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Schisme suisse?

N'exagérons pas! mais c'est ce qui pourrait venir à l'esprit après les déclarations de Mgr Brunner, futur président de la CES. L'analyse de Paolo Rodari (3/12/2009)

Dépêche d'agence

Le futur président de la Conférence des évêques suisses favorable à l'abolition du célibat des prêtres
AP | 29.11.2009 | 12:56
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Le futur président de la Conférence des évêques suisses (CES), Mgr Norbert Brunner, est favorable à l'abolition du célibat des prêtres. Dans un entretien publié dimanche au journal "NZZ am Sonntag", l'évêque de Sion estime qu'il devrait être possible d'ordonner des hommes mariés.

"Une abolition du célibat est possible car il n'existe pas de lien fondamental avec la prêtrise", expliqu le président désigné de la CES. Il ajoute que le célibat devrait cependant être maintenu comme une "forme de vie possible pour les prêtres et un signe particulièrement fort pour suivre la voie du Christ".

L'évêque de Sion affirme avoir évoqué la question plusieurs fois à Rome. Le problème, selon lui, c'est qu'un tel pas ne peut pas être franchi seulement pour une région ou un pays, mais que la question doit être traitée pour l'ensemble de l'Eglise.
Mgr Norbert Brunner assure que la CES est unanime pour ouvrir la prêtrise aux hommes mariés en Suisse. Il reconnaît toutefois qu'en ce moment, il n'y a pas de mouvement en ce sens au Vatican. AP

Paolo Rodari

Donc, Mgr Brunner s'allie avec les protestants en faveur des minarets, et il veut abolir le célibat
2 décembre 2009
Texte en italien.
Ma traduction.
Mgr Norbert Brunner a été une des têtes-de-file de l'épiscopat suisse dans la décision de prendre ses distances par rapport au résultat du référendum qui a dit non aux minarets dans le pays.
Évêque de Sion (Valais), le plus ancien diocèse de Suisse, président désigné de la Conférence des évêques suisses - son mandat prendra effet en Janvier prochain et durera deux ans - Brunner a qualifié d'«inacceptable» le contenu de la campagne de lutte contre les minarets.
Position en ligne avec le Vatican, au moins selon les déclarations, relayées avant-hier par les agences de presse (mais avant l'issue du référendum en Suisse) de Mgr Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour les migrants.

Brunner a exposé ses positions, avec celles des évêques catholiques du pays (tous d'accord avec lui) et des principaux leaders du monde du protestantisme helvétique. Parmi eux, Thomas Wipf, président de la Fédération des Eglises évangéliques suisses, et Max Schläpfer, président des Eglises évangéliques libres. Tous trois ont insisté sur le fait qu'interdire la construction de minarets dans un pays où les musulmans sont une minorité pacifique et bien intégrée n'est rien d'autre que tirer un but contre son camp. En ce sens que, disent-ils, le seul effet sera d'exacerber des positions antagonistes, créant un conflit jamais vu auparavant (ndt: esprit de Munich?).

Brunner a combattu sur le contenu du référendum, convaincu que la majorité des gens partageaient son sentiment (ndt: eh non!). Alors qu'il a donné une moindre importance à la forme, c'est-à-dire à la manière dont les promoteurs du référendum ont demandé au peuple de voter contre les minarets. Ces derniers ont tapissé les villes suisses d'affiches que les musulmans ont trouvé offensantes. Mais Brunner, de même qu'il avait précédemment maintenu une ligne conciliante envers les affiches apposées par les libres penseurs, où ils affirmaient "Dieu n'existe probablement pas. Profitez de la vie", dans ce cas encore, a jugé qu'il n'y avait aucune nécessité d'interdire les affiches car le meilleure réponse serait d'intervenir sur le fond du référendum lui-même. Une ligne perdante, comme les faits le démontrent.

