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Les Nobels de médecine et les autres

Carlota, à propos de l'article "ces Nobel de médecine qui se prennent pour Dieu" (14/10/2009)

Formidable d’avoir mis en ligne un « antidote » supplémentaire en ce qui concerne le prix Nobel de médecine et sans jeu de mot !
J’avais eu à la lecture des premiers articles dans les journaux français déjà un petit recul sur ce triple prix Nobel annoncé comme récompensant les recherches ayant pour but d’arrêter le vieillissement (projet qui pouvait faire s’étonner quelques consciences), associé à la lutte contre les cancers (déjà là c’était mieux, l’ébauche d’un doutes s’estompait, c’était pour la bonne cause !).
J’attendais néanmoins avec impatience des informations sur cette affaire notamment par l’intermédiaire des sites comme ww.genethique.org et www.fondationlejeune.org qui sont attentifs à la génétique et à l'éthique dans le respect de la dignité humaine en conformité avec aux déclarations de l’Académie Pontificale pour la Vie.
Un congrès international (le deuxième organisé) va d’ailleurs avoir lieu du 26 au 28 novembre 2009 à Monaco avec des experts internationaux de très hauts niveaux sinon les meilleures pour travailler sur les thèmes : « Cellules souches et médecine régénérative : Quelle est la véritable scène scientifique aujourd’hui ? » et « Cellules souches: science, politique et éthique peuvent-elles se rejoindre? Comment discerner ? »
www.stemcellsmonaco2009.org/

Bien sûr je n’ai pas les connaissances scientifiques pour comprendre toutes ces informations stricto sensu.
Mais je peux néanmoins souhaiter que toutes les recherches entreprises le soient pour:
- soigner mais pas au détriment d’autres êtres humains instrumentalisés (comme dans le cas des recherches sur les embryons, des bébés médicaments), voire tués (tris embryonnaires ou avortements dits médicaux) ;
- lutter véritablement contre des maladies liées à un vieillissement anormalement précoce et accéléré des cellules. Je pense notamment à la maladie de Hutchinson-Gilford (les enfants-vieillards), ou à des maladies de l’intelligence comme la trisomie 21 (qui concerne une conception sur 650) entraînant une dégénérescence des cellules notamment celles liées aux fonctions cognitives. Mais cette liste est loin d’être exhaustive ;
- soigner exclusivement dans une logique universelle comme le faisaient les institutions religieuses (cf le Père Damien récemment canonisé) et étatiques (notamment françaises avec de nombreux médecins militaires immergés dans les zones les plus hostiles et les plus reculées de la planète, découvrant les moyens de traiter les maladies endémiques bien souvent oubliées aujourd’hui comme le paludisme, la maladie du sommeil, le choléra, la fièvre jaune, la lèpre, la peste, etc. (*)

Enfin je m’interroge à deux niveaux sur cette recherche effrénée de certains médecins contre le vieillissement:
- Le premier est financier. Qui va pouvoir bénéficier de ces traitements particulièrement coûteux, si ce ne sont d’abord et essentiellement les populations les plus riches des pays les plus riches ? Et mes yeux vont avoir tendance à se tourner vers un endroit de la planète où déjà de nombreuses « stars » recherchent l’éternelle jeunesse. Et ce n’est pas par hasard si les chercheurs récompensés proviennent des Etats-Unis…

- Le second est d’ordre plus philosophique ! Si nos savants découvrent l’élixir qui empêche le vieillissement, quand allons nous décider de ne plus vieillir ? À vingt ans ? Le bel âge sans doute mais parfois aussi le plus bête : Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ! Et qu’allons-nous bien faire de notre éternité terrestre ? Les gentils organisateurs des croisières - surprises d’un troisième âge éternel super vitaminé vont devoir se montrer drôlement imaginatifs ! Et puis il ne faudra pas oublier de rendre aussi toujours jeunes nos compagnons à quatre pattes pour qu’ils ne soient plus des « bêtes à chagrin ». J’en frémis par anticipation rien que de penser à tout cela. Quel cauchemar.

Nous nous étions déjà demandé à quoi allait servir le prix Nobel de la Paix 2009. Nous regretterions vraiment d’avoir à nous poser la même question au point de vue médical…
Carlota, 14 octobre 2009

Note

(*) Le bacille de la peste : Alexandre Yersin (Aubonne Suisse 1863 – Suoi Dau Indochine française 1943) travailla pour l’institut Pasteur et découvrit notamment le bacille de la peste. Il est toujours très estimé au Vietnam. Il disait notamment : « Je considère la médecine comme un sacerdoce, ainsi que le pastorat. Demander de l'argent pour soigner un malade, c'est un peu lui dire la bourse ou la vie » (réf. ici et Histoire des médecins et pharmaciens de marine et des colonies. Œuvre collective – éd. Privat Toulouse 1985)
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Ci-dessus: Tombe toujours fleurie d’Alexandre Yersin à Suoi Dau (Vietnam) – Photo site touristique vietnamien

Et, pour mémoire...

Françoise Barré-Sinoussi, co prix Nobel médecine 2008 et signataire lettre à Benoit XVI, affaire capote: voir ici: nouvelobs.com/actualites/societe/...

(moi non plus, je n'ai pas oublié...)

Dario Irritée... et irritante