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17 janvier 1793

Carlota réagit à la "nouvelle" de la visite du pape à la Synagogue de Rome, pointe une coïncidence de dates (17-21 janvier 1793) qui ne m'avait pas échappée... et apporte des précisions indispensables. (6/1/2010)

Voir ici: Visite à la synagogue de Rome

Carlota m'écrit:
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On peut juste se demander si la symbolique contenue dans la date est un signe de bienvenue...


Oui on peut à juste titre se le demander, et compte tenu de l'attitude actuelle du grand Rabbin de Rome on peut se poser des questions.

Il est important de se rappeler les faits, tous les faits, aussi la date du 17, si proche de celle du 21 janvier 1793, me paraît un élément important.
Un destin commun par rapport à la violence, comme cela sera avec l'idéologie nazie qui voulait détruire tout autant le dieu des chrétiens.
La symbolique contenue dans la date du 17 devrait être celle-là.

17 janvier 1793
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Bien sûr loin de moi est l’idée de justifier cette horrible journée du 17 janvier 1793 où la populace romaine s’apprêtant à se jeter sur la communauté juive de Rome a été arrêtée par un violent orage.
Mais je crois nécessaire de rappeler le contexte particulièrement difficile de l’époque.
Le Pape Pie VI (1775-1799) a succédé à Clément XIV qui fut considéré du point de vue juif comme l’un des meilleurs papes de l’histoire (Il avait en effet avalisé les droits des juifs à se déplacer librement, à gérer des boutiques en dehors des ghettos, à pratiquer la médecine, à travailler comme artisans et à ouvrir des petites usines de soie et de chapeaux comme le rappelle le Rabin David Dalin dans son livre sur Pie XII. L’auteur précise encore dans son ouvrage que l’Eglise catholique était la seule en Europe, parmi toutes les institutions médiévales, à régulièrement condamner les persécutions des Juifs et que tout au long du Moyen Âge, Rome et les États Pontificaux furent les seuls endroits de l’Europe où les Juifs étaient en tout temps préservés des attaques et des persécutions, en citant Thomas F.Maden, « The Church and the Jews in the Middle Ages » Cris – Janvier 2003).

Le Pape, en 1793, doit donc faire face à une situation des plus critiques tant sur le plan de la défense des états pontificaux que sur le plan spirituel: la Constituante a aboli les ordres réguliers (soit les 2/3 des religieux français et déjà de très nombreux prêtres se sont réfugiés en Italie ; la constitution civile du clergé est mise en place, les pires persécutions commencent pour les catholiques français restés fidélité à la papauté (cf martyrs des massacres de septembre 1792 à Paris), des persécutions qui prendront des proportions jamais égalées depuis l’Empire romain.
Après la proclamation de République Française le 21 septembre 1792, Louis XVI a été condamné à mort (Roi de France « par la grâce de Dieu »).
À Rome un certain Nicolas-Jean Hugou de Basseville, journaliste et diplomate de la convention a reçu la mission de se substituer au directeur déchu de l’Académie de France afin de veiller sur le palais Mancini (l’équivalent de la villa Médicis, sous l’Ancien Régime) et d’encourager la flamme patriotique des artistes qui va de pair avec des opinions jacobines et un défaut de foi pour lesquels ils seraient « persécutés ». Il s’apprête par ailleurs à faire détruire les armes et blasons royaux qui décorent encore les bâtiments qu’il occupe pour les remplacer par ceux de la République. Il est pris à partie lors d’une émeute le 13 janvier 1793. Atteint à l’arme blanche il succombe de ses blessures. Le climat de violence s’empare toujours plus de la ville et le 17 janvier 1793 la populace romaine (peut-être aussi pour des raisons très peu avouables notamment liées à des raisons économiques - cf les droits reconnus depuis une vingtaine d’années aux Juifs) s’en prend à cette communauté qui partagerait les idées de la Révolution (La Convention avait d’ailleurs déclaré 18 novembre 1792 qu'elle accorderait fraternité et secours à tous les peuples qui voudraient recouvrer leur liberté, justifiant ainsi les intrusions des armées de la République dans des états souverains !).

Quatre jours plus tard, Louis XVI est guillotiné.

Carlota, 6 janvier 2010

Une image qui se passe de commentaires Sortie d'Agora, le "chef-d'oeuvre" d'Amenabar