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Audience à la protection civile italienne

Photos, et discours du Saint-Père (6/3/2010)

Le Pape aux volontaires de la protection civile: soyez des icônes vivantes du Bon Samaritain. L'Etat ne peut pas remplacer l'amour du prochain
(d'après Radio Vatican en italien, Ansa)

À 12h15 ce matin, dans la salle Paul VI, le Saint-Père a reçu en audience les dirigeants, le personnel et les bénévoles de la protection civile nationale italienne.

Votre engagement quotidien fait de vous des «icônes vivantes» du Bon Samaritain. (...) Les volontaires ne sont pas des "bouche-trou" dans le réseau social, mais des personnes qui peuvent réellement contribuer à façonner le visage humain et chrétien de la société: c'est le merci sincère du Pape aux 8.000 volontaires de la Protection civile italienne, qui ont rempli ce matin, l'Aula Paul VI. L'Etat et la politique, a souligné le pape, ne peuvent pas remplacer l'amour du prochain.
De son côté, saluant le Pape, le chef du Département de la protection civile, Guido Bertolaso, a rappelé les mérites des nombreux bénévoles impliqués dans les urgences, notamment en faveur des victimes du tremblement de terre qui a dévasté les Abruzzes il y a tout juste 11 mois.

Au terme de l'audience, le Saint-Père, aidé de son secrétaire, a endossé pendant un bref instant le gilet bleu avec l'écusson de la protection civile (et on ne peut qu'être réjoui de le voir si serein et si chaleureux: décidément, cet homme extraordinaire dément tous les clichés!!).

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Voici le discours du Saint-Père (ma traduction):

Chers amis,

Je suis très heureux de vous accueillir et de souhaiter une cordiale bienvenue à chacun de vous. Je salue les frères dans l'épiscopat et le sacerdoce, et toutes les autorités. Je salue le Dr Guido Bertolaso, sous-secrétaire du Conseil et Chef du Département de la protection civile, et je le remercie des paroles aimables qu'il m'a adressées au nom de tous.
(ici, les autres salutations protocolaires)

Cette rencontre a été précédée par un moment joyeux de fête, égayé par les exécutions musicales de l'Institution Symphonique des Abruzzes. À tous, j'adresse ma gratitude. Vous avez voulu parcourir l'activité de la défense civile dans les dix dernières années, tant au niveau des urgences nationales et internationales, que dans l'activité d'encadrement des grandes manifestations. Comment pouvons-nous oublier, à cet égard, les interventions en faveur des victimes du tremblement de terre de San Giuliano di Puglia et, surtout, dans les Abruzzes?

Moi-même, visitant en avril dernier Onna et l'Aquila, j'ai pu constater en personne avec quel engagement vous vous êtes prodigués pour aider ceux qui ont perdu des êtres chers, et leurs maisons. Les paroles que je vous ai adressées à cette occasion me semblent appropriées: "Merci pour ce que vous avez fait et surtout pour l'amour avec lequel vous l'avez fait. Merci pour l'exemple que vous avez donné" (Discours prononcé lors de la rencontre avec les fidèles et le personnel impliqués dans les secours, le 28 avril 2009).
Et comment ne pas penser avec admiration aux nombreux bénévoles et aux nombreux volontaires, hommes et femmes, qui ont garanti assistance et sécurité à l'immense foule des jeunes, présents aux inoubliables JMJ, en 2000, ou venues à Rome pour un dernier adieu au pape Jean Paul II?

Chers volontaires et de la protection civile: Je sais que vous avez beaucoup désiré cette rencontre, je peux vous assurer que c'était également mon désir profond. Vous constituez l'une des expressions les plus récentes et les plus matures de la longue tradition de solidarité, ancrée dans l'altruisme et la générosité du peuple italien.

Le volontariat pour la protection civile est devenu un phénomène national, qui revêt des caractères de participation et d'organisation d'une importance particulière, et comprend aujourd'hui près de 1.300.000 membres dans plus de trois mille organisations. Les buts et objectifs de vos associations, ont été reconnus par des lois appropriées qui ont contribué à créer une identité nationale du volontariat de la protection civile, attentive aux besoins de la personne et du bien commun.

