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Küng, le théologien-enquêteur de La Repubblica

Un article paru dans le quotidien romain de tendance libérale "Il Tempo", et qui écorne quelque peu le mythe de "l'honorable" adversaire du Pape (24/3/2010)

Ma traduction:

Le défi

Voici comment "La Repubblica" tente de délégitimer le rôle de Benoît XVI. En vain.
Pietro de Marco
Il Tempo, 19 mars 2010
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Dans un récent article sur la crise de la pédophilie dans l'Eglise catholique, publiée sur "Il Tempo", j'avais pris soin de couper une allusion trop évidente au théologien suisse Hans Küng, de crainte d'agacer le lecteur. Mais "La Repubblica", qui a Küng dans son arsenal, s'est empressée de traduire (le 18 Mars), l'intervention de Küng contre Benoît XVI, parue sur le «Süddeutsche Zeitung» du 17 mars, et m'impose ainsi de donner quelque information au lecteur.

Notre théologien, qui ne publie plus d'ouvrages scientifiques depuis plus de quarante ans, est bien connu pour une production de vulgarisation, très traduite; un peu moins pour l'initiative ambitieuse d'un Parlement des religions "pour une éthique mondiale" (ndt welethos); et il est aussi très connu pour l'exercice constant d'une opposition critique et agressive contre Rome et la personne des Papes.
Il s'agit d'un véritable "mépris pour l'enseignement de l'Église" (tel qu'il est exprimé par la Congrégation pour Doctrine de Foi, déjà fin 1979).
Kung se vit alors privé du munus docendi (http://fr.wikipedia.org/..) en tant que théologien catholique, en raison de graves réserves de Rome sur certaines thèses jugées "en contradiction avec plusieurs points essentiels de la foi catholique", la théologie trinitaire, la mariologie, l'ecclésiologie.
Gros travailleur, comme il aime à se décrire, Küng a toujours beaucoup écrit (depuis des années avec l'aide d'une équipe de collaborateurs), et ce n'est pas son genre de rester à couvert. Le rôle pseudo-ecclésiastique qu'il a choisi, celui d'une sorte d'anti-pape médiatique, avec un réseau d'adeptes et d'appuis internationaux, lui impose une "exposition" constante.

En accord avec la ligne suivie par La Repubblica, Küng pose au Pape régnant non pas des requêtes méditées , mais quatre "questions": pourquoi Ratzinger ne s'est-il pas engagé à remettre en cause la règle du célibat (non pas une Grâce -Grazia -, mais un "malheur" - disgrazia -); pourquoi nie-t-il le lien entre pédophilie et célibat; pourquoi n'exige-t-il pas des évêques de reconnaître leur responsabilité partagée dans des abus sexuels, systémiques et non pas occasionnels dans l'Eglise; pourquoi enfin ne prononce-t-il pas un mea culpa pour ses responsabilités, d'abord comme Archevêque, puis comme préfet et pape?

On n'est pas surpris de trouver chez Hans Küng ce ton d'enquêteur que l'intelligentsia s'arroge face au pouvoir légitime. C'est la mimésis (imitation) du Juge suprême, fonction qu'elle exerce en vertu d'une prétendue pureté et d'un titre - que personne ne lui a accordé - à représenter l'humanité. Dans le cas de Küng, à représenter à la fois l'Eglise et tous les hommes, dans une sorte de délire du droit humain universel, à se faire porte-parole de l'humain universel, précisément contre le Pape, qui est le seul à jouir, comme chef de l'Eglise, d'une telle capacité de représentation.

Mais il y a une relation particulière avec Joseph Ratzinger qui, chez le théologien suisse, révèle combien l'histoire personnelle, chez lui, prévaut sur la réflexion. Lui et le Pape actuel ont été collègues pendant une brève période à l'Université de Tubingen, de 1966 à 1969; Kung célèbre souvent sa propre élégance, pour avoir facilité la nomination du théologien Ratzinger. Mais c'est comme si l'intéressé persistait à regarder celui qui sera le Préfet de la Congrégation, et aujourd'hui le Pape, comme un collègue à critiquer et à attaquer. Sauf que la "discussion" est, entre-temps, devenue publique et mondiale et que les arguments des deux "collègues" - qui ne le sont plus, car leur autorité et leurs responsabilités sont différentes - ne sont pas également probables.
Dans cette affaire, en outre, Küng a adapté de manière mimétique son égalité avec le Joseph Ratzinger de Tübingen, dilatant son rôle à travers les décennies afin de maintenir une égalité, dialectique et critique, avec Joseph Ratzinger le Pape.

Le répertoire des questions, confirme l'interprétation mimétique.
Il n'y a aucune thèse de Küng qui ne puisse être (qui ne soit effectivement) épousée par l'opinion publique anti-catholique, souvent anti-chrétienne. La mimesis exige un "corps de doctrine" antagoniste, qui ressemble de plus en plus - et c'est un chemin obligé - à l'anti-pape "philanthrope compatissant", du conte de Soloviev sur l'Antéchrist.
Aucune des questions posées par Hans Küng n'a une formulation correcte, ni en substance, ni - ce n'est pas secondaire - en intentions avouées.
Ce ne sont pas des questions, mais des défis délégitimants, rien que par la façon dont ils sont posés, qui ne distinguent pas Küng d'un quelconque journaliste..
Mais Küng lui-même semble ignorer - ce qui ne devrait pas être le cas - que le pouvoir laïque ne dicte pas ses lois à l'église. Les cas spécifique iront devant les tribunaux civils, mais personne ne peut dicter à Rome les temps et les modes de son pouvoir de sanction.
Donc, aucune de ses questions, ni dans leur forme ni dans leur substance, ne peut être une base de discussion.


Un week-end à la radio J.Ratzinger et le célibat des prêtres