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On a eu hier le 1er mai rouge vif des medias. Mais il y a aussi celui de l'Eglise, avec la célébration de Saint-Joseph artisan. Et, tout bêtement, la fête paysanne marquée par le symbolique "arbre de mai", qui appartient au riche patrimoine culturel - bien oublié ici - de nos campagnes (2/5/2012).

-> Photos ci-contre et ci-dessous: L'arbre de mai sur la place de Traustein, l'un des villages de la "géographie" de Joseph Ratzinger (photos de moi, cliquez pour agrandir)

Curieusement, nos médias si érudits, très soucieux, à chaque fête chrétienne - Pâques, Noël, Toussaint - de nous expliquer que l'Eglise n'a rien fait d'autre que "récupérer" des fêtes païennes (on connaît le couplet archi-rebattu qu'on nous re-sert à chaque Noël, qui ne serait en fait rien d'autre que la fête du solstice d'hiver; à la Toussaint, un héritage d'une fête celtique revenue à ses origines païennes via Halloween; ou à Pâques, elle aussi "fête païenne célébrant le printemps") nous ont matraqué hier une leçon d'histoire très "rouge vif", mais ont complètement oublié - ou simplement négligé de nous rappeler - que Mai, et son premier jour, n'avaient pas attendu 1886 pour exister.

Pour contrebalancer l'information univoque en forme de geste du mouvement révolutionnaire, cette page d'histoire "païenne" proposée par le site fortune.fdesouche.com est donc plutôt bienvenue.

La fête de Mai marque le « début de l’été ». En fait, mai est le mois où l’année bascule, entre sur son second versant, où le printemps triomphe définitivement des puissances de l’hiver et de la nuit.
C’est l’occasion d’une fête communautaire, un des moments privilégiés pour les familles de se retrouver dans un contexte champêtre.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, les jeunes gens des villages se réunissaient autrefois et s’affairaient pour préparer la fête du printemps. Ils devaient couper un arbre, ne conserver à son extrémité que quelques branches garnies de feuilles puis le dresser devant l’église ou sur la place du village, après l’avoir décoré de ruban et de petits drapeaux et fixé à son sommet une couronne confectionnée de feuilles et de fleurs.
Il est en quelque sorte le pendant du sapin de Noël.
L’arbre de Mai est le symbole de la vie et la couronne, par sa forme circulaire, symbolise une année, c’est-à-dire les quatre saisons s’incarnant dans l’éternel retour du cycle de la vie.
Cet arbre de mai, symbolisant le triomphe du Printemps sur les forces obscures de l’hiver, devenait pour un temps le point de polarité de toutes les festivités. Autour de lui se succédaient les danses et les grandes rondes, dans l’ambiance chaleureuse et communautaire d’un grand repas.
...

L'article est illustré de la belle gravure ci-dessus.

Je ne sais pas si la tradition de l'arbre de Mai perdure en France, mais il semble que ce soit chez nos voisins d'outre-Rhin davantage qu'un souvenir folklorique vivace.
Chaque année, j'achète en Allemagne un calendrier (un peu l'équivalent du calendrier alsacien de Hansi) censé ressusciter à travers des images naïves la nostalgie d'une époque perdue - qui n'a peut être jamais existé sous cette forme, et qui est de toutes façons très idéalisée.
Voici pour cette année l'illustration de la page de mai, avec le fameux "arbre de mai".
Et sur les places de nombreux villages bavarois (je l'ai vu à Tittmoning et à Traunstein) l'arbre de mai est encore en bonne place.

Le 1er mai de l'Eglise

Radio Vatican (version italienne) rappelle que le 1er Mai est aussi pour l'Eglise la fête de Saint Joseph artisan (1), et a consacré un article à la sollicitude de Benoît XVI envers le monde des travailleurs.
Texte en italien ici: http://www.news.va/it/:

(Je ne me lasse pas de reproduire cette oeuvre d'Aristides Artal, "L'atelier de Saint-Joseph", www.aristidesartal.com/)

Aujourd'hui, 1er mai, l'Église célèbre la fête de saint Joseph artisan. La fête, instituée par Pie XII en 1955 (1) pour donner un sens chrétien à la Journée internationale du Travail, arrive à un moment de crise grave qui voit, selon les derniers chiffres, plus de 200 millions de chômeurs dans le monde. Benoît XVI, en sept ans de son pontificat, a consacré plusieurs de ses interventions à la question du travail.
(Sergio Centofanti)

