Plaidoyer pour la vie, contre la décroissance (5)
Conférence d'Antonio Gaspari (fin).
Echange avec le public: Le WWF, et Greenpeace se fichent pas mal de l'environnement - Les postures écologiques manichéennes, ridicules ou indécentes (Charles d'Angleterre, Al Gore...) - Le traité de Kyoto et les crédits-carbone, ou l'imposture du réchauffement climatique pour justifier un business inimaginable: la spéculation sur l'air chaud! (14/11/2009)
Articles précédents:
Plaidoyer pour la vie, contre la décroissance
Plaidoyer pour la vie, contre la décroissance (I)
Plaidoyer pour la vie contre la décroissance (2)
Plaidoyer pour la vie contre la décroissance (3)
Plaidoyer pour la vie, contre la décroissance (4)
La Conférence s'achève par une série de questions-réponses avec le public.
J'ai traduit ce qui m' a paru le plus intéressant.
Mais je veux citer cette conclusion optimiste, encore plus belle en italien:
Comunque siate lieti, perché la regola dei benedettini era: ora et labora e siate lieti ed è questo di cui abbiamo bisogno adesso.
L'intégralité, en V.O. est ici: http://www.rassegnastampa-totustuus.it....
Question:
Condamnez-vous en bloc l'idéologie écologiste ou bien en sauvez-vous quelques aspects? Par exemple, il y a une écologie non extrémiste qui au fil du temps a permis d'éveiller l'attention à l'environnement, même pendant les années où il n'y en avait pas particulièrement besoin.
Antonio Gaspari:
Je ne suis pas manichéen et je ne pense pas que tout est bon ou mauvais; l'histoire du monde, ce ne sont pas les purs et durs qui la font, et les plus grands convertis sont aussi les plus grands saints. Quand j'étais jeune, j'ai adhéré à ces mouvements et j'étais très intéressé; j'ai connu Greenpeace et WWF, mais ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'en vérité, ils se fichaient pas mal de l'environnement. Greenpeace ne fait rien pour l'environnement: ils ne plantent pas un arbre, ne sauvent pas un animal ... La WWF était plus préoccupée d'affirmer que nous sommes trop nombreux sur la terre et de trouver l'argent pour sauver le Panda. Il s'agit donc de mouvements guidés par une certaine mentalité, et difficiles à sauver. Evidemment, je ne parle pas des individus mais des idéologies. Et puis, au sein des associations pour l'environnement, il y en a qui ont fait de très bonnes choses, comme les scouts (???); mais cette idéologie était probablement liée à un projet qui ne voulait ni le bien de l'environnement ni celui de l'homme.
Et puis, grâce à Dieu, l'humanité est composée de personnes qui peuvent faire de bonnes choses, même dans un contexte mauvais et ceux-là doivent être sauvés. Il est certainement paradoxal que, dans certaines paroisses, on ait collecté de signatures pour le compte de la WWF afin de sauver des arbres, car qui peut être plus écologiste qu'un catholique? Qui, depuis le début, a posé le problème entre le Créateur et la création? Qui consacre une journée à la garde de la création? Car nous voyons l'empreinte de Dieu dans la création et donc la préservation, la beauté, l'amélioration de l'environnement sont la chose la plus importante.
(..) Il n'y a aucune chose, même la meilleure, qui soit entièrement bonne; prenez des médicaments, qui sont extrordinaires pour combattre la maladie, mais il y a toujours des effets secondaires. C'est pourquoi nous critiquons vivement l'idéologie, dont nous avons vu les résultats, mais qu'on pouvait comprendre dès le début, et qui ont opéré un changement de l'anthropologie, relativisé et déformé la pensée des gens. L'encyclique Caritas in veritate dénonce cet écologisme qui a fait que l'homme vaut moins que les plantes et les animaux, c'est très pernicieux et mauvais; c'est la grave erreur qui a conduit à la catastrophe.
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Question:
Ceux qui se battent pour sauver les arbres centenaires sont les mêmes gens qui se battent avec acharnement pour l'avortement. C'est comme dans le marxisme, où plus que l'amour pour les pauvres on a prêché la haine contre les riches. L'écologisme prêche lui aussi la haine pour l'homme davantage que l'amour pour la nature et la création. C'est le même paradoxe ...
