre)

Dans le même billet, je traduisais un article de Riccardo Cascioli, co-auteur avec Antonio Gaspari du livre "Les maîtres de la planète" dont il a beaucoup été question ici (et où il expliquait qu'une gestion correcte de ses ressources permettrait à l'Afrique de nourrir le monde).

Le Saint-Père s'est donc rendu ce matin au siège de la FAO, et a prononcé un long discours, où il reprend avec force les thèmes de son encyclique.
Il est intégralement disponible en français sur le site du Vatican .

Je me suis permis d'en prélever quelques passages - ce qui est forcément une démarche réductrice - qui conforte les théories récemment exposées par Antonio Gaspari: Développement et population .

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La Terre est en mesure de nourrir tous ses habitants
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(2) La Communauté internationale affronte au cours de ces dernières années une grave crise économique et financière. Les statistiques témoignent de la croissance dramatique du nombre de ceux qui souffrent de la faim, à laquelle concourent l’augmentation des prix des produits alimentaires, la diminution des ressources économiques des populations plus pauvres, l’accès limité au marché et à la nourriture. Tout cela survient alors que se confirme le fait que la terre est en mesure de nourrir tous ses habitants. En effet, même si dans certaines régions des niveaux bas de production agricole persistent, parfois à cause du changement climatique, cette production est globalement suffisante pour satisfaire aussi bien la demande actuelle, que celle qui est prévisible dans le futur. Ces données indiquent l’absence d’une relation de cause à effet entre la croissance de la population et la faim, et cela est encore confirmé par la déplorable destruction de denrées alimentaires pour préserver certains profits.


C'est la première fois que j'entends parler aussi clairement du niveau inégal de développement au sein et entre les nations
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(4) Actuellement, subsiste encore un niveau inégal de développement au sein et entre les nations, qui entraîne, en de nombreuses régions du globe, des conditions de précarités, qui accentue le contraste entre pauvreté et richesse.


L'avidité est la source principale de la dégradation de l'environnement. Il faut redécouvrir la création.
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(8) Le désir de posséder et d’user de façon excessive et désordonnée les ressources de la planète est la cause première de toute dégradation environnementale. La préservation de l’environnement se présente donc comme un défi actuel pour garantir un développement harmonieux, respectueux du dessein créateur de Dieu et par conséquent en mesure de sauvegarder la planète... Il est indispensable d’approfondir les interactions entre la sécurité environnementale et le préoccupant phénomène des changements climatiques, en se focalisant sur le caractère central de la personne humaine et en particulier des populations plus vulnérables à ces deux phénomènes. Des normes, des législations, des plans de développement et des investissements ne suffisent pas, il faut modifier les styles de vie personnels et collectifs, les habitudes de consommation et les véritables besoins ; mais, par-dessus tout, il est nécessaire d’être conscient du devoir moral de distinguer le bien du mal dans les actions humaines pour redécouvrir de cette façon le lien de communion qui unit la personne et la création.

L'écologie humaine, encore et toujours: «Le point déterminant est la tenue morale de la société dans son ensemble »
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(9) Il est important de rappeler – je l’ai aussi observé dans l’Encyclique Caritas in Veritate – que « la dégradation de l’environnement est (…) étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine : quand ‘l’écologie humaine’ est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage ».
C’est vrai : « le système écologique s’appuie sur le respect d’un projet qui concerne aussi bien la saine coexistence dans la société que le bon rapport avec la nature ». «Le point déterminant est la tenue morale de la société dans son ensemble ». C’est pourquoi, « les devoirs que nous avons vis-à-vis de l’environnement sont liés aux devoirs que nous avons envers la personne considérée en elle-même et dans sa relation aux autres. On ne peut exiger les uns et piétiner les autres. C’est là une grave antinomie de la mentalité et de la praxis actuelle qui avilit la personne, bouleverse l’environnement et détériore la société ».

Rapport d'information sur le Saint-Siège Hans Küng: "Ce que je crois"