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Après la visite à la Synagogue

Qelques commentaires personnels, et d'autres (18/1/2009)

Ouf, c'est derrière nous.
Je me suis donnée 24 heures de réflexion (trop peu, sans doute!)
J'avoue que j'attendais avec une extrême appréhension, la visite d'hier. En fait, j'avais très peur.

Elle s'est finalement passée aussi bien qu'elle le pouvait, et pourrait même se révéler un boomerang pour ceux qui pensaient l'exploiter à leur profit.

Sans mélanger tout le monde, les "frères aînés", dans l'ensemble, n'en sont pas vraiment sortis grandis: leurs rivalités internes préalalables, leurs menaces d'annuler l'"invitation", leurs tentatives répétées de culpabiliser l'ensemble des catholiques, leur prétention exhorbitante à vouloir régenter l'Eglise, réclamant à grand cri - mais à quel titre? - l'ouverture des archives du Vatican!! (*), et surtout la dissymétrie évidente de position qu'ils établissent entre eux et tous les autres, autant d'affronts au Saint-Père, donc, ont été sous les yeux de chacun, au moins en Italie, à travers le long direct en eurovision de la RAI.
Le Pape, oui, a été grand; il s'est montré moralement tel qu'il avait été physiquement après sa chute provoquée de la messe de Noël: calme, serein, maître de lui, malgré les affronts subis (que ceux qui ne sont pas d'accord avec moi imaginent seulement l'inverse... ou alors, qu'ils admettent que l'inverse n'est pas envisageable).
Un exemple pour nous tous. Il faudra s'en souvenir.

Une chose encore: à quoi servent de telles rencontres, dont on nous affirme qu'elles sont indispensables, mais à qui, et pourquoi? Et celle-ci était-elle tellement voulue par le Saint-Père, comme je l'ai lu?
On évoque constamment, dans certains milieux, l'importance cruciale (?) du dialogue judeo-chrétien. Peut-être. Mais pour dialoguer, il faut être deux à le souhaiter vraiment. Cela ne m'a pa semblé être le cas ici.
Plus, je ne peux pas dire.

Je préfère laisser la parole à deux commentaires italiens que je partage largement:
Celui de Messa in latino , et celui de Salvatore Izzo, sur le blog de Raffaella .

Salvatore Izzo

Salvatore Izzo écrit à Raffaella pour lui dire qu'il comprend son sentiment d'amertume, après la visuite à la Synagogue.
Il commence par rappeler combien (malgré ce qu'on lit aujourd'hui) Jean Paul II a été lui-même la cible d'attaques haineuses, durant son Pontificat.
Rien de nouveau, donc ici.
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Le Pape est le «Vicaire de Jésus, le Fils de Dieu que nous avons mis sur la Croix, et son ministère ne peut pas ne pas être un signe de contradiction. Les accusations contre Pie XII sont elles aussi manifestement injustes et injurieuse, mais l'Évangile nous apprend à accepter les offenses.
Je crois que le Pape Benoît XVI est un grand, digne successeur de tous les grands Papes du XXe siècle et en termes de capacité à traduire le contenu de la foi, peut-être le plus grand de tous.
Et qu'humainement, c'est une personne infiniment noble, humble et généreuse. Donc, je souffre quand je vois qu'on le bafoue.
Pourtant, lui-même nous apprend à regarder devant nous et ne pas nous laisser envahir par cette douleur.
Pensez à la lettre aux évêques du monde entier sur la remise de l'excommunication des lefebvristes: il ne se limite pas à pardonner les blessures - injustes - venues des Juifs, mais il leur dit même merci. Comme doit le faire un chrétien avec son frère.
Ceci est juste pour vous dire que si nous regardons la visite d'hier avec le regard limpide que le Pape nous suggère, alors nous constatons qu'un nouveau grand pas en avant a été accompli.

Messa in Latino

La visite du Pape à la synagogue de Rome.
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Hier, le Pape s'est rendu à la synagogue de Rome. La rencontre s'est déroulée dans une atmosphère beaucoup moins consensuelle et irénique que la visite analogue dans le temple romain, faite par Jean Paul II dans les années 80. Polémiques, protestations, obstacles ont précédé cet événement.
C'est un bon signe: Malheur à vous lorsque tous les hommes diront du bien de nous, leurs pères faisaient de même avec les faux prophètes.

À notre avis, ce fut une visite somme toute opportune, en raison principalement de la manière dont elle a été habilement arrangée. Voyons brièvement pourquoi.

1. Benoît XVI a pris soin d'exclure de cette rencontre tout caractère faussement «œcuménique», dans le sens qu'en donne l'homme de la rue, «toutes les religions se valent» (comment peut-on oublier cette petite religieuse innocente interrogée après la mort de Jean Paul II, qui remerciait le défunt Pape - qui pourtant n'aurait pas du tout apprécié le compliment - pour avoir enseigné que toutes les religions sont égales?).
Papa Ratzinger, dans son discours, a cité plus d'une fois Jésus-Christ, et a énoncé clairement ce qui peut et doit être le seul domaine d'action commun entre les catholiques et les juifs: la morale. Pas de la théologie, donc; il est inutile de rechercher d'impossibles compromis sur la vérité, mais il y peut y avoir un programme commun pour encourager dans la société le respect du Décalogue, la grande loi morale qui nous lie tous ensemble (sur la famille, la défense de la vie, la création). Et pas seulement: grâce à la personnalité de Benoît XVI - dont on connaît les prédications contre le relativisme ainsi que l'aversion pour les mélanges d'Assise - le risque nous semble réduit que cette visite à la synagogue, dans la perception de beaucoup, puisse ressembler à ce syncrétisme du genre "I'm good, you're good, everybody's good"

