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La lettre de Jeannine (XI)

Elle nous fait revivre, presque minute par minute, le voyage à Malte. Magnifique! (20/4/2010)

J'ai cherché quelques images pour illustrer son texte (Papacy and the Vatican on Yahoo)
Cliquez sur les vignettes pour agrandir les photos.


Chère Béatrice,

Je suis redescendue de mon petit nuage et je replonge dans les problèmes du quotidien...

Depuis le début des affaires, l'Eglise est sous les tirs croisés des media, des personnes qui viennent de découvrir que cela existe et manifestent une immense indignation. On arrive à des aberrations et certains avalent tout rond toute cette boue. J'ai relevé dans le billet du Figaro TV Magazine du 18/4 signé par la directrice cet article : "on marche sur la tête". Elle parle de l'enquête en milieu pédophile dans l'émission "Les Infiltrés" . Face à un Canadien de 51 ans "sans remord" après dix ans de prison et qui lui avait décrit en salivant ses futures victimes, le reporter avait prévenu la police canadienne qui a arrêté ce monstre avant qu'il ne sévisse de nouveau; d'où polémique car UN JOURNALISTE NE DOIT JAMAIS DEVOILER SES SOURCES. Si certaines catégories ont le droit de se taire, de pratiquer cette dissimulation qui me fait horreur pour obéir à une règle bien établie alors pourquoi distinguer particulièrement l'Eglise? S'il n'y avait pas eu dénonciation, un preux chevalier aurait-il intenté une action contre un haut responsable canadien cloué au pilori pour une mise en danger de la vie des proies convoitées par ce pervers, cet être abject? Dans le Figaro Magazine du 17/4 cet autre entrefilet:
QUAND UN INSTITUTEUR EST CONDAMNÉ POUR PEDOPHILIE, EST-CE QUE L'ON DEMANDE AU MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE DE DEMISSIONNER (JB 76170 Lillebonne).
Le monde est fou, jusqu'où ira-t-on dans cette dégringolade?

Un grand merci pour m'avoir transmis les aimables paroles de Charlotte. Je suis très admirative de tous vos amis qui savent si bien écrire des articles très fouillés pour les informations qu'ils donnent et qui éclairent la personnalité de Benoît XVI. J'ai découvert les croquis de la Chouette. Si le forcené américain ou anglais persiste et signe ce n'est plus une seule barque qui accostera au rivage mais une véritable armada car il faudra assigner à comparution tous les civils, les laîcs, les militaires qui dissimulent dans leurs grands corps d'élite des éléments qu'il faudrait réduire à l'inaction. Qui ne sait pas que dans les bizutages, intouchables parce que gardiens de la tradition dans les grandes écoles il y a parfois des dérapages qui se terminent fort mal: violence physique mais aussi agressions que je qualifie de sexuelles et qui, chez certains, laissent des traces indélébiles? Qui s'en soucie? montée d'adrénaline, coup de sang contre l'Eglise, oui, mais pour les autres, totale impunité sauf si on se fait " épingler." Outreau restera dans les annales mais c'est un cas isolé.


Notre Benoît est revenu de sa parenthèse heureuse, sans même avoir été gêné par le nuage de cendres, la protection vient d'en haut (merci Béatrice!) pourtant les oiseaux de mauvaise augure avaient prédit que la pédophilie allait plomber ce moment de détente entre deux anniversaires. De toute façon je me demande comment notre Saint-Père aurait pu trouver une atmosphère plus polluée que celle qu'il respire dans cette Europe occidentale qui ne se nourrit que de cancans, d'idées toutes faites, de mensonges, de calomnies; faire pire me paraissait difficile. Je fais d'ailleurs mon mea culpa car, absorbée par des soucis personnels, j'ai cédé à la sinistrose ambiante, ce que je ne fais jamais.
Benoît XVI, dans son for intérieur, a dû bénir cette année le calendrier qui faisait coïncider 16 et 19 avec des journées ordinaires.

