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Cinema et désinformation

Critique d'un énième film antichrétien, "Le disciple", une production hispano-américaine, qui nie la divinité de Jésus, et qui pourtant été financé par la région d'Andalousie. Traduction de Carlota (27/4/2010)

Carlota



Le film “Le disciple” réalisé par l’Espagnol Emilio Ruiz Barrachina à partir de son propre livre homonyme, a été présenté le 17 avril dernier au festival de cinéma de Málaga (ville également réputée comme beaucoup en Espagne pour ses magnifiques processions que venaient de vivre les fidèles pratiquants et moins pratiquants à l’occasion de la Semaine Sainte). Cette production a pour thème central Jésus Christ. La polémique a déjà commencé à faire rage et son réalisteur affirme sans complexe que grâce aux dernières découvertes des historiens, c’est la première oeuvre qui se détache de la posture officielle du christianisme.

Bien évidemment il s’agit d’un film antichrétien qui nie la divinité du Christ et le transforme en résistant de l’occupation romaine. C’est encore une production qui tombe à pic (mais je ne parlerai pas de complot puisque certains évêques français n’en voient pas et donc de simples coïncidences. Vraiment en ce moment le christianisme est un sujet à la mode qui se vend bien !). Le film hispano - étasunien tourné en anglais, a bénéficié d’un financement qui n’est pas anodin (dont une allocation de la Communauté autonome d’Andalousie) et qui permet de montrer de belles images susceptibles de séduire. Des plus que rares éléments historiques peuvent peut-être surnager (mais il est vrai que je manque de repères n’ayant pas lu les rapports de police des troupes d’occupations romaines de l’époque !) dans un océan cinématographique d’inventions, afin d’asseoir une technique de désinformation désormais bien connue, comme vous allez pouvoir en juger.

Avant de vous transcrire ce que dit la critique du film (original ici ) rédigée par Juan Orellana, directeur du département de Cinéma de la Conférence Épiscopale Espagnole, je me permets de faire remarquer que ce prétendu résistant à l’empire romain qu’aurait été Jésus, aurait bien mal fait passer son message pour que Paul (citoyen romain, il est vrai) écrive à Tite (un païen devenu chrétien et placé à la tête de la communauté chrétienne crétoise, il y a un peu plus de 19 siècles) notamment: « Que les esclaves soient soumis en tout à leurs maîtres, qu’ils soient agréables, qu’ils ne contredisent pas, ne détournent rien, montrent au contraire une totale bonne foi, pour faire honneur en tout à l’enseignement du Christ notre sauveur » (Tite, II, 9-10) et « Rappelle-leur de se soumettre aux principautés et aux pouvoirs, et d’obéir…de ne blasphémer personne, d’être accommodants,…montrant une totale douceur envers tous les hommes » (Tite, III -1-2).

Ci-dessous le lien vers la bande annonce du film où déjà « la messe est dite » si je puis me permettre ce jeu de mots. On notera que l’arrangement musical et le chanteur sont typiques des Gitans d’Espagne dont les ancêtres quittèrent le Punjab seulement au XIème siècle. Certes l’illustration musicale est très attractive mais elle n’est pas vraiment en rapport avec les faits historiques pourtant bien mis en avant pas l’auteur-réalisateur…. Certains pourraient évoquer les humoristes « les Inconnus », qui avaient déjà fait une mini séquence avec un Jésus super Rambo, mais je crois qu’ils avaient le mérite, eux, de ne pas se prendre au sérieux !

http://www.youtube.com/...

« Le disciple »: une ineptie antichrétienne subventionnée par le gouvernement
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L’écrivain Emilio Ruiz Borrachina met en scène une adaptation de son propre roman, “Le disciple”, une vie de Jésus, qui n’a rien à voir avec le Jésus historiques des Évangiles. La thèse centrale du film est que les évangélistes décidèrent d’écrire l’histoire d’un personnage vaguement inspiré d’un opposant anti-romain détraqué, et qui était le jeune disciple d’un vieil homme Jean Baptiste.

On peut néanmoins remercier le film de ne pas y aller par quatre chemins et d’exprimer clairement la position du réalisateur. Il est impossible d’identifier la moindre chose avec l’histoire réelle de Jésus de Nazareth. L’objectif est de nier la divinité du Christ, sa conception virginale, sa résurrection, son célibat (ndt : Voilà encore un célibat qui travaille un cinéaste !) et sa relation personnelle avec Dieu. Ce qu’il en reste c’est un exalté, visionnaire et violent, qui ne sait pas ce qu’il veut et qui manque du plus petit charisme humain.

Ce qu’il faut d’abord dire que le réalisateur a eu l’insolence d’affirmer à la présentation de son film à Madrid que c’était le premier film réalisé sur Jésus dans l’histoire du cinéma espagnol. En réalité le film est un monument à la désinformation. Depuis 1918, avec l’œuvre d’Arturo Carballo, « Jésus, le pèlerin de la lumière », il y en a eu quelques uns, de films espagnols sur ce thème, comme le montre l’étude de Montserrat Claveras dans son livre « La passion du Christ au cinéma » (Éditions Encuentro, 2010). Au cours de cette même intervention, le cinéaste a assuré que les mots que prononce Jésus dans le film sont littéralement extraits de l’Évangile, quoiqu’en d’autres contextes. J’ignore quelle édition du Nouveau Testament a manié Barrachina, mais je n’avais jamais entendu Jésus dire jusqu’à ce jour : « Que puis-je faire pour l’oublier (Marie Madeleine) ? » ou apostropher violemment Marie, sa mère : « Comment as-tu osé vendre l’épée de mon père ? ». Inouï.

