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La véritable histoire de Galilée

Pour se changer les idées (et encore: il s'agit d'un cas d'école d'instrumentalisation d'un fait au détriment de l'Eglise!) Carlota a traduit un article du blog espagnol cope.es (8/4/2010)
Une formidable leçon d'histoire!
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Des articles de ce site ont été consacrés à Galilée, en particulier ici, autour d'une réflexion du Père Scalese.

Carlota

J’ai lu avec stupéfaction “l’amateurisme” des journalistes professionnels aux Etats-Unis (cf Les bobards du NYT ) mais aussi dans le monde puisque presque tous (sauf en Italie) ont pratiqué sans vergogne voire avec délectation le copier-coller, le but étant de fournir du papier noirci avec un gros titre, plutôt que de réaliser un véritable travail d’investigation.
C’est encore plus risible quand on voit que, dans une certaine Amérique donneuse de leçons, des avocats avides d’honoraires juteux et sûrs d’un triomphe annoncé semblent avoir construire leur argumentaire sur des textes plus qu’approximatifs et non sur des documents originaux avec traductions par un expert assermenté. Peut-on déjà parler d’arroseur arrosé ? On le souhaiterait si les journalistes honnêtes mais insuffisamment consciencieux en tiraient la leçon et si ceux qui disent vraiment la vérité n’allaient pas continuer à être ostracisés. Quant à ceux qui veulent continuer à gagner leur vie, peut-être n’ont-ils guère le choix ? comme le disait le journaliste espagnol Diego Contreras il y a plus d’un mois quand ces affaires ont commencé (Abus journalistiques): « J'ai peur que ce qui les importe c'est vivre au jour le jour et pouvoir manger » .
L’avenir nous le dira très vite.

Mais l’amateurisme (si nous voulons rester indulgents) ou plutôt la désinformation voulue (pour être peut-être plus réaliste) de journalistes au service de groupe de pression voire de pays, ne date pas d’hier. Et je ne résiste pas à l’envie de revenir sur l’une des nombreuses légendes noires forgées contre l’Église Romaine, celle de Galilée qui curieusement prend elle aussi naissance dans le monde anglo-saxon ! Mais il ne s’agit que d’une coïncidence.

Traduction de Carlota (L'original est ICI ) .

La véritable histoire de Galilée
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Selon une enquête du Conseil de l’Europe réalisée parmi les étudiants en sciences des pays de la Communauté, presque 30% d’entre eux sont convaincus que Galilée fut brûlé vif sur un bûcher de l’Église. Presque tous (97%), de toute façon, sont persuadés qu’il a été soumis à la torture. Ceux qui, vraiment un petit nombre, ont quelques choses de plus à dire sur le savant originaire de Pise, se rappellent la phrase « absolument historique », un « Eppur si muove ! » Et pourtant elle tourne, rageusement lancée, après la lecture de la sentence, aux inquisiteurs convaincus de pouvoir arrêter le mouvement de la terre aux moyens d’anathèmes théologiques.

Ces étudiants seraient surpris si quelqu’un leur disait que nous sommes actuellement dans l’heureuse situation de pouvoir dater avec précision, pour le moins, ce dernier détail qui est faux : la « phrase historique » fut inventée à Londres en 1757 par Giuseppe Baretti, un journaliste aussi brillant que peu digne de foi, la plupart du temps.

Le 22 Juin 1633, à Rome, au couvent dominicain de Santa Maria sopra Minerva, après avoir écouté la sentence, le « vrai » Galilée (pas celui du mythe) remercia les dix cardinaux, trois parmi eux avaient voté pour son acquittement, de la peine tellement modérée qu’ils lui avaient infligée. Parce qu’il était aussi conscient d’avoir fait son possible pour indisposer le tribunal, entre autres choses, en essayant de se payer la têtes des juges, - parmi eux il y avait des hommes de science de son envergure - en assurant qu’en réalité dans le livre contesté (qu’on avait imprimé avec un accord ecclésiastique arraché par duperie) il avait soutenu le contraire de ce qu’on pouvait croire.
En plus en quatre jours de discussion, il ne présenta qu’un argument en faveur de la théorie de la rotation de la terre autour du soleil. Et il était erroné. Il disait que les marées étaient provoquées par la « secousse » des eaux, à cause du mouvement de la Terre. Une thèse risible, à laquelle ses juges - collègues opposaient une autre, que Galilée jugeait « d’imbéciles » : et qui, cependant, était la bonne. Á savoir, le flux et le reflux de l’eau de mer sont dus à l’attraction lunaire. Comme le disaient précisément ces inquisiteurs que le Pisan insultait avec mépris.