2. Mais surtout, sous l'angle «politique» (au sens large), cette visite à la synagogue était un grand coup médiatique.
Giuseppe Laras, l'ancien grand rabbin de Milan, l'a parfaitement compris, lui, le grand ami de l'antepape, le cardinal Martini (ainsi qu'il se définit lui-même) Lequel, sur ce sujet et sur bien d'autres, pense comme Laras. Pour motiver son refus irrité de participer à l'évènement, et même pour demander de l'annuler, il a déclaré que « l'Eglise serait la seule à en tirer bénéfice, et en particulier ses cercles les plus réactionnaires" et qu'il "n'aurait aucun effet positif sur le dialogue judéo -catholique ".
Eh bien voilà: nous qui pouvons nous compter parmi les "catholiques réactionnaires" dans la vision du rabbin Laras, nous sommes prêts à nous réjouir de cet événement si, comme c'est prévisible, il permet de désamorcer au moins partiellement l'artillerie juive, que les progressistes (catholiques) sont toujours prêts à mobiliser pour tirer sur le pape dès qu'il ose faire quelque chose qui ne convient pas à leur génie (du motu proprio à la révocation de l'excommunication des lefebvristes et à la canonisation de Pie XII).

Expliquons-nous mieux.
Il est maintenant clair pour tous que le Pape poursuit avec beaucoup de détermination, mais en même temps avec prudence et lenteur aux yeux des impatients (nous y compris), une œuvre absolument essentielle de restauration. La restauration en premier lieu du simple sens commun, offusqué depuis plus de 40 ans par des idées délirantes, alors que les fondements de la foi et de la liturgie ont été retournés à l'envers comme une chaussette. De nombreux pas ont déjà été faits, d'autres devront suivre. A Dieu ne plaise que ses adversaires (dont le nom et le nombre sont légion, en particulier dans la curie et les Conférences épiscopales), ne mobilisent contre lui, les juifs, l'opinion publique, les gays, etc. Déjà l'année dernière, il y a eu un moment où cela s'est produit, et on peut dire sans exagération que le pape semblait chanceler sous les coups: lorsque les épreuves combinées de Willianson, du préservatif et de la fillette Recife ont soulevé contre lui un chœur presque unanime de "Crucifie-le", évidemment excité par le choeur habituel...

Le Pape a appris la leçon. Et grâce à cette visite, il a divisé le front juif (prêt il y a quelques jours à se déchirer les vêtements dans le chœur contre Pie XII), montrant à eux-mêmes, et au monde, combien l'esprit progressiste, viscéralement anti-catholique, est minoritaire parmi les Juifs eux-mêmes .



Et voici un premier effet de la visite du pape

ROME (17 Janvier) - L'attitude d'Israël envers le Vatican, en ce qui concerne les longues négociations diplomatiques entre le Saint-Siège et l'État d'Israël, est «scandaleuse». C'est le rabbin David Rosen qui le dit dans une interview au journal Haaretz. Rosen, qui était dans la synagogue avec le Pape, est directeur international des affaires inter-religieuse de l'American Jewish Committee. Rosen se réfère à l'absence d'accord sur la position juridique de l'Église, et sur des sujets tels que la fiscalité, la propriété, les visas pour les religieux, 16 ans après la signature de l'Accord fondamental entre le Saint-Siège et Israël, qui a commencé les rapports diplomatiques entre les deux pays. A cet accord aurait dû succéder une série de mesures d'exécution qui ne sont jamais arrivées et pour lesquelles les négociations sont toujours en cours. "Quinze ans après, l'État n'a pas ratifié une entente qui reconnaît le statut juridique de l'Église", "toute autre nation aurait menacé bien avant de retirer son ambassadeur, pour la façon dont Israël ne respecte pas les accords", a affirmé Rosen, qui a ajouté ensuite: "Beaucoup de gens ne se rendent pas compte que presque tous les problèmes actuels dans les relations entre le Vatican et les juifs n'ont pas commencé avec le Pape Benoît XVI, mais avec son prédécesseur Jean Paul II, désormais considéré comme un saint par les Juifs."

Note


1. "En attente d'un jugement partagé, nous souhaitons, avec le plus grand respect, que les historiens aient accès aux archives du Vatican sur cette période et tous les événements liés à l'effondrement de l'Allemagne nazie ", a demandé le président de la communauté juive de Rome, Riccardo Pacifici, dont les grands-parents sont morts à Auschwitz.

2. Le rabbin Di Segni, s'adressant au pape dans la Synagogue:
"Les temps ont changé et bien sûr nous remercions le Seigneur béni qui nous a conduit à une ère de liberté; et après la liberté conquise en 1870, nous pouvons, depuis le Concile Vatican II, ramener les relations avec l'Eglise catholique et son Pape en termes d'égalité de dignité et de respect mutuel. Ce sont les ouvertures du Concile qui ont rendu cette relation possible; si elles venaient à être remises en cause, il n'y aurait plus aucune possibilité de dialogue".

Les gardiens du Concylium Document: interviewe du Rabbin Di Segni