Antonio Gaspari:
Dans les îles Eoliennes, l'Union européenne a financé le plus grand écographe pour les tortues, tandis que les femmes enceintes qui vivent là-bas doivent se rendre en Sicile. Lorsqu'on voit systématiquement une série de paradoxes comme celui-là, on est obligés de penser qu'il y a quelque chose qui cloche. (..) Et puis il ces attaques continuelles contre tout et tout le monde, la mauvaise foi d'attaquer d'autres personnes sans même les connaître, en les accusant d'être des pollueurs ... D'un point de vue social c'est terrible parce que cela crée des fractures. Ce n'est pas en tuant le pécheur qu'on enlève le péché, il faut certes condamner ce qui est illicite, mais il faut surtout le résoudre: si une usine pollue, on ne ferme pas l'usine, mais on essaie d'éliminer la pollution.
Tout, au contraire, est devenu très manichéen, très hypocrite.
Peut-on tolérer que le prince Charles d'Angleterre (*) ou Al Gore fassent le tour du monde pour donner des conférences sur l'écologie? Ils demandent la réduction de la consommation, mais mènent une vie absolument oisive, le prince Charles n'a jamais travaillé de sa vie et il a je ne sais pas combien de voitures, d'avions, et puis il nous demande à nous de réduire notre consommation d'énergie et de carburant. Pareil pour Al Gore, alors que dans une seule de ses habitations, et il en a beaucoup, il consomme autant d'électricité que vingt-cinq familles. C'est complètement ridicule, hypocrite et idéologique.
Un discours sur l'environnement doit être fait, mais sérieusement et l'Eglise le fait. L'Église demande de revenir à l'essentiel, à la sobriété des mœurs, à l'efficacité énergétique, de refuser les conceptions consuméristes et spéculatives. Mais voilà aussi la réalité: on ne défend pas l'environnement en arrêtant le développement, mais au contraire, c'estle sous-développement qui est le pire ennemi. Peut-être que tout le monde ne le sait pas, mais la plus grande partie des arbres coupés le sont en Afrique, et ce ne sont pas les multinationales qui les coupent, mais les pauvres, les paysans, pour qui le bois est la seule chose qu'ils puissent utiliser comme combustible pour produire de l'énergie. Et ils ne replantent pas. Les pays évolués, pour chaque arbre coupé, en replantent dix ou vingt, en Suède, par exemple 70% du bois utilisé pour la production de papier ou de mobilier provient aujourd'hui de ce qu'ils appellent forêts industrielles, c'est-à-dire des forêts plantées par eux pour ces utilisations. La même chose s'applique à la pêche, où aujourd'hui, on élève aussi le thon.
L'homme est le seul capable de multiplier les ressources et si nous en étions restés à l'époque de la chasse et la pêche, nous aurions aujourd'hui mangé la planète. L'agriculture a été la première révolution par laquelle nous avons multiplié les ressources, apprenant à reproduire les fruits et à élever la viande dont nous avons besoin. La nature seule n'aurait jamais pu produire autant de nourriture pour nourrir six milliards d'habitants. Donc, le développement n'est pas une solution relative, mais une condition nécessaire, et la planète ne pourra continuer à être peuplée et les gens ne pourront y vivre mieux que si nous nous développons, et un coup d'arrêt au développement est immoral parce qu'il imposerait des conditions au peuples, qui vivraient dans une situation pire .
Je reste aussi assez choqué quand on parle de pollution parce que la nature a toute une série de processus beaucoup plus polluants que ceux produits par l'humanité. On lutte par exemple contre le dioxyde de carbone pour réduire les émissions qui rendent l'air des villes malsain, mais l'éruption d'un volcan produit davantage d'émissions de toute l'activité industrielle dans le monde entier. Doit-on mettre un pot catalytique à l'Etna?
