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La lettre de Jeannine (I)

31 décembre 2009. Revue des célébrations de Noël (1e/1/2010)

Je partage totalement l'opinion de mon amie à propos de l'agression dont le Saint-Père a été victime.
Il n'y a presque rien à ajouter..


Le mois de décembre a été marqué par une intense activité pour le Saint-Père, d'autant plus étonnante qu'il est en mauvais santé selon les médias et même certains membres de la Curie qui sourient devant le peu de finesse de la raison trouvée pour avancer la messe de minuit (Paris Match).
Depuis que je consulte le VIS je réalise bien mieux la charge que représentent toutes ces audiences, la préparation des entretiens et le temps passé avec les personnes reçues. Les précisions données dans cette publication sont très utiles.

Je reviens à la "déséquilibrée" qui, avec brutalité, a fait chuter Benoît XVI juste pour attirer son attention. Dans ses paroles tout se mélange mais surtout le sida en Afrique refait surface. Je ne sais si la traduction de ses propos est exacte mais ils ressemblent fort à une leçon bien apprise. Si elle agit spontanément elle recommencera car pour elle c'est une idée fixe; si elle est téléguidée elle est encore plus dangereuse. Pourquoi choisir la messe de minuit particulièrement? Nous vivons dans un monde de violence et dès qu'un délit, un crime sont commis on fouille avec soin, pour trouver des circonstances atténuantes. On arrive à la banalisation de la faute et banaliser c'est encourager. D'ailleurs j'ai lu une version légèrement différente: déstabilisée par son saut cette jeune femme se serait raccrochée au Pape entraînant sa chute; ceci expliquerait qu'elle ait affirmé n'avoir pas voulu lui faire de mal. Je déplore que l'on puisse utiliser un tel procédé, la violence n'entraîne chez moi aucune sympathie à l'égard d'une cause.

Que les médias n'aient pas réagi ne me surprend pas. Rien de sensationnel: le pape est tombé, il s'est relevé très vite, réduisant ainsi à néant toutes les supputations sur son état de santé et aussi,j'en suis persuadée, des espoirs de changement. Je n'ai pas oublié les catholiques fervents qui dans des blogs ou des courriers descendaient en flèche (pardonnez-moi cette expression) le Saint-Père, demandaient sa démission afin de soutenir leur Eglise qu'ils aimaient tant. Pour les médias, jeudi soir est un simple fait divers. Benoît XVI n'a même pas eu le bon goût de perturber le déroulement de la célébration pour donner matière à des commentaires tendancieux. Pour avoir fait moi-même ce plongeon en avant en butant contre un trottoir , si rien n'est cassé on repart mais la douleur est bien présente et encore plus vive le lendemain après un temps d'immobilité. Dans mon cas on pouvait vraiment parler d'accident banal, là c'était tout autre chose.

Ce que j'ai retenu du 24 décembre au soir : le courage de notre Pape, sa maîtrise, les marches montées aisément pour gagner l'autel, le visage souriant accueillant avec douceur les dix enfants de la procession des offrandes, l'homélie simple mais si belle prononcée d'une voix assurée, la communion distribuée comme d'habitude, la messe non abrégée avec Benoît XVI accompagnant les enfants et l'Enfant Jésus à la crèche du Vatican le tout dans la sérénité. Cerise sur le gâteau, il a, selon F. Mounier, partagé dans ses appartements avec son entourage le traditionnel panettone jusque tard dans la nuit. Je me pose une question : les membres de la Curie qui souriaient devant le prétexte peu fin pour justifier le décalage horaire étaient- ils présents lors de ce partage,si toutefois cette affirmation journalistique est exacte?

