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Une lettre pour le Pape

C'est celle qu'a écrite le Père Juan García Inza, le rédacteur d'un des blogues de Religion en Libertad, et que Carlota a traduite. Pourquoi ne pas la lui envoyer (ou la lettre ouverte de Lucie, ou une de notre cru) à son adresse: benedettoxvi@vatican.va (5/4/2010)

Carlota

Le Père Juan García Inza, le rédacteur d’un des blogues de Religion en Libertad a mis en ligne ce jour de Pâques, une lettre qu’il a adressée au Saint Père via son adresse électronique benedettoxvi@vatican.va et il propose à ses lecteurs de faire comme lui en utilisant si cela peut leur faciliter la tâche, le modèle.

Sans doute existe-t-il déjà des tas d’initiatives dont nous avons eu l’occasion de parler mais je me suis permise de traduire ce courrier car le langage employé est vraiment significatif.
En effet d’abord le Père Juan désigne très clairement l’adversaire.
C’est une condition indispensable car comment peut on être efficace quand on nie un danger ou quand on ne sait pas contre qui on doit se battre! Malheureusement ce n’est pas, encore aujourd’hui, toujours le cas. Rappelons-nous les sourires amusés, à la lecture des déclarations tellement « prophétiques » du Père Gabriel Amorth (Exorcisme et Exorcisme (II) ), de certains voire même parmi des ecclésiastiques.
Et pourtant ! (*).
Le père Juan dit aussi que la doctrine (Les grandes lignes sont suffisamment connues par le plus grand nombre, pas la peine de les redire pas le menu, bref de discutailler !) et les consignes sont claires (La prière, la cohérence avec la Foi). Il n’est plus temps de tergiverser, il faut donc passer à l’action. La guerre que le Malin mène contre les créatures de Dieu et que nous avions cru dépassée dans notre suffisance d’hommes modernes, n’a jamais cessé, mais désormais nous avons retrouvé une feuille de route nette et précise, et en brave petit soldat, il faut y aller.
«L’Église est avec toi, doux Christ sur la terre », comme l'a dit si magnifiquement le Cardinal Sodano.
C’est cela la lettre du Père Juan !

La fameuse lettre (ma traduction) – Original ici

(Lieu et date)
A Sa Sainteté le Pape Benoît XVI
Palais apostolique
Cité du Vatican

Très Saint Père,

Je suis conscient du fait que le problème que nous vivons en relation avec les graves fautes sacerdotales vous fait beaucoup souffrir. Il nous affecte tous comme église que nous sommes et comme famille des fils de Dieu. Mais d’une manière tout particulière pour vous, votre Sainteté car vous êtes le Père et le Pasteur Suprême de l’Église.

Le démon s’infiltre par toutes les fentes et attaque sur tous les fronts. D’abord il pervertit les prêtres qu’il peut et ensuite il fait beaucoup de bruit autour pour scandaliser ceux qui sont les plus faibles dans la foi, et plus encore les ennemis de Dieu et de l’Église. Je regrette beaucoup tout ce qui se passe, mais je promets d’être à votre côté dans la prière pour mes frères les prêtres. Je prierai le Seigneur en cette année Sacerdotale pour qu’Il les préserve du mal et que les fasse héroïquement saints.

La doctrine et très claire. Votre Sainteté n’a pas besoin de se fatiguer à nous passer au crible tous les principes de notre foi en un langage parfaitement intelligible. Qu’est-ce qui manque ? Vous nous l’avez déjà dit Votre Sainteté : plus de prière et de cohérence avec la foi que nous déclarons. Le démon existe et il est très actif, et la fumée de l’Enfer s’infiltre par les fentes de l’Église, comme disait Paul VI. Je crois que nous devons prier avec plus de foi le Notre Père et dire avec force : Ne nous laisse pas succomber à la tentation et protége nous du mal (ndt Pensons très fort du Malin, comme dit le Père Gabriel Amorth !).

Votre Sainteté, comptez sur les humbles prières de ce pauvre pécheur. Nous sommes à vos côtés et nous savons que la barque de l’Église continue à naviguer en ayant toujours un Guide qui ne pourra jamais nous manquer. Je vais offrir des messes et des prières à vos intentions. Je demanderai chaque jour la sainteté pour les prêtres. En juin quand sera close l’année Sacerdotale, ne pourrait-on pas en commencer une autre dédiée, par exemple, à une demande ou à un approfondissement d’un élément de notre foi ? Cela nous fera beaucoup de bien.
Recevez mon affection et ma gratitude et mon entière disposition pour collaborer en tout ce que votre Sainteté nous suggère pour le bien de l’Église. Bonne fête de Pâques.

Votre fils

Signature

(*) Rien qu’aujourd’hui un homme (semble-t-il un déséquilibré) a tenté de frapper d’un manche à balais l’évêque de Munster pendant la Sainte Messe de Pâques. La presse raconte que l’évêque a évité le pire en se défendant avec un encensoir. Et j’ai déjà lu des commentaires de lecteurs allemands au bas des articles (mais l’on sait que le thème de l’église, via internet, sert bien souvent de défouloir) du genre : « Pour être respecté il faut être respectable » en faisant allusion bien sûr aux affaires de pédophilie. Il devient donc normal pour certaines personnes qu’un évêque parce qu’il y a eu des affaires terribles et souvent bien antérieures à sa prise de fonction dans son diocèse soit l’objet d’une justice personnelle (voire vengeance à transmettre de génération en génération) et d’un sacrilège en pleine cérémonie religieuse… Ben voyons ! Sommes nous encore en Europe et au vingt et unième siècle ?
Á la haine des caricatures et des papiers des journalistes, quoi qu’en pensent certains, ne peut succéder que la haine par les actes.
Et Munster, son évêque et sa cathédrale sont hautement symboliques.

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