Dans le générique s’expose déjà visuellement la proposition du film : on voit une image du Christ de laquelle on va effacer progressivement le halo de sainteté qui lui entoure la tête. Le film dédivinise le Christ ; c’est sa principale intention. Pasolini l’avait déjà fait, mais il n’avait pas eu à recourir à une ineptie. Ensuite on nous dit que Jésus n’était pas « nazaréen » mais « nazaré », c’était un « nazir », c'est-à-dire un consacré à Dieu, qui prononçait des vœux déterminés comme ne pas boire de vin, ne pas se couper les cheveux, ou le célibat. Dans le film Jésus était le fils d’une famille nombreuse, sa mère Marie n’était pas vierge, Saint Joseph meurt dans un combat contre les Romains (ndt ça c’est vraiment le summum ! Il aurait pu se battre à coup de varlopes !) et Jésus est boiteux, à la suite d’une blessure due à coup d’épée.

Ce Jésus était le disciple préféré de Jean-Baptiste, un agitateur anti-romain. Jésus devient le meneur d’une cellule anti-impérialiste qui a pour prétention de faire un coup d’état à Jérusalem. Judas l’Iscariote est chargé d’obtenir des armes au marché noir. Marie qui voit que son fils va se mettre dans de beaux draps, demande à Marie Madeleine, la prostituée, de le séduire pour au cas où ainsi son fils turbulent se recentrerait sur d’autres intérêts. Et la Marie Madeleine, profitant de la cuite que Jésus se prend aux noces de Cana, y arrive. Et voilà tout le film jusqu’à une Passion de bandes dessinées, apothéose de ce délire. Bien sûr il n’y a pas de miracles, de résurrection, ni même la moindre présence de la Transcendance. Et la prédication de l’amour et du pardon on l’attribue à… Platon! (ndt Lui aussi devient en ce moment le chouchou des cinéastes cf Agora !)

Si Jésus est ce pathétique fantoche, comment s’expliquer que durant 2000 ans des millions d’hommes l’ont suivi, ont affirmé qu’ils l’ont rencontré et qu’il a changé leur vie ? Quelle est la réponse de Barrachina ? Le Pouvoir ? La superstition? Cela se peut, mais il faut tant de foi pour croire cela, que pour des hommes de peu de foi, comme moi, il nous est plus facile de croire au Christ, fils de Dieu, de qui nous avons l’expérience bien présente. Peut-on avoir l’expérience présente d’un mort ?

Cinématographiquement parlant le film a une double structure. D’un côté Jean, le disciple préféré de Jésus qui nous raconte la véritable vie de Jésus, celle dont nous venons de parler. À ses côtés, Luc invente effrontément la rédaction de l’Évangile selon son bon plaisir, jusqu’à provoquer l’indignation de Jean qui lui intime l’ordre de ne pas continuer à raconter des mensonges (ndt : Et pourtant médecin et le plus savant des évangélistes, le vrai Luc est bien reconnaissable par la précision de ses textes et des détails qui donnent une authenticité plus grande encore à son récit !). Par ailleurs et en parallèle nous allons découvrant cette absurde vie de Jésus. L’esthétique du film est indigente, sans relief, déclamée et paraîte sorti du tunnel du temps pour nous ramener aux pires années du cinéma espagnol. La seule chose intéressante c’est l’utilisation du flamenco dans la bande sonore, une bande sonore qui est faite de morceaux de musique classique (Vivaldi, Haendel, Bach, Beethoven...).

Barrachina dit s’inspirer de l’esthétique de Pasolini et de Buñuel. Du premier je suppose qu’il fait référence à la mise en scène radicale et minimaliste de « l’Évangile selon Saint Mathieu » et du second aux prétentions iconoclastes du surréalisme. De toute façon, « Le Disciple » est à des années lumière de l’esthétique et du sens artistique des deux génies. Mais de qui le réalisateur se sent le plus débiteur c’est de Dreyer, de cette vie de Jésus qu’il n’est jamais arrivé à filmer. Sans commentaire!


Voilà, c’est le film que les Andalous ont financé par l’intermédiaire de gouvernement autonome de la province, et tous les Espagnols, par l’intermédiaire du ministère (ndt : de la culture)

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Note de Carlota

En conclusion de ma traduction: Comme catholique, nous avons la capacité à pardonner l’auteur d’un film comme «Le disciple » même si nous ne sommes dupes. Et après cette magistrale « exécution en règle » mais plein d’humour (à laquelle je souscris totalement) du « chef d’œuvre » de Barrachina, par Juan Orellana, souhaitons au film une bonne continuation en salle !

Transparence censurée Soutien aux vraies victimes ou marché juteux ?