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Le théologien Ratzinger et l'esthète Montini

Timothy Verdon, jésuite américain et historien de l'art, parle de la rencontre entre Benoît XVI et les artistes (28/11/2009)

Il souligne ce fait que j'avais bien perçu (intitulant mes premières traductions "la leçon de beauté de Benoît XVI", et ayant précisément choisi de traduire le passage admirable où il se faisait critique d'art dans la Chapelle Sixtine), que Benoît XVI a finalement choisi de donner aux "artistes" présents, une leçon en images... et quelles images!
Il a dit aux présents (mais surtout à ceux qui n'étaient pas là, car pour beaucoup de présents, il se pourrait qu'il n'y ait plus rien à faire): voilà l'exemple!

 

Mgr Timothy Verdon: "Devant les artistes, le théologien Benoît XVI a fait plus que l'esthète Montini"
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Du blog messainlatino.it , ma traduction

Historien de l'art formé à l'Université de Yale, voix très appréciée au Vatican, l'Américain Mgr Timothy Verdon a déclaré a Il Foglio que samedi dernier, en rencontrant les artistes dans la Chapelle Sixtine "Le théologien Benoît XVI a fait plus que ce qu'avait fait en 1964, l'esthète Paul VI".

Autrement dit, "tandis que Paul VI a parlé dans la Chapelle Sixtine, sans jamais parler de la chapelle Sixtine, Ratzinger a expliqué l'art comme une expression de l'espérance en se référant directement à une œuvre d'art. En fait, il a évoqué le " Jugement dernier de Michel-Ange" sur le mur qui se trouvait quelques mètres derrière lui.
Il a développé une véritable catéchèse, en se basant, comme cela arrive souvent quand il rencontre des gens des des lieux particulièrement suggestifs (le pape critique d'art) à l'intérieur du Vatican, sur les images que lui offrent les œuvres d'art qui l'entourent. " La leçon de beauté de Benoît XVI (2)

En même temps, "en leur faisant regarder le Jugement dernier, c'est comme s'il avait voulu montrer à tous les artistes présents - croyants ou non - un exemple, Michel-Ange justement. Celui-ci se convertit en travaillant au Vatican. Sa conversion fut la rencontre avec le Christ: une possibilité que le pape a voulu offrir samedi à tous les artistes. "

- Qu'est-ce que le Pape a dit aux artistes?
"Le pape avait devant lui des gens qui ont reçu un grand talent. Il les a invités à collaborer et leur a dit ne pas avoir peur de l'église. Ratzinger leur a parlé de la beauté, celle à laquelle tout artiste se réfère lors de la création. Mais chacun doit reconnaître que sa propre beauté est partielle, que toute beauté mise en forme, interprétée dans une œuvre d'art n'est que le reflet d'une beauté plus grande. Chaque beauté partielle réverbère (reflète) l'absolu. Pour l'Eglise, cette beauté plus grande a le visage d'un homme, elle s'appelle Jésus-Christ. Lui est le chemin, c'est la beauté qui n'enlève rien, et offre une opportunité. "

Ratzinger, toutefois, a parlé de deux recherches possibles de la beauté. Et, par conséquent, de deux sortes d'art. Un qui n'est pas authentique. C'est cet "art qui fuit dans l'irrationnel ou l'esthétisme pur. Une beauté "illusoire et trompeuse, superficielle, et aveuglante jusqu'à l'étourdissement", une beauté "qui aboutit à l'obscénité et la transgression."
Une beauté à laquelle ces dernières années, une grande partie de l'art s'est référée.
Et puis, il y a une vraie beauté »qui ouvre le cœur humain à la nostalgie, au désir profond d'aller vers l'Autre, vers "l'Au-delà de soi-même".
Verdon explique: «Les artistes ont la liberté de choisir entre l'une et l'autre beauté. Le choix leur appartient. Dans ce sens, la rencontre de samedi a été importante: le pape a ouvert une route, et celui qui le souhaite peut l'emprunter.
C'est vrai: la réalité autour de nous est souvent négative. Ratzinger aussi, comme un bon philosophe allemand, part du fait que la réalité qui nous entoure est négative. Parce que Ratzinger est un homme réaliste et n'est pas enclin à un optimisme dénué de sens. Mais en même temps, c'est un homme de foi et il sait se projeter vers des horizons plus vastes et lointains. Il sait que la réalité est souvent mauvaise, mais il sait que l'on peut avoir l'espérance. Cette espérance, c'est la proposition qu'il fait aux artistes.
Samedi, le modèle à regarder était sous les yeux de tous: le Jugement dernier de Michel-Ange rappelait comment l'histoire de l'humanité est une ascension continue, une tension jamais assouvie vers la plénitude. Et cet horizon ultime est un objectif auquel chacun peut aspirer. Telle est l'espérance que les artistes peuvent essayer de proposer. Un espérance qui a un lien indissoluble avec la beauté, la pleine beauté qui, pour les croyants, est le Christ.

Il Foglio mardi 24 novembre 2009


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A propos de Timothy Verdon, dont Magister a plusieurs fois parlé (par exemple ici), lire aussi sur ce même site:
Michel-Ange, artiste théologien.

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