Á part cette explication erronée, Galilée ne sut pas apporter d’autres arguments expérimentaux, vérifiables, en faveur de la centralité du Soleil et du mouvement de la Terre. Et il ne faut pas s’en étonner: le Saint Office ne s’opposait pas du tout à l’évidence scientifique au nom d’un obscurantisme théologique. La première preuve expérimentale indiscutable de la rotation terrestre date de 1748, plus d’un siècle plus tard. Et pour « voir » cette rotation, il faudra attendre jusqu’en 1851, avec le pendule de Foucault, si apprécié par Umberto Eco.

En cette année 1633 du procès de Galilée, le système ptolémaïque (le Soleil et les planètes tournent autour de la Terre) et le système copernicien (la Terre et les planètes tournent autour du Soleil) étaient deux hypothèses de même poids, sur lesquelles il fallait parier sans avoir de preuves décisives. Et beaucoup de religieux catholiques étaient en faveur de « l’Innovateur » Copernic, condamné, par contre, par Luther.

D’autre part, Galilée ne se trompait pas seulement quand il faisait référence aux marées, mais il était déjà tombé dans une grave erreur scientifique quand en 1618, étaient apparues des comètes dans le Ciel. Se basant dans des a priori en relation avec son « pari » copernicien, il avait affirmé avec insistance qu’il ne s’agissait que d’illusions d’optique et il s’en était pris durement aux astronomes jésuites de l’observatoire romain, lesquels disaient, à l’inverse, que les comètes étaient des objets célestes réels. Puis il se trompait de nouveau avec la théorie du mouvement de la Terre et de la fixité absolue du Soleil, quand en réalité le Soleil aussi bouge autour du centre de la galaxie.

Rien des phrases titanesques (la trop célèbre « Eppur si muove ! »), de toute façon, si ce n’est dans les mensonges des gens cultivés et puis des marxistes, cf Bertolt Brecht. Ils créèrent délibérément un « cas » utile à une propagande qui voulait (et veut) démontrer l’incompatibilité entre science et foi. Tortures? Geôles de l’Inquisition? Bûchers? Ici encore les étudiants européens du sondage seraient surpris. Galilée ne passa même pas une journée en prison et ne souffrit d’aucun type de violence physique. Et en plus, appelé à Rome pour le procès, il fut logé (à charge du Saint Siège) dans une demeure de cinq pièces avec vue sur les jardins du Vatican et avec un serviteur personnel. Après la sentence, il fut accueilli dans la merveilleuse Villa Medici sul Pincio. De là le « condamné » s’en fut comme hôte au palais de l’archevêque de Sienne, l’un des nombreux ecclésiastiques de haut rang qui l’aimaient, qui l’avaient aidé et encouragé, et auxquels il avait dédié ses œuvres. Finalement il arriva à son élégante villa d’Arcetri dont le nom était « Il gioiello » (le bijou).

Il ne perdit pas l’estime ou l’amitié d’évêques et de scientifiques, très souvent des religieux. Jamais on ne lui interdit de poursuivre son travail et il en profita, en continuant ses études et en publiant un livre – Discours et démonstrations mathématiques sur deux nouvelles sciences – qui est son chef d’œuvre scientifique. On ne lui a pas interdit non plus de recevoir des visites, et c’est ainsi que les meilleurs confrères d’Europe allèrent le voir pour discuter avec lui. Très vite fut levée l’interdiction de s’éloigner comme il le voulait de sa villa. Il ne lui resta qu’une seule obligation : celle de réciter une fois par semaine les sept psaumes pénitentiels. En réalité, cette « pénitence » avait pris fin au bout de trois ans, mais il la continua de lui-même, croyant comme il l’était, un homme qui avait été le bien aimé des Papes durant une longue partie de sa vie ; et qui, au lieu de s’ériger en défenseur de la raison contre l’obscurantisme clérical, comme l’affirme la légende forgée postérieurement, put écrire sans mentir, à la fin de sa vie : « In tutte le opere mie non sarà chi trovar possa pur minima ombra di cosa che declini dalla pietà e dalla riverenza di Santa Chiesa » Dans toutes mes œuvres, il n’y aura personne qui pourra trouver la moindre plus petite ombre de quelque chose qui rejette la piété et la révérence de la Sainte Église. Il mourut dans son lit à soixante-dix huit ans, avec l’indulgence plénière et la bénédiction du Pape. C’était le 8 janvier 1642, neuf après sa « condamnation ». Une de ses filles, une religieuse, recueillit sa dernière parole: « Jésus ! ».

Une lettre de Charlotte A Rome et en voyage: le Pape vu de près (V)