Audience du Pape aux artistes (2)
Qui sont les "artistes"? (13/9/2009)
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Le jugement dernier
Michel-Ange, mur du fond de la Chapelle Sixtine
Suite de cet article: Audience prochaine du Pape aux artistes
Une dépêche de l'AFP reproduite sur le site de La Croix nous donne une idée des invités retenus pour rencontrer le 21 novembre prochain le Saint-Père dans le cadre grandiose imaginé par Michel-Ange.
On y apprend que:
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"500 artistes de multiples domaines, peintres et sculpteurs, architectes, écrivains, musiciens et chanteurs et personnalités du monde du spectacle ont été invités...
Parmi les Français, on note le plasticien Christian Boltanski, le peintre et sculpteur Daniel Buren et la plasticienne Louise Bourgeois."
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D'autres noms sont cités, dont ceux de Bob Wilson, Giuseppe Tornatore et Ennio Morricone.
Pour les représentants de la France, je laisse mes lecteurs qui ne les connaîtraient pas découvrir sur Internet les oeuvres de Buren et de Boltanski.
Personnellement, je préfère Michel-Ange, Raphaël, Lippi et les bâtisseurs de cathédrales.
Affaire de goûts? Pas seulement.
En février 2008, j'avais traduit un passionnant article paru dans l'Osservatore Romano et écrit par Timothy Verdon (*), un religieux américain vivant à Rome, et spécialiste d'art religieux: Michel-Ange, artiste "théologien"?
Michel-Ange, comme tous les artistes du quattrocento, était littéralement imprégné de la pensée chrétienne, et observant que "L'intense relation de Michel-Ange Buonarroti avec le Christ Seigneur est témoignée non seulement dans les oeuvres célèbres de sculpture et de peinture mais aussi dans les poésies et dans les lettres du maître", T. Verdon se demandait si on ne pouvait pas " [le] considérer comme vraiment "théologien", c'est-à-dire quelqu'un capable de dire une parole (lògos) nouvelle sur Dieu (Theòs)? "
Parmi les artistes qui vont à n'en pas douter se presser pour venir écouter le Saint-Père (dont je ne doute pas qu'il va nous délivrer un bijou, que je me réjouis par avance de découvrir), combien ont une "intense relation avec le Christ-Seigneur"?
Tout le problème est là, et c'est sans doute le nouveau grand défi du dialogue entre l'art et l'Eglise.
Pour se convaincre de sa réalité, relisons ce que disait en avril 2008 le cardinal Schönborn, pour justifier l'autorisation donnée par lui d'une exposition scandaleuse dans les locaux du musée diocésain de Vienne:
"Le musée diocésain de Vienne a dédié (..) une exposition à l'artiste autrichien Alfred Hrdlicka... Il s'agit d'un des plus importants artistes autrichiens vivants. Comme peu d'autres, il s'est dédié à la thématique de l'homme souffrant et maltraité, invitant à la 'compassion' avec la 'Passion'. Cette compassion, il l'exprime de manière émouvante dans son oeuvre. Les oeuvres les plus connues dans ce contexte sont "La danse macabre" , et le grand mémorial de l'holocauste sur la place Albertina de Vienne.
(..)
Hrdlicka s'est occupé toute sa vie très intensément de thématiques bibliques, surtout de la Passion du Christ. Il se dit athée et communiste. Cependant, il nourrit un intérêt brûlant pour la bible et (ce sont ses propres mots) pour la foi....
Il va de soi que je n'aurais jamais consenti à l'exposition d'oeuvres de nature blasphématoire ou pornographique... Cependant, je retiens comme un fait positif que des artistes qui ne croient pas, ou qui cherchent encore la réponse de la foi, s'occupent de thématiques bibliques"
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Cela vaut la peine de relire les commentaires de Tornielli (il est vrai qu'il est une des plumes du "sulfureux" Giornale des Berlusconi brothers), et surtout de visiter à nouveau les liens que j'avais découverts à ce moment, en particulier celui-là.
Les images parlent d'elles-mêmes, et les sources excluent tout trucage.
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(*) Un article de Sandro Magister (http://chiesa.espresso.repubblica.it/ ) publié également en février 2008 reproduisait une contribution de Timothy Verdon à un débat: l'occasion en était une mini-polémique suscitée au sein de l'Eglise italienne par l'illustration du nouveau lectionnaire liturgique confiée par la CEI à des artistes modernes.
T. Verdon qualifiait leur décision de "courageuse", mais son avis était loin de faire l'unanimité