Les positions publiques de Brunner sont largement partagées par ses collègues évêques. Et même si la Conférence des évêques suisses n'a pas le poids de son homologue italienne, ses déclarations sont toujours écoutées. Le Saint-Siège accorde une attention particulière aux travaux des évêques suisses, et, en vertu de son nouveau rôle, aux travaux de Brunner. Au-delà du Tibre, en effet, la Conférence des évêques suisses - il en va de même par exemple pour la Conférence des évêques allemands ou autrichiens - est observée d'un certain œil parce que la tendance à se démarquer de Rome au nom d'une autonomie d'action et de gouvernement est toujours possible.

Un exemple à cet égard est constitué par les déclarations les plus récentes sur le célibat sacerdotal faites par Mgr Brunner. Ce dernier, quelques heures après sa nomination pour succéder à Mgr Kurt Koch, évêque de Bâle, à la direction de l'épiscopat local, dans une interview à NZZ am Sonntag a déclaré: «il n'existe pas de lien substantiel entre le célibat et le sacerdoce». Et encore " ordonner prêtres des hommes mariés devrait donc être possible. Le célibat devrait être volontaire. Je crois - a t'il poursuivi - que la Conférence épiscopale est de l'avis presque unanime qu'en Suisse, il devrait être possible que des hommes mariés soient ordonnés prêtres".
Immédiatement, les quotidiens du pays ont repris la sortie de l'évêque, titrant pour la plupart: "Oui aux prêtres catholiques mariés. C'est la proposition du président des évêques suisses". (*)

L'écho des déclarations de Brunner sur le célibat est arrivé au Vatican où à chaque fois, après des sorties de ce genre, on rappelle que Benoît XVI à plusieurs reprises, tout en étant conscient du fait que le célibat sacerdotal n'est pas un dogme mais une norme disciplinaire, a insisté sur le caractère précieux du célibat lui-même et sur le fait que l'ordination de prêtres mariés n'est pas une réplique valide à la pénurie des vocations. C'est pourquoi les déclarations de Brunner n'ont pas vraiment été digérées. C'est pourquoi aussi le souhait de la suppression du célibat sacerdotal au début d'un mandat public aussi sensible que celui de Brunner est lu comme un message politique en direction de ceux qui dans l'église, pensent autrement.

En ce moment, les évêques suisses se réunissent en sommet. Il est probable qu'ils en sortent avec un communiqué consacré entre autre au référendum sur les minarets. Il est plus difficile d'imaginer qu'ils puissent s'exprimer sur le célibat. En fait, il n'est pas évident que les évêques pensent tous comme Brunner sur ce sujet. Tout compte fait, cela pourrait finir comme " le cas Hummes ".
Le cardinal brésilien Claudio Hummes, quand il est arrivé au Vatican pour diriger la Congrégation pour le Clergé, entama son mandat avec des déclarations en faveur de la suppression du célibat des prêtres. Mais ensuite, lors de'interventions successives, il revint sur ses positions.

Note

(*) Le Suisse Romain apporte un bémol, qui ne peut pas étonner ceux qui suivent les relations entre la presse et l'Eglise:

"Il faut constater, en rapport avec la question du célibat des prêtres, que le titre et la présentation de l’interview ne correspondent pas avec le contenu et que le rapport qui en a été fait dans les autres médias, surtout francophones, est erroné".

Oui mais... Mgr Brunner est-il un agneau de l'année, qu'il ne connaît pas les loups?
Cela n'excuse rien de sa démarche (en plus, il y a des précédents, voir ci-dessous)
On imagine mal le cardinal Ratzinger, à l'époque où il étéit préfet de la CDF, se répandant dans la presse, et laissant entendre qu'il ne partageait pas tout à fait les options de Jean-Paul II sur certains sujets (exemple: Assise?)
Il y a la défense de l'Eglise qui passe avant les petites polémiques partisanes. L'humilité de l'obéissance avant l'orgueil et la révolte.

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On lira aussi: Témoignage d'un fidèle suisse.


Benoît XVI 17e parmi les "100 global thinker" Le rocher de l'immigration