En m'écoutant, le Pape a pleuré..
Le récit de l'un des abusés de Malte reçus par Benoît XVI pose quelques questions (26/4/2010)
Andrea Tornielli a interrogé l'une des victimes des prêtres pédophiles, et il lui a fait donner des détails sur les viols qu'il avait subis (que je n'ai pas jugé nécessaires de traduire).
Je reproduis l'article d'abord parce que l'homme a dit, parlant de Benoît XVI "vous avez un saint, en Italie". Cela, j'y crois depuis longtemps, mais c'est toujours bon de le lire.
Et aussi parce que ce témoignage, pour autant qu'il soit vrai, met clairement en évidence qu'il ne s'agit pas de pédophilie, mais bel et bien d'homosexualité, puisque le gaçon a subi des attouchements entre 15 et 18 ans. Malgré les cris d'orfraie déclenchés dans certains milieux, le cardinal Bertone ne se trompait pas.
Enfin, on peut dire, ici, que la justice des hommes, est particulièrement lente - et celle ecclésiastique n'a pas à rougir de ce point de vue - puisque le procès traîne depuis 7 ans (tiens! là-bas aussi?). Je suppose qu'on ne peut pas mettre cette attitude dilatoire aussi au débit de l'ex-cardinal Ratzinger!!
Mais pour le reste, il y a des choses qui me gênent dans ce récit.
D'abord, le Saint-Père n'ayant évidemment pas jugé bon de convoquer les micros et les cameras pour recevoir les abusés, il me semble que le journaliste, généralement estimable, n'aurait pas dû céder à la tentation du scoop, en confessant la victime. Et surtout ce récit - dans ses détails scabreux et gênants, non traduits ici, mais pas seulement - est assez troublant.
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Article du lundi 19 avril 2010, sur le blog d'Andrea Tornielli (extrait):
L'humilité de Benoît
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Je suis finalement rentré de Malte, près un voyage plutôt aventureux à cause de la fermeture des aéroports dans le Nord de l'Italie. Pendant le week-end passé sur l'île, j'ai rencontré une personne bien introduite dans les palais sacrés, et amie du pape. Dimanche matin, elle m'a dit: " Mais est-ce vraiment nécessaire que Benoît XVI rencontre les victimes d'abus? De cette façon, toute l'attention médiatique se portera sur cet aspect et non pas sur le voyage ....".
Je pense que cette objection est beaucoup plus répandue qu'on ne le pense, de l'autre côté du Tibre.
(..)
Dimanche après-midi sur la terrasse de mon hôtel, j'ai rencontré l'une des huit victimes qui avait été reçues par Ratzinger peu avant.
L'interviewe est dans Il Giornale
http://www.ilgiornale.it/...
Traduction
"En écoutant mon histoire, Ratzinger a pleuré"
Andrea Tornielli, dans Il Giornale
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"Ç'a été un don vraiment merveilleux, après toute cette souffrance, nous avons tous pleuré, même le Pape a pleuré".
Joseph Magro a 38 ans, il montre avec fierté le chapelet qu'il vient de recevoir des mains du Pape. Avec sept autres victimes d'abus sexuels subis à l'orphelinat Saint-Joseph, il a pu parler avec Benoît XVI face à face pendant quelques minutes, loin des caméras, dans la chapelle de la nonciature.
- Pouvez-vous raconter ce qui vous est arrivé?
" J'ai subi des abus sexuels à partir de l'âge de quinze ans entre 1988 et 1990, à l'orphelinat Saint-Joseph par un prêtre, le Père Charles Pulis. (..) Je ne pouvais pas parler, je ne pouvais pas me rebeller, je ne pouvais rien dire car il menaçait de me jeter hors de l'institution. Depuis sept ans, le procès est en cours, mais la sentence n'a pas encore été prononcée, on ne nous a pas rendu justice. "
- Comment s'est passée la rencontre avec le Pape?
" Je n'avais plus foi dans les prêtres, maintenant, après cette expérience que j'ai vécue, j'ai recommencé à espérer. Vous avez un saint en Italie. Vous comprenez? Vous avez un saint. "
- Puis-je vous demander les mots que vous avez échangés avec Benoît XVI?
" Quand je lui ai dit que mon nom était Joseph, le Pape a ouvert de grands yeux: "Joseph, comme moi". Je lui ai demandé: "Pourquoi ce prêtre m'a-t-il fait ça, pourquoi a-t-il a abusé de moi?". Il m'a répondu en disant qu'il priait pour moi et nous avons prié ensemble. "
- Comment le Pape a-t-il réagi en ces moments?
" J'ai été très impressionné par le fait qu'il ressentait une grande douleur. On pouvait voir qu'il souffrait avec moi. Je ne voulais pas le faire souffrir, je lui ai pas raconté les abus dont j'ai souffert, mais il a pleuré avec moi, tout en n'ayant aucune culpabilité de ce qui m'est arrivé".
- Vous vous attendiez à cette rencontre?
" Non, ce fut un grand don pour moi d'être accueilli de cette façon et écouté par lui. J'avais entendu son discours à l'aéroport samedi après-midi, il n'y avait aucune mention du problème de l'abus. Mais ce matin (dimanche 18), vers neuf heures, j'ai reçu un appel téléphonique: je devais me rendre chez l'évêque pour y rencontrer le pape; j'ai finalement eu un peu de paix grâce à cette rencontre. Il m'a donné un chapelet, celui que je porte autour du cou"
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