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Cas Kiesle: les explications du Père Fessio

Kiesle, c'est ce pédomane californien ensoutanné (et encore!), au coeur de la dernière polémique (Samedi 10 avril au matin) pour impliquer le Pape. Le jésuite, directeur d'Ignatius Press, apporte les éclaircissements nécessaires (10/4/2010)

Il explique la fameuse lettre en latin [374 KB] , dont un lecteur, Olivier Simon, propose une traduction (merci à lui!!): http://www.pagef30.com/2010/04/latin-letter-from-1985-from-cardinal.html .

Kiesle, c'est ce pédomane californien ensoutanné (et encore!), au coeur de la dernière polémique pour impliquer le Pape.
Un spécialiste apporte les éclaircissements nécessaires. Je les ai traduits, tout en m'émerveillant de la différence de hauteur de vue entre les agresseurs (les medias) et les agressés (le pape et l'Eglise). Je dispense les critiques de me reservir le plat avarié de la compassion pour les victimes, dont ils n'ont que faire. Les premiers n'ont aucun intérêt à rétablir la vérité, dont ils se moquent éperdument. Les seconds font tout pour prouver leur bonne foi (évidente, mais malheureusement sans intérêt!).

Voici un texte écrit par le Père Joseph Fessio, SJ, fondateur et rédacteur en chef de Ignatius Press, en réponse à l'histoire de la lettre écrite en 1985 par le cardinal Joseph Ratzinger à l'évêque John Cummins S. d'Oakland.
http://insightscoop.typepad.com/2004/

La soi-disant "affaire de pédophilie ayant traîné en longueur", dont le blâme est retombé sur le cardinal Ratzinger, n'a rien à voir avec la pédophilie et tout à voir avec le renforcement du mariage et du sacerdoce.

Voici ce qui s'est passé en 1981 lorsque l'évêque Cummins, d'Oakland, écrivit d'abord à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi demandant à ce que l'un des prêtres de son diocèse d'Oakland, soit dispensé de son voeu de célibat.

La lettre est arrivée une semaine avant le cardinal Ratzinger ne prenne ses fonctions de préfet de la congrégation. C'est un bureau très important de la curie romaine. Il gère une quantité de cas dans le monde, principalement ayant trait à la défense et la promotion de l'intégrité doctrinale dans l'Église. Il y a beaucoup de travail à faire, et il faut du temps à quelqu'un avant de s'engager pleinement dans ses activités.

Beaucoup plus important: En 1980, les effets de la révolution sexuelle sur le mariage et le sacerdoce ont été dévastateurs. En 1965, il y avait eu 59 annulations de mariage accordée par Rome à des couples américains. En 2002, on comptait plus de 50.000 annulations par an rien qu'aux États-Unis. Des centaines, voire des milliers de prêtres ont demandé la dispense de leur promesse de célibat afin de pouvoir se marier.

L'Eglise catholique tient le voeux de mariage comme indissoluble. Même une annulation, contrairement à une idée fausse très répandue, ne dissout pas ces vœux. C'est une déclaration selon laquelle, en raison de certains obstacles, il n'y a pas eu de mariage valide avant.

L'ordination sacerdotale est aussi «indissoluble», dans le sens où un prêtre validement ordonné ne cesse jamais d'être un prêtre.

Et voilà le hic. Il était littéralement scandaleux pour l'Eglise que des prêtres, qui s'étaient préparés pendant huit à dix ans à leur ordination (qui devait être permanente et irréversible) et à leur promesse de célibat (qui avait aussi le caractère d'une promesse solennelle devant Dieu), aient été , dans les années 1970, si facilement relevés leur promesse de célibat.

Des catholiques mariés se sont dits: Si un prêtre, qui est si bien préparé à son engagement, peut si facilement en être dispensé pour qu'il puisse se marier, pourquoi ne pouvons-nous être dispensés de notre engagement pour que nous puissions nous aussi nous remarier?

Lorsque Jean-Paul II a été élevé à la papauté, à l'automne de 1978, il a immédiatement changé la politique sur les dispenses sacerdotale. Je n'ai pas les dates exactes et les nombres à portée de main, mais je me souviens à l'époque que beaucoup d'entre nous ont été surpris que les centaines de dispenses par an (et peut-être les milliers) au temps du prédécesseur de Jean-Paul II, Paul VI, ont été tout d'un coup réduites à presque zéro. Il était devenu presque impossible d'obtenir une dérogation en 1980.

Quelle était l'intention de Jean-Paul II? Restaurer l'intégrité de la prêtrise et du mariage. Ces engagements sont permanents. Un prêtre peut être démis de son ministère, mais il n'aura jamais de dispense de se marier. Les prêtres doivent prendre leurs engagements très au sérieux. Ils doivent être un exemple pour les couples mariés à prendre les leurs au sérieux aussi. Quand un prêtre fait une promesse de célibat, c'est pour toujours, quand un couple prononce des vœux de mariage, c'est pour toujours.