La Papal Foundation n'a cependant pas omis de lui offrir un gâteau d'anniversaire le 16.
83 ans est un bel âge surtout lorsqu'on le porte aussi bien que le Saint-Père. Il n'en fait pas mystère et il a bien raison. Bien vieillir c'est accepter cette réalité, admettre que l'on ne peut plus faire comme à 20 ans, savoir accepter ses faiblesses , pactiser avec elles et mettre à profit ces années pour se réaliser pleinement , ce qu'il fait admirablement. Ce que je vais dire est un jugement très personnel mais je crois que l'immense théologien aura acquis grâce à son ministère pétrinien une dimension pastorale liée à la fonction qui ne se serait peut-être jamais aussi bien manifestée. Cet homme est devenu un pasteur avec discrétion, réserve, mais avec beaucoup d'amour pour son troupeau. Si ceux de Munich qui étaient heureux de le voir partir pour Rome à cause de son manque de charisme sont encore vivants je me demande s'ils ont l'honnêteté de reconnaître qu'ils ne le connaissaient pas.

Samedi 17 avril, j'ai manqué le premier flash de KTO et n'ai eu que la rediffusion juste avant la cérémonie d'accueil. Benoît XVI est apparu très souriant, peut-être un peu gêné par le vent et a descendu la passerelle en saluant J'ai tout de suite remarqué la présence nombreuse des personnes qui étaient venues pour l'accueillir : accueil simple , chaleureux, sans formalisme, bien étoffé pour un si petit pays mais de même que la valeur n'attend pas le nombre des années le catholicisme ambiant qui imprègne cette population offre une profondeur que peuvent lui envier nos grands états occidentaux.

On se trouvait devant une rencontre heureuse entre personnes de qualité partageant les mêmes convictions et c'était le succès assuré. Pendant l'exécution des hymnes j'ai trouvé que notre Pape avait les traits tirés mais les mains de pianiste saluaient et jouaient une partition qui volait vers les présents, cela voulait dire qu'il était bien, il ne le fait pas toujours. Les discours échangés , sans langue de bois, étaient équilibrés mais sans concession et les applaudissements ont été denses dans une ambiance chaleureuse joyeuse et simple. Il y a eu entre le Pape et le Président de la République, en attendant la partie vraiment officielle, quelques échanges qui étaient peu protocolaires, paraît-il ,mais cela ne m'a nullement gênée; je ne suis pas du tout formaliste et cela contribuait à l'ambiance amicale. Les mots en maltais prononcés par le Saint-Père ont été salués affectueusement.

A La Valette la foule était nombreuse, joyeuse, enthousiaste. Les couleurs volaient au bout des bras qui s'agitaient, les drapeaux jaunes et blancs pour le Vatican, le rouge pour Malte, les casquettes, les cris des jeunes, les T-shirts qui animaient cette foule heureuse de recevoir leur père et le Père, les chants appris par les enfants pour souhaiter l'anniversaire de ce Pape qui avait pris le temps de venir les encourager, les rencontrer pour leur redire inlassablement son message d'amour; exigeant, gratifiant, détaillant leurs points de force, leur demandant avec humilité de le soutenir en soutenant l'Eglise. Pendant l'entretien privé dans le palais de la Présidence les enfants chantaient en allemand, en maltais, happy birthday et tout cela a demandé une solide préparation ainsi que la décoration des maisons avec les drapeaux, des grandes banderoles, les petits drapeaux distribués à la foule, les fleurs installées; tout ce qui prouve que l'on n'a pas affaire à un bricolage de dernière minute pour jeter de la poudre aux yeux.