Les termes "protection" et "civile" représentent des coordonnées précises et expriment de manière profonde votre mission, je dirais votre "vocation": protéger les personnes et leur dignité - bien central de la société civile - dans les cas tragiques de calamités et d'urgence menaçant la vie et la sécurité de familles ou de communautés entières.

Cette mission ne consiste pas seulement dans la gestion de l'urgence, mais dans une contribution ponctuelle et méritoire à la réalisation du bien commun, lequel représente toujours l'horizon de la société humaine, aussi, et surtout, en période de grande épreuve. Ces dernières sont une occasion de discernement et non de désespoir. Elles offrent l'opportunité de formuler un nouveau projet social, se concentrant principalement sur la vertu et le bien de tous.

La double dimension de la protection, qui s'exprime à la fois pendant et après l'urgence, est bien exprimé par la figure du Bon Samaritain, en pointillés dans l'Evangile de saint Luc (cf. Lc 10,30-35). Ce personnage a certainement fait preuve de charité et d'humilité, en aidant le malheureux au moment du plus grand besoin. Et cela quand tout le monde - certains par indifférence, d'autres par dureté de coeur - détournaient leur regard au loin. Le bon Samaritain nous enseigne, pourtant, à aller au-delà de l'urgence et à préparer, si l'on peut dire, le retour à la normale. En fait, il a bandé les plaies de l'homme gisant au sol, mais il s'est préoccupé de le confier à l'aubergiste afin que, passée l'urgence, il puisse se rétablir.

Comme nous l'enseigne la page d'Evangile, l'amour du prochain ne peut pas être délégué: l'État et la politique, même avec le soin nécessaire pour la protection sociale (welfare), ne peuvent pas le remplacer. Comme je l'écrivais dans l'Encyclique Deus Caritas Est: "L’amour – caritas – sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste. Il n’y a aucun ordre juste de l’État qui puisse rendre superflu le service de l’amour. Celui qui veut s’affranchir de l’amour se prépare à s’affranchir de l’homme en tant qu’homme. Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide. Il y aura toujours de la solitude. De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle, pour lesquelles une aide est indispensable, dans le sens d’un amour concret pour le prochain"(n. 28). Il requiert, et requerra de l'engagement personnel et volontaire.

C'est précisément pour cette raison que les bénévoles ne sont pas des "bouche-trou" dans le réseau social, mais des personnes qui contribuent réellement à façonner le visage humain et chrétien de la société. Sans volontariat, le bien commun et la société ne peuvent pas durer bien longtemps, puisque leur progrès et leur dignité sont largement déterminés par ceux-là mêmes qui font plus que leur devoir.

Chers amis! Votre engagement est un service rendu à la dignité de l'homme, fondée par sa nature d'être créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1,26). Comme nous l'a montré l'épisode du bon Samaritain, il y a des regards qui peuvent aller dans le vide ou même dans le mépris, mais il y a des regards qui peuvent exprimer l'amour. Plus que des gardiens du territoire, soyez toujours plus des icônes vivantes du bon Samaritain en prêtant attention aux autres, en rappelant la dignité de l'homme et en suscitant l'espérance. Quand une personne ne se limite pas seulement à faire son devoir dans sa profession et dans sa famille, mais s'emploie pour les autres, son cœur se dilate. Quiconque aime et sert l'autre comme prochain, vit et agit selon l'Evangile et prend part à la mission de l'Eglise qui regarde toujours l'homme dans son entier et veut lui faire ressentir l'amour de Dieu

Chers volontaires et bénévoles, l'Eglise et le Pape réclament votre précieux service.

Que la Vierge Marie, qui se rendit "en hâte" chez sa cousine Elisabeth pour l'aider (cf. Lc 1:39), soit votre modèle. Alors que je vous confie à l'intercession de votre patron, Saint Pio de Pietrelcina (Padre Pio), je vous assure de mon souvenir dans la prière et je vous donne avec affection pour vous et vos proches, la Bénédiction apostolique.

(Texte en italien:Raffaella)

Visite dans une paroisse de Rome C. Chaput, archevêque de Denver (Colorado)