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L'Eglise, pour ou contre les OGM?

A vrai dire, elle n'a pas tranché. Traduction d'un article d'Antonio Gaspari (sur Zenit) de mai 2009, qui tente de faire le point sur la question. (16/2/2010)

Un article sur Zenit (en français) en date du 15 février annonçait:
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Inde: moratoire sur les OGM.

"Mgr Mathew Arackal, évêque du diocèse syro-malabar de Kanjirappally, au Kerala, s'est réjoui de la récente interdiction prononcée par le gouvernement fédéral à l'introduction sur le marché d'une aubergine transgénique. L'Eglise demande depuis longtemps « une interdiction complète » des semences génétiquement modifiées en Inde, a déclaré Mgr Arackal.
...
Pour Mgr Arackal, la dépendance des agriculteurs à des semenciers tels que Mahyco (le principal semencier en Inde, dont Monsanto est actionnaire pour un quart) auquel conduit le développement de semences génétiquement modifiées est contraire aux intérêts véritables des agriculteurs indiens.
...
Encourager le développement des OGM ne ferait que « balayer ces paysans pauvres et marginalisés », déclare l'évêque, qui ajoute : « Assurer la sécurité alimentaire du pays passe par la protection du monde paysan traditionnel. »

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L'Eglise semble ici parfaitement dans son rôle: privilégier les hommes sur les idéologies, défendre les petits contre les gros (dans ce cas, les agriculteurs indiens contre les multinationales).
Rien à dire, donc.
Peut-on pour autant affirmer, comme je le lis à l'instant sur ce blog très influent: l'Eglise catholique à la pointe du combat anti OGM.

Bien que ne connaissant pas grand chose à la question, il me semble que c'est plus compliqué que cela,
J'avais déjà traduit un article sur le sujet d'Antonio Gaspari (publié par Zenit en italien), en 2008: Oui aux Ogm, mais avec une responsabilité, et un jugement éthique- Mgr Crepaldi réaffirme que "l'homme n'est pas un produit mais un projet" (http://benoit-et-moi.fr/2008-I/..).

Voici un autre article du même auteur, sur le même site et sur le même sujet. Il est plus récent (mai 2009), et tentait de faire le point, au moment où s'ouvrait au Vatican une semaine d'étude organisée par l'Académie Pontificale des Sciences sur le thème "Les plantes transgéniques pour la sécurité alimentaire dans le contexte du développement".

On verra que l'attitude du "Vatican" est plus nuancée et ouverte, pas forcément hostile. L'Eglise en est au stade de l'information: elle se renseigne, et pour cela, fait appel aux experts.

Dans un billet consacrée à un autre sujet (Galilée), le Père Scalese expriquait ainsi ce que doit être l'attitude de l'Eglise pour tout ce qui touche à la recherche scientifique:
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"(..) l'Église devrait y aller doucement avant s'identifier avec les théories scientifiques propres à chaque époque, justement parce qu'il s'agit de simples « théories » ; l'Église ferait mieux de rester dans son terrain (foi et morale) et laisser les scientifiques s'arranger entre eux. Allons-y doucement avant d'affirmer que certains résultats sont « scientifiquement sûrs » ; même s'ils l'étaient, ce n'est pas le devoir de l'Église de ratifier les conclusions scientifiques. Le risque est qu'ensuite, avec le dévelopement de la science, l'Église perde complètement la face".

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L'Académie pontificale des sciences étudie la biotechnologie végétale
Semaine d'étude au Vatican, consacrée à l'utilisation des plantes transgéniques
http://www.zenit.org/article-18320?l=italian
Antonio Gaspari
19 mai 2009 (ZENIT.org)
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Ce mardi 19 Mai s'est conclue une semaine d'étude organisée par l'Académie Pontificale des Sciences sur le thème "Les plantes transgéniques pour la sécurité alimentaire dans le contexte du développement".

Quarante et un parmi les scientifiques et les experts les plus compétents dans le domaine des plantes transgéniques se sont affrontés à la Casina Pio IV au Vatican (15-19 Mai) pour essayer de répondre à de nombreuses questions, parmi lesquelles:
- Est-il vrai que la biotechnologie végétale favorise les multinationales et pénalise les petits agriculteurs?
- Pourquoi quelque neuf millions et demi d'agriculteurs des pays en voie de développement utilisent-ils des semences génétiquement modifiées?
- Ces nouvelles semences peuvent-elles aider l'Afrique à développer une révolution verte?
- Peut-on distribuer des semences génétiquement modifiées dans le cadre des programmes d'aide au développement?
- Et que pense le Vatican de la recherche et du développement des biotechnologies végétales?

Des scientifiques en provenance de l'Inde, des États-Unis, du Mexique, du Kenya, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Suisse, de la Chine, de l'Égypte, l'Argentine, la Grande-Bretagne, l'Australie, Israël, les Philippines et la Belgique ont discuté de la contribution des produits transgéniques pour le développement agricole, l'amélioration de l'environnement, la lutte contre les parasites et la sécheresse, l'amélioration de la nutrition et l'enrichissement de la biodiversité.

Durant une introduction et sept séances, on a passé en revue l'application et la diffusion des biotechnologies dans le monde, et discuté de l'impact potentiel sur le développement des nations et des peuples.

Une séance a analysé les risques et la gestion des OGM. A également abordée la question des biocarburants et la nécessité qu'ils n'entrent en concurrence avec la production alimentaire.

