Un antidote au moralisme contemporain
Le mal, contre le péché. Une autre réflexion de Bruno Mastroianni, datant de décembre dernier, mais totalement d'actualité (12/2/2010)
Trouvée, alors que je recherchais son dernier billet: La lumière du magistère
En plus, Bruno M. a le génie des illustrations:
Jeudi 17 Décembre 2009
Le péché et la grâce comme antidote
Bruno Mastroianni
http://brunomastroianni.blogspot.com/...
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A une époque, l'idée du péché aurait fait sourire certains, comme devant un héritage du passé. Mais aujourd'hui, c'est différent. En cette ère de permissivité privée qui en public se transforme en chasse aux sorcières, avide de procès - qu'ils soient institutionnels, populaires ou médiatiques - on s'aperçoit que la question du mal est une chose sérieuse.
Les journaux l'ont également remarqué, en reprenant les paroles de Benoît XVI dans son discours de l'Immaculée Conception le 8 Décembre, au centre duquel le Pape a mis les mots de saint Paul: «là où le péché abonde, la grâce surabonde». Selon le concept chrétien du péché, le mal n'est pas seulement la transgression d'une règle, mais doit être compris dans la relation avec Dieu: c'est un manque d'amour de la part de l'homme.
Le moralisme contemporain - en se mouvant dans une perspective horizontale - a réduit le mal à la transgression de principes, faisant du simple respect de règles l'ultime distinction entre le bien et le mal. Pour les chrétiens, au contraire, de l'autre côté il n'y a pas un tribunal (plus ou moins public) pour juger, mais un Dieu qui aime et qui est prêt à accorder la rédemption.
C'est ce qui donne de la force de Ratzinger pour toujours regarder les problèmes en face, sans crainte, comme c'est arrivé ces jours-ci devant le rapport sur les cas de maltraitance d'enfants en Irlande.
Appeler le mal péché, est la voie que Benoît XVI indique pour sortir des insatisfactions du moralisme qui se démène entre punitions et condamnations: l'interpréter comme un manque d'amour, c'est prendre conscience de ce qui pourra vraiment le guérir.