Tel est le contexte décisif de la lettre du cardinal Ratzinger à Mgr Cummins. Cette lettre n'est pas une pièce à conviction. Cela ne veut pas dire que Ratzinger ne prenait pas les péchés du prêtre au sérieux. (Il a qualifié les accusations de «très graves» [Gravis momenti].) Cela veut dire que lui, suivant la politique de Jean-Paul II, prenait le sacerdoce et ses engagements très au sérieux.

Et répétons-le, toute cette affaire n'a rien à voir avec la prévention d'autres abus par ce prêtre. Cela avait déjà été fait, ou aurait dû être fait, par l'évêque local.

Un dernier point mineur, mais significatif de la traduction. La traduction utilisée par les médias d'une partie importante de la lettre de Ratzinger est: «Votre Excellence ne doit pas manquer de fournir au pétitionnaire (le prêtre réclamant la dispense) autant de soin paternel que possible» (your Excellency must not fail to provide the petitioner with as much paternal care as possible). Cela a été à juste titre interprété par certains comme signifiant que Ratzinger disait que l'évêque devait garder un œil vigilant sur le prêtre. Le texte original latin rend cela encore plus clair: "... paterna cura SEQUI» qui signifie «à suivre avec un soin paternel». Nous avons le mot «persécuter» du latin "per-SEQUI". "Sequi" est beaucoup plus fort que «fournir».

Il y a une prémisse totalement erronée qui sous-tend toute les critiques. La prémisse est que "défroquer" a quelque chose à voir avec la protection des victimes et la prévention d'autres abus.

Premièrement, les médias doivent savoir que, selon l'enseignement catholique, l'ordination sacrée est un sacrement qui laisse une marque "indélébile", en termes simples, une fois ordonné prêtre, un homme est toujours un prêtre. La raison pour laquelle le mot «dispense» est utilisé dans la correspondance est ce qui se passe techniquement: le prêtre est dispensé de son obligation de célibat. En un sens, cela va dans la direction opposée à la protection: un dispositif de sécurité est retiré.
En outre, comme pour prouver ce point, le prêtre en question a continué à abuser des enfants après avoir été «défroqué» et s'être marié. CQFD.

Deuxièmement, absolument rien n'empêche un évêque 1. de: retirer à un prêtre l'ensemble de son ministère; 2. supprimer ses habilitations; 3. le dénoncer aux autorités civiles. Il n'est même pas nécessaire d'informer Rome pour cela. La seule situation (jusqu'en 2001 ou en cas d'abus de la confession) qui nécessite de se rendre à Rome est si le prêtre fait appel des décisions de l'évêque.

Troisièmement, en quoi la CDF est-elle impliqueé de quelque façon? Ce n'était pas la congrégation qui s'occupait des cas d'abus, sauf les cas d'abus où la Confession jouait un rôle. La CDF était impliquée dans des cas de dispense du célibat. (Bien qu'on pourrait penser que cela est de ressort de la Congrégation pour le Clergé) Mais, là encore, la dispense n'a rien à voir avec la prévention de nouvelles violences. Elle peut apaiser le sentiment de la justice de la part des victimes. Mais dans le même temps, il faut en général huit à dix ans pour devenir prêtre. Ce n'est pas un club qu l'on rejoint. C'est une chose très grave de dispenser un prêtre du célibat, et il doit y avoir un processus rigoureux afin de protéger les prêtres innocents.

Quatrièmement, il y a certainement des cas de prêtres qui ont été faussement accusés. En particulier, les médias américains devraient être sensibles au principe selon lequel un homme est innocent jusqu'à la preuve de sa culpabilité. Le droit civil exige que cela soit fait dans une cour de justice. Un évêque peut, et dans de nombreux cas devrait prendre des mesures contre un prêtre avant qu'il n'y ait un procès canonique.

Enfin, comparons cela à la différence entre un procès criminel et un procès civil. Le procès criminel peut être accéléré, mais même alors, dans presque tous les cas sauf les plus graves, un accusé est un homme libre jusqu'à sa condamnation. Dans le cas des prêtres, la "punition" de la révocation du ministère peut être appliqué immédiatement par un évêque, même avant qu'il y ait un procès canonique, qui est comme un procès civil. Combien de temps prennent les procès civils dans ce pays. Je connais des procès qui ont traîné pendant plus de sept ans.

Si Ratzinger a contribué à "faire traîner" un cas de "pédophile", le pire qu'on puisse dire est qu'il voulait que le procès canonique soit mené avec soin. Et, ne l'oublions pas, ce n'était pas du tout une «peine» du point de vue du prêtre. Il avait «demandé» à être dispensé.

La Pologne en deuil La lettre en latin à l'origine de l'affaire Kiesle