J'ai attendu la bénédiction Urbi et Orbi avec fébrilité mais lorsque Benoît XVI est apparu au balcon j'ai su que tout allait bien et il m'a paru normal que son cérémoniaire soit, depuis la veille et plus que d'habitude, plein d'attention, de prévenance. J'apprécie cet homme jeune, discret, réservé, distingué qui a pris sa place sans éclats et porte une véritable vénération à Benoît XVI ainsi qu'il l'a dit dans une de ses rares interviews. La foule était venue nombreuse, chaleureuse pour soutenir le Pape. La joie qui a éclaté à la fin des vœux prononcés d'une voix ferme s'adressait à un Benoît XVI debout, souriant, bras grands ouverts ou mains jointes pour remercier, touché par cette affection qui l'entourait, qui le portait. Une jeune femme, larmes aux yeux et grand sourire, montrait à son enfant tenu dans ses bras le Pape, j'ai trouvé la photo très belle.
Il y a eu les deux autres Angelus avec un Benoît détendu souriant, serein et une assemblée chaleureuse même avec la pluie; il faudrait attacher davantage d'importance à ses mini-homélies et pour terminer ce week-end très chargé notre Saint-Père est allé déjeuner à la Soupe Populaire de Rome avec des responsables et des défavorisés, des SDF; 150 personnes autour de lui sans précautions visibles particulières. Il a serré des mains, embrassé des enfants, remis des cadeaux, offert des friandises et remercié au moment du départ pour cette rencontre, le tout avec le sourire, très simplement. Sa présence suffisait à tout illuminer.

Aux journalistes qui disent que rien ne se passe au Vatican je rétorque que dimanche à midi, tout comme lors de la visite de notre Pape aux malades en fin de vie il y avait matière à faire un très beau reportage mais qui serait demandeur? quelques ovnis dont je fais partie qui ont encore la faiblesse de l'écouter et de croire ce que raconte ce vieillard complètement dépassé. Ce dérapage incontrôlé plus d'autres termes de la même veine ont valu à leur auteur d'être éjecté de son poste mais pas sur intervention de l'Eglise je tiens à le préciser. Merci à Gloria pour les photos du déjeuner dominical que j'ai trouvées dans son site.

Autant cet homme a de la force, du courage pour prendre des décisions et régler des situations restées en souffrance, autant il se referme pour tout ce qui le touche personnellement car il doit juger que cela ne présente aucun intérêt. Il est modeste, humble, libre intérieurement et c'est ce qui fait sa force. Il n'obéit à aucune des lois qui mènent notre monde; le souci permanent du paraître, le verdict de l'audimat ne sont pas de son fait. Il suit le chemin que Dieu lui trace. Aimer l'Eglise ce n'est pas l'encenser mais être conscient de ses faiblesses et tenter d'y remédier en attaquant le mal à la base. Pour la cote de popularité c'est très moyen voire nul mais pour l'Eglise et son bien c'est essentiel. Rien de ce que fait ou dit le Saint-Père n'est anodin et ceux qui le prennent pour un naïf, un vieillard à l'esprit embrumé par l'âge se trompent lourdement. Il a un esprit vif au service d'une prodigieuse mémoire, d'une intelligence brillante dotée d'un grand pouvoir de synthèse.

Il n'a fait aucune allusion à l'incident et n'a pas l'intention de se priver de ce contact privilégié avec la foule pendant lequel il établit une relation personnelle très sobre mais très riche avec ceux qui ont la grâce de l'approcher. Il veut aller vers un visage, une main tendue, ce sera à la sécurité de s'adapter. Il n'acceptera rien qui puisse l'éloigner de sa mission par contre je pense qu'il est suffisamment raisonnable pour accepter de changer des habitudes qui ne portent pas à conséquence s'il s'avère utile et profitable de le faire Je suis d'accord avec le Père Lombardi, le risque zéro n'existe pas quelque soit le domaine.

J'aime beaucoup le nouveau bâton pastoral qui est en parfait accord avec celui qui le tient. Je n'appréciais pas le premier en argent avec ce Christ torturé, le second avait une croix que je jugeais mal proportionnée. La croix de ce dernier vers laquelle Benoît XVI lève si souvent les yeux porte à la sérénité par la beauté de son dessin. Jugement très féminin me direz-vous, vous aurez raison mais je ne me place pas sur un autre plan . Notre Saint-Père est épris de beauté et cette création est une réussite (pour moi).

(..) J'ai reçu hier l'agenda de Terra Mare, il est beau et va meubler mon week-end calme.
(..)
Jeannine

La pédophilie est un cadeau de mai 68 Joseph l'irakien