La séance du matin du mardi 19 Mai a été consacré à l'analyse des possibilités concrètes et des difficultés pour les pauvres de bénéficier de l'utilisation de semences biotechnologiques.

Dans la dernière session, on a discuté de la façon d'améliorer la réglementation internationale et de trouver des moyens afin que les pauvres puissent tirer parti des innovations dans le domaine des biotechnologies végétales.

Ce n'est pas la première fois que les organismes du Saint-Siège se préoccupent des plantes transgéniques. Il y a, en effet, plusieurs études sur la biotechnologie végétale commandées par le Saint-Siège.
Parmi elles:
- l'étude de l'Académie pontificale pour la Vie "Biotechnologie animale et végétale, nouvelles frontières et nouvelles responsabilités" (Libreria Editrice Vaticana, 1999).
- L'étude-document de l'Académie pontificale des Sciences sur l'utilisation des cultures génétiquement modifiées pour combattre la faim dans le monde de 2001.
-L'introduction du Président de cette Académie pontificale, le prof. Nicola Cabibbo, a également été publiée en italien (Académie Pontificale pour les sciences, hors-série No. 23, Cité du Vatican, Septembre 2004).

Pour explorer le sujet, les 10 et 11 Novembre 2003, le Conseil pontifical pour la justice et la paix a réuni au Vatican 60 parmi les plus éminents experts scientifiques, agriculteurs, groupes environnementaux, ministres,économistes et des moralistes.

L'objectif du séminaire intitulé «OGM, menace ou espoir» était d'évaluer, compte tenu de la Doctrine sociale de l'Église, les implications éthiques de l'utilisation des OGM, en tenant compte de manière particulière des situations de pénurie alimentaire grave qui affectent certaines populations pauvres du monde.

Les actes du séminaire ont été publiés par le Conseil pontifical Justice et Paix "(Editions ART, 2004) sous le titre" OGM: menace ou espérance? ".

Dans le Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise (Libreria Editrice Vaticana, 2004) il y a une partie du chapitre X qui est spécifiquement dédiée à l'environnement "L'utilisation de la biotechnologie» (n ° 472-480, pp. 260-263).

Dans le "Dictionnaire de la Doctrine sociale de l'Eglise" édité par le Conseil pontifical Justice et Paix,, à l'entrée "biotechnologie" (p. 88) il est est écrit: "il existe des groupes de personnes, qui constatant certains désastres écologiques, et prévoyant d'autres grandes catastrophes environnementales, sont fermement opposés à l'élaboration et à l'application de la biotechnologie; souvent, ces groupes sont motivés par une certaine idéologie anti-humaniste, proposant des mesures restrictives pour la manipulation des animaux et des espèces végétales, tout en favorisant la manipulation de la personne humaine au niveau des embryons humains à des fins thérapeutiques, mais aussi avec une permissivité de plus en plus large de la pratique l'avortement, etc. "

" Nous devons donc dépasser les deux extrêmes: les biotechnologies ne doivent pas être déifiées, ni diabolisées - peut-on lire -. La technique, et par conséquent, la biotechnologie est une bonne chose, mais elle peut être mal utilisés, il est donc nécessaire que, comme toute activité humaine, l'économie, la politique et ainsi de suite, elle soit guidée par la morale. La biotechnologie a effectivement produit un grand développement dans de nombreux domaines comme la médecine, la pharmacologie, la zootechnie, etc. Correctement utilisée, elle peut résoudre de nombreux problèmes sociaux qui affligent le monde d'aujourd'hui.

Sur l'utilisation ou non de la biotechnologie végétale, l'Instrumentum laboris pour la deuxième Assemblée spéciale du Synode des Évêques s'exprime également.

Malgré ce que soutient le Compendium de la Doctrine Sociale, au numéro 58 de l'Instrumentum laboris, il est écrit que «la campagne d'ensemencement d'organismes génétiquement modifiés (OGM), qui vise à assurer la sécurité alimentaire, ne doit pas ignorer les problèmes réels des agriculteurs: le manque de terres arables, d'eau et d'énergie, l'accès au crédit, la formation agricole, les marchés locaux, l'infrastructure routière, etc. Cette technique est en train de miner les petits agriculteurs et d'éliminer leurs semences traditionnelles en les rendant dépendants des entreprises productrices d'OGM. "

Des articles sur les avantages et les risques des OGM ont été publiés par le journal du Saint-Siège, L'Osservatore Romano .

Le 30 Novembre 2003, le prof. Enrico GARACI, président de l'Institut Supérieur de la Santé, publia dans L'Osservatore Romano un rapport détaillé sur les interventions des participants au séminaire du Conseil pontifical Justice et Paix.

Récemment, le 1er Mai, L'Osservatore Romano a publié un article intitulé «Quand on joue des coudes (on fait le forcing) pour enrôler le Vatican», dans lequel il faisait état des données sur les 13,3 millions d'agriculteurs utilisant des semences génétiquement modifiées, mais constatait que "la question reste ouverte", parce que, soutient l'auteur "Personne aujourd'hui ne peut prétendre avoir dans sa poche l'antidote aux grands probbèmes alimentaire mondiaux" et donc ne peut résoudre le problème "sans dogmatisme, avec équilibre et responsabilité".

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La semaine d'études sur les OGM a fait l'objet de plusieurs articles dans la presse italienne, notamment ici:
http://www.lastampa.it/...

Un commentaire à la lectio divina au clergé romain La révolution de Benoît XVI