L'Eglise, "casta et meretrix", selon Messori
Intrigues à la Curie? (4/2/2010)
L'affaire dite "Dino Boffo", du nom de ce directeur de l'Avvenire, le journal de la CEI, faussement (?) impliqué dans une sombre affaire de moeurs qui l'a conduit à la démission, après une polémique qui l'a opposé à "Il Giornale", généralement présenté comme le quotidien de la famille Berlusconi, ne m'a pas spécialement intéressée (sans rapport avec le Saint-Père, trop italienne, entre autres), et je ne l'ai pas vraiment suivie. Et elle ne m'intéresse toujours pas, même si elle est sur le point de rebondir, je laisse mes lecteurs faire leurs propres recherches.
Alors, pourquoi en parler?
Parce que Paolo Rodari consacre un billet aujourd'hui à cette affaire: “Tremano e tramano” (ils tremblent, et ils trament i.e. complotent), selon un "éminent prélat de la Curie", cité en ouverture de l'article .
Et surtout, parce que le même Paolo Rodari donne la parole à Vittorio Messori, qui apporte son regard ample et au-dessus. Il dit des choses que nous ne sommes vraiment pas habitués à lire.
Traduction (partielle)
http://www.paolorodari.com/...
Vittorio Messori, même s'il voit un Vatican "embarrassé parce qu'il semble que tout soit né en son sein", n'est pas choqué.
Mais il ajoute: "Le Vatican a toujours été une cour d'intrigues et de complots, de poignards et de vengeance. Au temps du Pape Borgia cela se réglait avec des poignards, aujourd'hui autrement. C'est l'Histoire qui se répéte.
L'Eglise, d'ailleurs, a toujours eu deux visages: c'est une institution humaine, mais qui contient en elle un mystère, le mystère de la foi.
L'église est casta et meretrix (chaste et prostituée), et cette réalité n'est pas effrayante.
Le Pape Borgia, par exemple, fut un grand Pape: malgré les méfaits reconnus, il ne dévia jamais de la vraie doctrine.
Ce qui importe, en fait, c'est que le pape - comme l'est le grand Pape Benoît XVI - soit un maître dans la foi et ne soit pas hérétique. C'est cela qui doit exciter le croyant, susciter son intérêt. Tout le reste fait partie de la vie et importe très peu à ceux qui ont la foi. Tant que Dieu continuera à se servir des hommes, nous aurons une Eglise pécheresse et pleine de luttes internes.
Certes, en ce moment la Curie semble en difficulté, mais je pense qu'elle paie la gestion de Wojtyla: bien sûr, c'était un grand pape, mais il a laissé la Curie un peu trop livrée à elle-même."