L' accueil du président et de sa femme dans leur résidence privée a été d'une grande simplicité, tout ce qu'aime notre Benoît. Pour les photos de groupe pas de formalisme, on se place puis pour le photographe il vaut mieux se mettre autrement, légères hésitations, une main charitable aide et le cliché est en boîte, une photo de grande famille. Une nouveauté pas du tout protocolaire : le Pape photographié avec tous les parlementaires et en plus il les a bénis; Incorrigible, il fait tout pour trancher sur les autres, c'est lui le patron après tout.
Avec l'équivalent en France c'est : ou la révolution et on fait intervenir l'armée pour calmer les esprits, ou les services d'urgence débordés pour soigner les crises d'apoplexie; dans les deux cas on se retrouve avec des postes à pourvoir, une façon comme une autre pour régler les problèmes d'avancement.

La foule est venue nombreuse, enthousiaste, enfants, familles, adultes , groupes, pour une fête familiale et cela m'a infiniment plu. Benoît XVI avait un sourire heureux , très doux et la fatigue s'estompait parce que Malte lui offrait un grand bol d'air pur.

Dans l'église Saint-Paul, cet édifice baroque, le Saint-Père a prié devant le maître-autel. Il a rencontré les missionnaires, des religieux et religieuses. Il a été très applaudi et très souvent. J'aime beaucoup regarder ces visages qui s'éclairent d'un sourire large, spontané en voyant le Pape s'approcher , ces silhouettes qui tendent leurs mains pour embrasser l'anneau et caresser, serrer la main qui le porte. Chez les femmes ce simple geste revêt beaucoup de douceur, peut-être encore plus chez les cloîtrées.

Benoît est descendu dans la grotte pour prier dans ce lieu historique, une prière profonde, une attitude sobre pleine d'intériorité. Il a signé le livre d'or et ajouté plusieurs mots ce qu'il ne fait pas toujours . Les membres du Chapitre l'ont salué, lui ont remis des cadeaux dont une nouvelle calotte blanche de suite mise en service. Vœux d'anniversaire, applaudissements, cris de joie de la foule devant la grotte, drapeaux, chaleureuse bienvenue, même les cérémoniaires sourient et c'est le départ vers la nonciature pour la fin de la journée; Bilan provisoire: un succès.

Dimanche 18 avril, messe à Floriana, quai des Greniers; Les Maltais sont là pour encourager le Pape, ce sont eux qui le disent. La place est comble malgré le mauvais temps, beaucoup de vent, un ciel gris mais la ferveur est visible, palpable.A Malte être catholique se vit sereinement. L'ambiance est particulière, sans exagération mais avec une foi présente, vivante, on croît rêver. On a entendu par deux fois Benoît XVI chanter avec la chorale. La musique est belle.Très belle homélie dans une profonde communion; le Saint-Père rappelle que le Seigneur est notre seul guide, son amour nous mène vers le bonheur. Lorsqu'il dit: je vous aime tous, chaque membre de l'assemblée se sent reconnu aimé et il n'est plus seul. La tenue très sobre de notre pape contribue je trouve à la beauté de la célébration.

La rencontre avec les jeunes sur le quai de La Valette va conclure ce merveilleux voyage après avoir rencontré dans l'après-midi huit victimes sans journalistes, sans battage médiatique, du pur Benoît XVI.
Une fois de plus il fait ce qu'il veut et n'obéit à aucun dictat; comment voulez-vous que ces minus l'aiment!! Ce sont les JMJ de Malte avec animations, musique, jeunes très nombreux, leurs témoignages, enthousiasme, joie palpable et, cerise sur le gâteau, un pape détendu au milieu d'eux qui parle, écoute les explications et apprécie cette arrivée en bateau (Cologne, Sydney) avec toutes les embarcations qui l'escortent pour l'accostage.

