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Quand Benoît XVI sermonne les évêques anglais...

Un article du blog de Damian Thompson (3/2/2010)

Sur le discours ferme - et déjà polémique - prononcé lundi par le Saint-Père aux évêques gallois et anglais (Visite ad limina des évêque de Grande Bretagne ), il est évidemment intéressant d'avoir un avis britannique.
Celui du blogueur Damian Thompson, du Telegraph, est un avis autorisé.
Selon lui, Benoît XVI a l'intention de remettre les pendules à l'heure....

Texte en anglais. Ma traduction.

Le pape dit aux évêques anglais et gallois d'agir de concert

Damian Thompson
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Le texte du discours de Benoît XVI aux évêques anglais et gallois à l'issue de leur visite ad limina à Rome, vient d'être publié. Une grande partie en est amicale et encourageante - mais il y a très peu de louanges et il est plein d'avertissements codés. Comme celui-ci:

Si le message salvifique du Christ dans sa totalité doit être exposé de manière efficace et convaincante au monde, la communauté catholique dans votre pays doit parler d'une voix unie.

Il s'agit clairement d'une allusion au fait que, sur des questions telles que l'adoption gay, les évêques n'ont pas parlé d'une seule voix, tellement leur conférence est devenue désunie sous le Cardinal Cormac Murphy-O'Connor. Dans plusieurs passages, je pense que le Pape a été influencé par Mgr Patrick O'Donoghue, ex-évêque de Lancaster, qui a attaqué ses collègues évêques pour avoir manqué à faire respecter l'orthodoxie - et que le pape admire.

De toute évidence, le Saint-Père est dégoûté par les impulsions anti-religieuses du gouvernement britannique, en particulier telles qu'elles sont fixées par le Equality Bill de Harriet Harman. Il souhaite que les évêques s'y opposent vigoureusement. S'il pense qu'ils en font assez, ou pas, ce n'est pas clair. Pour moi, il me semble qu'il les presse de faire beaucoup plus. Les discours ad limina ont tendance à limiter ces exhortations, bien sûr - mais celui-ci est remarquablement bref dans les félicitations.

Ensuite, il y a ceci:

Dans un environnement social qui favorise l'expression d'une variété d'opinions sur chaque question qui émerge, il est important de reconnaître le désaccord pour ce qu'il est et de ne pas le confondre avec une contribution mûre à un débat large et équilibré. C'est la vérité révélée par l'Écriture et par la tradition et le magistère de l'Eglise qui nous rend libres.

Bien! Cela devrait aller sans dire -, alors pourquoi le pape a-t-il ressenti le besoin de le dire aux évêques d'Angleterre et du Pays de Galles? Faisait-il allusion à l'indulgence persistante des évêques pour the Tablet (ndt: journal catholique de tendance libérale http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Tablet ), un magazine qui critique systématiquement les initiatives du Pape et du Vatican et qui dans des articles pas si anciens, a été jusqu'à préconiser que des laïcs président à l'Eucharistie? (... l'ex-cardinal Ratzinger a été un critique sévère de The Tablet et n'en faisait pas mystère. Il sentait que c'était un résumé de ce qui n'allait pas dans l'Eglise d'Angleterre.)

Et il y a ceci:

Le dialogue oecuménique et interreligieux est d'une grande importance en Angleterre et au Pays de Galles, compte tenu du profil démographique multiforme de la population. En vous encourageant à accomplir votre important travail dans ces domaines, je vous demande d'être généreux dans la réalisation des directives de la Constitution apostolique Anglicanorum coetibus pour aider les groupes d'anglicans qui souhaitent entrer dans la pleine communion avec l'Eglise catholique. Je suis convaincu qu'avec accueil affectueux et amical, ces groupes seront une bénédiction pour l'Eglise tout entière.

Là encore, le pape ne devrait pas avoir besoin de dire publiquement aux évêques d'être généreux à cet égard: on a plutôt l'impression qu'il soupçonne qu'ils pourraient ne pas être aussi accueillants qu'ils le devraient. Si c'est le cas, son instinct est juste. Certains évêques accueillent bien Coetibus Anglicanorum, d'autres ne veulent absolument pas en entendre parler, et la présence d'un opposant œcuméniste à l'ancienne, comme Mgr Andrew Faley dans le comité de pilotage pour l'Ordinariat est de mauvais augure. D'où ce coup de semonce du pape.

Répétons-le: malgré de nombreux passages amicaux, ce n'est pas le message que les évêques d'Angleterre et du Pays de Galles espéraient. Mais les reproches implicites sont dirigés, je crois, vers l'Ancien régime, et Mgr Vincent Nichols a été nommé pour y mettre un terme. A en juger par ses dernières paroles, le Pape attend que des progrès considérables soient faits avant qu'il ne nous rende visite, à l'automne prochain.

Mgr Léonard passe à la question Visite à la Synagogue