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Piloter l'Eglise dans la tempête

Un lumineux commentaire de Sandro Magister à la catéchèse d'hier sur Bonaventure de Bagnoregio (18/3/2010)
Sandro Magister sait depuis toujours, mieux que personne, saisir l'âme de ce Pontificat.
La plupart des commentateurs attendent toujours que le Pape fasse référence aux évènements de façon explicite: lui sait qu'il n'en est pas ainsi. Benoît XVI aborde les à la fois d'en haut, et de l'intérieur.

Gouverner l’Église universelle , c'est "gouverner non seulement par les ordres et les structures, mais en guidant et en éclairant les âmes, en les orientant vers le Christ".
C’est là le deuxième élément autobiographique, décisif, de la leçon du 10 mars, dans laquelle
Benoît XVI a indiqué comment il entend gouverner l’Eglise. Il l’a dit avec la douce humilité qui lui est propre, en se plaçant dans l'ombre d’un saint.

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1342531?fr=y

Comment piloter l'Église dans la tempête. Une leçon
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Elle a été donnée par Benoît XVI lors d'une audience générale, à l'encontre de ceux qui désirent un nouveau début du christianisme, sans hiérarchie ni dogmes. Le secret d'un bon gouvernement, a-t-il dit, "est surtout de réfléchir et de prier"

ROME, le 18 mars – Peu de gens l’ont remarqué, mais au plus fort de la tempête qui a frappé l’Église catholique parce qu’un certain nombre de ses prêtres ont scandalisé des "petits", Joseph Ratzinger a relevé le défi d’une manière toute personnelle. Par une surprenante leçon de théologie de l’histoire, comportant des références à sa propre vie de théologien et de pape.

Cette leçon, il l’a donnée aux pèlerins qui se pressaient dans la salle des audiences générales, le matin du mercredi 10 mars.

A plusieurs reprises, le pape a levé les yeux de son texte écrit et il a improvisé. On trouvera ci-dessous la transcription intégrale de ses propos. Elle mérite d’être lue d’un bout à l’autre. Mais il faut tout de suite en souligner certains éléments.

Au centre de la leçon se détache la figure de saint Bonaventure de Bagnoregio, docteur de l’Église, qui fut l’un des premiers successeurs de saint François d’Assise à la tête de l'ordre que celui-ci avait fondé.
Voilà le premier des éléments autobiographiques. En effet c’est précisément à la théologie de l’histoire de saint Bonaventure que le jeune Joseph Ratzinger consacra sa thèse d’habilitation en théologie, publiée en 1959 et récemment réimprimée.
La nouveauté de cette œuvre de jeunesse est qu’elle confrontait, pour la première fois, la théologie de l’histoire de saint Bonaventure avec celle, très influente, de Joachim de Flore.

L'influence de Joachim de Flore sur la pensée de ce siècle et celle des siècles suivants - chrétienne ou athée - a été très grande, jusqu’à nos jours. Le théologien Henri de Lubac lui a consacré, il y a trente ans, un mémorable essai en deux volumes intitulé : "La postérité spirituelle de Joachim de Flore".

Lorsque aujourd’hui, en réaction au scandale créé par certains prêtres, on demande une fois encore une purification radicale de l’Eglise pour ouvrir une nouvelle époque, que l’on désire un nouveau concile qui soit "un nouveau début et une rupture", que l’on souhaite un christianisme spirituel fait de l’Évangile seul, sans hiérarchies ni dogmes, que demande-t-on, sinon l'âge de l’Esprit annoncé par Joachim de Flore ?

Dans sa leçon du 10 mars, Benoît XVI a décrit et actualisé avec une rare clarté l’opposition entre Joachim et Bonaventure. Il a montré que l'utopie de Joachim a trouvé dans le concile Vatican II un terrain fertile pour se reproduire à nouveau mais qu’elle a été victorieusement contestée par "les sages timoniers de la barque de Pierre", c’est-à-dire les papes qui ont su défendre à la fois la nouveauté du Concile et la continuité de l’Église.

Du spiritualisme à l'anarchie il n’y a qu’un pas, a averti Benoît XVI. Il en était ainsi au siècle de saint Bonaventure, il en est ainsi aujourd’hui. Pour être gouvernée, l’Église a besoin de structures hiérarchiques, mais il faut donner à celles-ci une base théologique évidente. C’est ce qu’a fait saint Bonaventure lorsqu’il gouvernait l'ordre franciscain. Pour lui "gouverner n'était pas simplement un acte mais signifiait surtout penser et prier. A la base de son gouvernement nous trouvons toujours la prière et la pensée ; toutes ses décisions résultent de la réflexion, de la pensée éclairée par la prière".

Il doit en être de même – a dit le pape – dans le gouvernement de l’Église universelle : "c'est-à-dire gouverner non seulement par les ordres et les structures, mais en guidant et en éclairant les âmes, en les orientant vers le Christ".

C’est là le deuxième élément autobiographique, décisif, de la leçon du 10 mars, dans laquelle Benoît XVI a indiqué comment il entend gouverner l’Eglise. Il l’a dit avec la douce humilité qui lui est propre, en se plaçant dans l'ombre d’un saint.

Pour saint Bonaventure les textes théologiques et mystiques étaient "l'âme du gouvernement" ; il en est de même pour le pape actuel. L'âme de son gouvernement, ce sont les homélies liturgiques, l'enseignement aux fidèles et au monde, le livre qu’il a consacré à Jésus, autrement dit la "pensée éclairée par la prière". C’est là que la structure hiérarchique de l’Église romaine et ses actes de gouvernement trouvent leur base et leur nourriture. C’est là que l’Église du pape Benoît XVI puise la guérison des péchés commis par ses fils et la réponse aux attaques – pas innocentes – lancées contre elle de l’extérieur et de l’intérieur.
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