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Dernières retombées de l'affaire de Recife

La lettre de Mgr Fisichella continue à faire du bruit. Article de Sandro Magister, et commentaire du Père Scalese (24/2/2010)

Lire ici:

L'affaire Fisichella

 


Décidément, pour parler familièrement, Sandro Magister ne lâche pas le morceau, sur ce que j'appellerai, pour faire court, l'affaire Fisichella.
Son dernier billet s'intitule en toute transparence "Académie Pontificale des querelleurs", et il est très important de le lire de la première à la dernière ligne.
Le dernier épisode du "giallo" vatican est la modification, par Mgr Fisichella, d'une déclaration de la CDF: il aurait manipulé le premier paragraphe de la clarification de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, en y faisant ajouter les mots "manipulation et instrumentalisation"..
Le Père Scalese n'a pas vraiment apprécié.
On lira son commentaire plus bas.

Tous ces épisodes ont été développés magistralement sur le blog de Sandro Magister (et je n'en aurais pas parlé si je n'avais lu sur internet des inexactitudes trop flagrantes pour n'être pas relevées).
Sandro Magister a toutefois su dépasser la polémique.
Le plus beau de son billet est sa conclusion:
Dans un paragraphe intitulé Les propos les plus sages viennent de la "cour des Gentils", Sandro Magister cite un article paru dans Il Foglio, le journal de "l'athée-dévot" Guliano Ferrara:

(..) des voix extérieures à l’Église [s'en] sont aussi mêlées.

L’une de ces voix, parmi beaucoup d’autres, est celle de Ruggero Guarini, un intellectuel italien non catholique. Il a écrit la courte lettre ci-après au quotidien "il Foglio" qui l’a publiée le 10 février dernier en la présentant comme "un magnifique exemple d’apologie laïque" de la vie naissante :

"Réfléchissant à l’affaire de ces jumeaux apparus dans le sein d’une fillette de Recife violée par son beau-père mais éliminés ensuite par les médecins, je me surprends à penser qu’il me plairait, bien que je ne sois pas un militant anti-avortement, que ces deux bébés soient nés. Pour quelle raison ?

"Le véritable motif, c’est justement les circonstances particulières de cette histoire à la fois atroce et touchante : la conception de ces deux petits êtres, résultant d’un acte horrible mais pas dépourvu pour autant du pouvoir de produire ce miracle qu’est la transmission de la vie, leur heureux développement dans le ventre d’une gamine qui ignore le caractère prodigieux du processus en cours dans son petit corps, et enfin l’effet particulièrement sinistre de la sûreté de soi obtuse avec laquelle des gens tout à fait étrangers à cette chaîne d’événements surhumains se sont arrogé le droit d’en empêcher l’aboutissement…

"Quelle preuve éblouissante nous donne cette affaire du caractère irréductiblement mystérieux de la vie, de son ineffable valeur de don, du fait qu’elle ne nous appartient pas et qu’il est d’un ridicule mortel de penser que l’on peut en disposer!".

Il aurait été beau que la controverse s’apaise sur la trace de ces mots si simples et si profonds. Des mots qui viennent non pas du temple, mais de la "cour des Gentils" !

<<< Haut de page 

Le billet du Père Scalese

http://querculanus.blogspot.com/...

20 Février 2010
Intérêts corporatifs?
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Apparemment, Sandro Magister refuse de se laisser intimider le moins du monde par les "coups de baguette" - qui semblent de plus en plus récurrents - aux vaticanistes, de la part de la Salle de Presse du Saint Siège, et continue imperturbablement son travail.
Et il fait bien. Aussi parce que, malgré les beaux discours, on a l'impression que de l'autre côté du Tibre, on n'est pas encore pleinement conscient du type de société dans lequel nous vivons et qu'on continue à raisonner avec les critères qui pouvaient être bons à d'autres moments.

Il y a quelques jours, le Père Lombardi, parlant de la déclaration, signée par plusieurs membres de l'Académie pontificale pour la Vie, dans laquelle le Président de cet organisme, Mgr Rino Fisichella, était désavoué, a nié que le document soit parvenu au Saint-Père ou à la Secrétairerie d'État et s'est plaint qu'il n'en avait pas été question lors de la session de l'Assemblée qui vient de se tenir, concluant par ces mots: «Il est surprenant, et il semble peut correct que ce document se voit attribuer une circulation publique". Sans se soucier des mots prononcés par le Père Lombardi, Magister vient de publier sur le site www.chiesa le texte intégral de la déclaration, "à titre de documentation."

Entendons-nous, d'un point de vue formel, le directeur de la presse du Vatican a raison: les dstinataires naturels d'éventuelles doléances concernant les responsables des dicastères de la Curie romaine ne peuvent être que le Pape et le Secrétaire d'Etat; c'est pourquoi au premier abord, la diffusion publique de la déclaration peut sembler une incorrection. Autrefois, on aurait dit: une «conspiration».

Mais si on lit le contenu de la déclaration, on voit que les "conspirateurs" avaient de bonnes raisons pour agir ainsi. A la suite à la publication de l'article de Mgr Fisichella sur l'OR du 15 Mars 2009, ils avaient écrit à l'intéressé et, ultérieurement, au Cardinal Levada. Cette lettre a eu l'effet désiré: la clarification de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 10 Juillet, 2009. La chose pouvait s'arrêtait là (personnellement, j'étais convaincu que la question était close, par cette intervention).

Mais, apparemment, Mgr Fisichella ne s'est pas avoué vaincu, et est imprudemment revenu sur la question au cours de la récente réunion. Pour moi, il aurait mieux fait de glisser sur le sujet. Il est évident que par son intervention inappropriée, il a mis les "conspirateurs" en situation de franchir le pas qu'ils ont franch. Auraient-ils dû écrire directement au pape ou au cardinal Bertone? Peut-être, mais on aurait pu aussi taxer ce type d'action comme une forme de "délation". Les cinq académiciens ont préféré la voie de la transparence, recourant à une déclaration publique. Nous pourrions discuter de la correction formelle. Personnellement, je ne trouve rien de scandaleux dans le comportement des académiciens de la vie.

Il y a un point évoqué par la déclaration, qui à l'inverse, si il est confirmé, me semble définitivement "scandaleux": elle dit que Mgr Fisichella aurait manipulé le premier paragraphe de la clarification de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, en y faisant ajouter les mots "manipulation et instrumentalisation".
Possible? Si cela est vrai, c'est une affaire très grave, suffisant en soi pour justifier la révocation. J'espère que la lumière sera faite le plus rapidement possible sur cet épisode malheureux afin de rétablir un minimum de sérénité et de confiance non seulement dans l'Académie pour la vie, mais aussi parmi les fidèles ordinaires.
Sinon, nous serions obligés de conclure, avec les "conjurés", que la Curie a serré les rangs autour de Fisichella à cause de la mentalité cléricale de cette corporation.
Il me semble que dans ce cas, il y a en jeu quelque chose de plus que les banals intérêts corporatifs.

Une économie mondiale juste et équitable Lectio divina (suite)