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Persécuteurs

Après avoir vu un immonde dessin de Plantu dans le Monde, Carlota a traduit un article courageux et inattendu d'un intellectuel basque espagnol au parcours politique et intellectuel... sinueux, Jon Juaristi. Disons qu'il ne fait pas partie des soutiens habituels, plutôt de la "Cour des Gentils", ce qui rend son analyse d'autant plus précieuse (31/3/2010)

Carlota

Le Père Juan García Inza signalait aujourd’hui sur son blogue (original ici) un article courageux de Jon Juaristi un intellectuel basque espagnol polyglotte. Converti au judaïsme (d’après wikipedia – voir sa fiche en espagnol ici), il défend dans son activité de journaliste l’État d’Israël. Né en 1951, il a fait ses études dans un collège de l’Opus Dei. Dès la fin des années soixante il devient un opposant au régime franquiste et évolue de la branche trotskyste de l’ETA au communisme dans les années 80, avant de rallier le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol. Sa formation universitaire lui a permis d’occuper différents postes d’enseignants en Espagne et à l’étranger (EU) et de direction (Bibliothèque Nationale espagnole, Institut Cervantes). Il a été plus récemment professeur de littérature espagnole à l’Université d’Alcala de Hénares. Il est actuellement directeur général des Universités et de la Recherche au Conseil d’Éducation de la Communauté Autonome de Madrid.
J’hésitais un peu à traduire son article paru sur le journal ABC (disons tendance Figaro) en ligne de dimanche dernier, mais en découvrant l’ignoble caricature faite par Plantu sur le Monde, je me suis dis que Jon Juaristi n’exagérait pas.
Texte original ici

Ma traduction

Il est indéniable que des curés et des religieux ont commis des délits (ndt : je traduis mot à mot délit, car il me semble qu’en France quand cela touche au pénal on emploie le mot crime) de pédophilie et que des membres de la hiérarchie ecclésiale, dans des pays déterminés, ont couvert négligemment de tels faits, de sorte que quelques uns sont restés impunis.
L’affaire est très grave, et les conséquences terribles pour les victimes ; et, bien sûr, pour l'Église elle-même.
Par ailleurs, les auteurs de ces crimes et de leur dissimulation sont une minorité parmi le clergé catholique. L’actuel souverain pontife les a réprouvés publiquement et a demandé pardon au nom de l’Église. C’était ce qu’il devait faire et non un geste gratuit, condescendant et généreux auquel Benoît XVI n’était pas obligé, comme un certain nombre de catholiques espagnols semblent le penser. Et rien n’indique que le Pape suppose que, en agissant ainsi, il exempte les coupables des responsabilités pénales qu’ils encourent et que la justice peut leur demander.

Ceci dit, je crois qu’il serait ingénu de laisser de côté d’autres aspects de la question, comme la large tendance qui consiste à généraliser les imputations de pédérastie ou de complicité à toute l’Église.
Ici convergent différents facteurs.
En premier lieux l’hystérie contagieuse qui est toujours associée à ce type de scandales au sujet desquels il y a des précédents bien connus. Dans les dernières décennies du XXème, une véritable fièvre de dénonciations pour abus sexuels dans les écoles s’est déchaînée aux Etats-Unis, et beaucoup de maîtres ont été arrêtés et sont passés en jugement. Même si la plupart d’entre eux ont été acquittés par les tribunaux, leur réputation a été sérieusement et durablement détériorée et le métier, en général, regardé avec suspicion durant plusieurs années, tandis que se diffusait la croyance qu'un très grand nombre d’américains (sinon la totalité d’entre eux) avaient été violés dans leur enfance par leurs professeurs ou par leurs propres pères, les transformant en névrosés chroniques s’entêtant à réprimer et nier la mémoire de ces supposées agressions.
(...)
Dans le cas de l’Espagne, il n’est pas aventureux de penser que l’incidence d’une semblable crise de l’institution matrimoniale, survenue avec quelque retard par rapport aux Etats-Unis et à l’Europe la plus prospère, peut avoir son influence dans les actuel fantasmes anticléricaux, et que étant donné l’histoire propre à notre pays, on cherche un bouc émissaire dans l’éducation catholique.
Beaucoup d’entre nous qui sont passés par elle, y compris quelques uns que nous ne considéron même pas comme chrétiens, gardent un bon souvenir de nos collèges, mais on ne peut pas ignorer qu’il existe un pourcentage élevé qui lui en veulent.

Enfin, il faut prendre en compte un antichristianisme militant évident, le nouveau « socialisme des imbéciles », prêt à rivaliser avec l’antisémitisme d’autrefois. Les blagues sous forme de dessin d’une certaine presse à propos des curés pédophiles paraissent calquées sur les images antijuives classiques, avec des caricatures de rabbins aux traits répugnants crucifiant ou égorgeant des enfants chrétiens. Et les persécuteurs on les voir venir de loin, parce qu’ils ont recours toujours aux mêmes techniques stéréotypées pour propager la haine.

Prions pour le Saint-Père et pour l'Eglise Plaidoyer pour l'Eglise