En outre, je ne crois pas que les gens soient pleinement conscients de ce qu'ils disent, quand ils parlent d'environnement. Aujourd'hui, il y a une grande peur de la chaleur, mais c'est justement grâce à la chaleur, qu'il y a la vie sur cette planète. Il y a quelques jours un représentant de la Confindustria (Confederazione generale dell'industria italiana, équivalent italien du MEDF, ndt) a critiqué l' "effet de serre"; mais s'il n'y avait pas l'effet de serre, qui nous garantit une température moyenne de dix-huit degrés sur la planète, il n'y aurait pas de vie. Les températures de l'Arctique sont supérieures à zéro pour seulement deux mois et demi et heureusement que les activités normales de l'homme produisent de la chaleur, sinon qui pourrait vivre dans ces conditions? Dans l'Antarctique, qui est une zone presque aussi grande que l'Europe, il fait si froid qu'il n'y a aucune vie, même pas des bactéries. Comment peut-on dire alors que la chaleur est mauvaise?
Le G8 a déclaré que la température moyenne mondiale ne doit pas croître de plus de deux degrés ... Mais qui peut décider une chose pareille?
Certes, si la chaleur augmentait vraiment, ce serait un problème, mais où est-elle, cette augmentation? Nous avons eu un hiver long et froid et un été qui pour l'instant, est en dessous de la moyenne (ndt: la conférence a eu lieu en juillet dernier) Les glaces des pôles fondent? Dans l'histoire de notre planète, nous savons qu'elles ont fondu au moins quatre fois et cela a duré des millions d'années. Tout au long de l'ère des dinosaures, 165 millions années, les pôles lsont restés sans glace et il ne pouvait en être autrement étant donné que les reptiles ont besoin de chaleur, au point qu'on pense que c'est justement la baisse de la température qui les a fait disparaître.
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Question:
On a souvent entendu parler du traité de Kyoto et de ces accords internationaux pour limiter l'émission de gaz à effet de serre, qui ont pour objectif de contrecarrer le développement et de limiter l'activité humaine, afin de faire baisser le CO2. Mais de combien veut-on le faire descendre? De quelques unités de pourcentage? mais le dioxyde de carbone dans l'ensemble a très peu d'impact sur l'effet de serre. En outre, le dioxyde de carbone est produit pour la plus grande partie à partir de sources naturelles; donc, en réalité le traité de Kyoto ou d'autres divers traités internationaux voudraient influer sur la quantité globale de CO2 dans une proportion absolument négligeable.
Antonio Gaspari:
Heureusement, Kyoto est un échec, parce que dans l'accord final, personne ne s'est engagé. Tous les pays ont participé, cependant, parce qu'ils avaient donné leur accord, mais si vous lisez l'accord final, ils ne se sont mis d'accord sur rien. En outre, tout se joue sur le commerce des crédits-carbone (voir aussi bourse du carbone). L'Italie par exemple est en-dehors des 16% prévus par l'Accord de Kyoto, de sorte que, soit elle paye l'amende, soit elle va sur le marché et achète des crédits-carbone (ndt: là, je traduis comme je peux, j'avoue que je n'y connais rien, et en consultant l'article de Wikipedia sur le protocole de Kyoto, je découvre des choses assez inimaginables!); et des pays qui n'ont pas d'activité industrielle ou l'ont abandonné ont des crédits.
Ils ont créé un système dans lequel des titres ont été émis sur l'air chaud, vous vous rendez compte de la folie? C'est le comble de la spéculation et toutes les alarmes sur la fin du monde ne servent en fin de compte qu'à faire monter la valeur de ces titres.
Toutefois, à la suite de la crise économique et du fait que personne n'a cru à leur histoire, cela finira que ceux qui doivent payer Kyoto ne paieront pas et que personne ne fera un autre accord de ce genre. De toutes façons, les banques qui ont créé les crédits-carbone, en particulier les banques Américaines qui sont les plus exposées, ayant beaucoup investi, ont sauté (**).
En somme, c'est un jeu de carte mais si nous devons améliorer la qualité de notre air, nous ne pourrons certainement pas le faire avec des titres en papier, mais en améliorant les moteurs et les usines, une fois de plus en faisant du développement.
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Notes
(*) Les "leçons de l'Oncle Charles" ont déjà fait l'objet d'un article sur ce site: http://benoit-et-moi.fr/2009-II/...
(**) Il en avait été aussi déjà question dans ces pages, et c'est peut-être le moment de relire cela: LEHMAN BROTHERS et le lobby du climat (http://benoit-et-moi.fr/2008/... )
Voir aussi: Les liens étroits entre Lehman Brothers et Al Gore, Hansen et le commerce du carbone: http://skyfal.free.fr/?p=263