Pour le pape, dans les politiques économiques, «la priorité doit être donnée aux travailleurs et aux familles», car «le premier capital à préserver et à améliorer» est justement l'homme. Donc - dit-il - l'objectif prioritaire des gouvernements est d'assurer l'accès à l'emploi et de le maintenir pour tous.
Sa pensée se tourne vers les chômeurs et les précaires:
«Chers travailleurs... l'Eglise soutient, réconforte, encourage tous les efforts visant à garantir à chacun un travail sûr, digne et stable. Le Pape vous est proche, il est à côté de vos familles, de vos enfants, de vos jeunes, de vos anciens et vous porte tous dans son cœur devant Dieu» (Discours aux participants au pèlerinage du diocèse de Terni, 26 Mars 2011).

Benoît XVI dénonce la spéculation et parle d'un «mauvais usage» de la finance qui «fait tort à l'économie réelle»; il souligne que ces dernières années ont connu le développement d'une classe « cosmopolite de managers, qui, souvent, ne répondent qu'aux indications des actionnaires».
Parmi les causes de la crise, il y a l'amour de l'argent:
«La cupidité humaine est une idolâtrie. Nous devons dénoncer cette idolâtrie qui est contre le vrai Dieu et la falsification de l'image de Dieu avec un autre dieu, 'Mammon'». Nous devons le faire avec courage, mais aussi concrètement» (Rencontre avec le clergé de Rome, 26 Février 2009).

Et le Pape parle contre l'exploitation des travailleurs, en particulier les immigrants, souvent utilisés comme une «marchandise», il demande que le travail, en particulier pour les les femmes, soit harmonisé avec la famille, et que soit respecté le repos du dimanche, parce que l'homme ne doit pas être esclave du travail.
La crise actuelle, cependant, peut devenir une occasion de revoir les modèles de développement et les modes de vie :
«Peut-être jamais auparavant la société civile comprend que ce n'est qu'avec des modes de vie inspirés par la modération, la solidarité et la responsabilité, qu'on peut construire une société plus juste et un avenir meilleur pour tous» (Discours aux administrateurs du Latium, 12 Janvier 2009)

Le travail pour les chrétiens devient aussi prière quotidienne, comme l'a fait Jésus: le Fils de Dieu - nous rappelle le Pape - «s'est consacré pendant de nombreuses années à des activités manuelles, au point d'être connu comme le fils du charpentier»,
Et Benoît XVI confie tous les travailleurs à leur patron, Saint-Joseph, et indique son style:
«De l'exemple de saint Joseph vient à nous tous un appel fort à accomplir avec fidélité, simplicité et modestie la tâche que la Providence nous a assignée» ( Angelus, 19 Mars 2006)

Note

(1) Rappel opportun sur le site d'Yves Daoudal:

Le monde du travail s’est adjugé le 1er mai comme sa fête propre, avec l’intention que tous reconnaissent la dignité du travail et que celle-ci inspire la vie sociale et les lois fondées sur la juste répartition des droits et des devoirs.

Accueilli de la sorte par les travailleurs chrétiens et recevant pour ainsi dire la consécration chrétienne, le 1er mai, bien loin de réveiller les discordes, la haine et la violence, est et sera une invitation périodique adressée à la société moderne pour achever ce qui manque encore à la paix sociale. Fête donc, c’est-à-dire jour de jubilation pour le triomphe concret et progressif des idéaux chrétiens de la grande famille du travail.

Aussi nous fixons la fête de saint Joseph ce jour-là parce que l’humble artisan de Nazareth, non seulement incarne auprès de Dieu et de la Sainte Église la dignité du travailleur manuel, mais reste toujours votre vigilant gardien et celui de vos familles.

Par votre fidèle adhésion à la doctrine de l’Évangile et aux directives de la Sainte Hiérarchie vous ne collaborerez pas seulement, dans le camp du travail, au triomphe du règne de Dieu dans une société qui souvent oublie sa présence, sa volonté et ses droits sacrés, mais vous vous inscrirez parmi les premières troupes de ces forces saines du corps social engagées dans la pacifique bataille pour le salut commun des peuples- Prenez pleine conscience de l’honneur que comporte cette double collaboration et Dieu ne manquera pas de vous faire goûter les fruits de la justice, de l’ordre et de la paix que vous aurez puissamment contribué à mûrir.

Pie XII, 1er mai 1956