Une mise en scène qui a beaucoup d'allure tout en conservant un caractère léger, simple, tout ce qui plait à Benoît XVI. J'ai aimé les coups de canons tirés pour l'arrivée du catamaran Saint-Pawl comme il se doit, ce mélange de recherche et de simplicité, la photo de groupe sur le pont avec les jeunes, les ecclésiastiques et notre Pape installé dans un fauteuil et discutant avec ses interlocuteurs.
Ensuite appuyé au bastingage, toujours entouré il salue, sourit et paraît faire provision de cet intermède heureux. Le courant passe fort bien avec la foule de ses enfants, son sourire est heureux, apaisant. La joie manifestée, l'affection criée, visible ont fait chaud au cœur de l'homme, ont pansé les blessures mais pour Joseph Ratzinger ce n'est pas la vraie réussite. Il a été entendu et surtout il espère que ce qu'il a semé donnera des fruits car lui n'est rien, seul Dieu compte.
Il a fait d'énormes progrès en faisant passer dans sa voix, dans ses gestes, combien il apprécie tout ce que l'assistance lui donne et jamais il n'oublie de remercier pour tout ce qu'il emporte dans son cœur et sa prière; rien ne lui est dû, tout est cadeau, grâce, don du Ciel.

Fin du voyage, cérémonie de départ avec encore la présence du Président et de son épouse comme à toutes les célébrations. Evitons les comparaisons désavantageuses. Cérémonie simple pleine de cordialité et décontractée. Dans les directs on a vu davantage Mgr Gänswein et c'est très bien. Lui aussi est devenu plus proche de Benoît XVI, toujours souriant mais moins au garde-à-vous. Juste avant le départ j'ai ri en voyant Mgr Gänswein et les deux cérémoniaires, pour dire au revoir au Saint-Père avant d'embarquer, plonger dans une profonde révérence (terme inexact je pense) avec anneau papal embrassé tout en riant; ambiance très détendue, un trait d'humour. J'ai attendu le dernier flash.

Mon opinion sur ce voyage : un vrai bonheur. Tout a été pensé, calculé, préparé pour que ce voyage soit une réussite et pour cela il fallait de la part des participants beaucoup de foi, de disponibilité, de souci de l'autre pour le toucher, lui montrer qu'il est aimé, respecté, soutenu.attendu. Cela m'a infiniment touchée.
Malgré la fatigue, même si les traits sont tirés, la joie porte notre saint-Père.

La jolie chevelure blanche indisciplinée ajoute à la douceur du personnage mais cette douceur cache une volonté de fer, un total oubli de lui-même, une recherche incessante de la Vérité, un amour incommensurable pour son Eglise même lorsqu'elle le blesse et qu'elle montre ses faiblesses qu'il ne cherche pas à dissimuler.
Pour un pontificat qui, aux dires de certains, allait être plan-plan, une pause après la tornade, une période de transition mais chaque nouveau pape est un maillon qui s'insère dans dans la longue chaîne du catholicisme, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne connaissaient rien à l'homme qui venait d'être élu ou ne voulaient pas admettre ce qui était une évidence; une telle personnalité n'allait pas se contenter de chausser benoîtement les pantoufles de son prédécesseur. Il a gardé la même ligne mais en y imprimant son sceau personnel, en se consacrant à l'Eglise et c'est cela qui dérange. Désolée de ne pas apprécier les idées fixes des media, des catholiques ou autres, sensibles à toutes les sirènes qui entretiennent les rumeurs, les calomnies et encombrent les esprits au point de les rendre imperméables à la vérité, à la simple évidence, au raisonnement élémentaire. Ces fixations les transforment en réceptacles pour tous les stéréotypes leur faisant ainsi perdre leur objectivité.

Je crains d'avoir employé trop souvent certains mots : joie, enthousiasme, chaleureuse, sourit et sourire, foule, douceur, etc... mais je ne suis pas parvenue à trouver tous les remplaçants dont j'aurais eu besoin. Excusez-moi pour cela.

Je vous laisse et vous demande de me pardonner ce long commentaire mais grâce à Benoît XVI j'ai oublié un peu la réalité.
Jeannine

Un lecteur belge Les ennemis du Pape