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Première partie: le voyage apostolique a Arezzo et Sansepulcro. (15/5/2012)

Tous les articles sur la visite en Toscane ici:
Toscane
A suivre, la lettre de Jeannine (sur les autres évènements récents)




Chère Béatrice,

Il y a longtemps me semble-t-il que je ne vous ai pas donné de mes nouvelles, c'est à dire écrit au sujet de notre Saint-Père.

Hier Benoît XVI a passé la journée en Toscane et la météo déplorable a perturbé sa journée, tous désagréments qu'il a supportés avec calme et le sourire.
Arezzo, sous un ciel chargé, attendait l'arrivée de notre Pape. Les autorités étaient présentes : Mario Monti et son épouse, le maire, d'autres personnalités, l'archevêque ravi, le nonce apostolique...
C'est en papamobile , vitres baissées, que le Saint-Père a gagné le grand espace très fleuri devant la cathédrale.
La première chose que j'ai remarquée a été le visage reposé, très souriant de notre Pape et sa disponibilité pour saluer d'un geste large. Il y avait des enfants en costume pour l'accueillir et pendant le trajet en voiture entre l'hélicoptère et le parc devant la cathédrale Saint-Donat un arrêt pour permettre au Pape d'embrasser un bébé qui lui était tendu par les
préposés habituels, un bien joli souvenir à garder pour la famille et à partager avec l'enfant plus tard.
Beaucoup de fidèles pour l'attendre, l'entendre, 30000 personnes joyeuses qui applaudissent avec enthousiasme, un deuxième arrêt pour les paroles d'accueil du Maire et de l'archevêque, au niveau du podium où sera célébrée la messe. J'aime bien cette image de l'évêque de Rome assis sagement et qui écoute les paroles directes et très chaleureuses qui lui sont adressées. Sur le mur derrière l'autel, au-dessus du siège qu'il occupera il y a ses armoiries. Bien sûr la crise est
omniprésente dans tous les propos mais on ne tourne pas au misérabilisme. La ville fait un cadeau à Benoît XVI : une médaille réalisée par les orfèvres d'une société de la cité.

L'archevêque prend la parole: un ton simple, un exposé de la situation et notre Saint-Père suit, attentif. Un léger sourire flotte sur ses lèvres lorsque Mgr Fontana évoque les étudiants qui écoutaient le professeur leur expliquant l'amour de Dieu (ce que je dis est approximatif car pour le discours de l'archevêque je regardais le CTV et, malgré la traduction, certaines m'échappaient).
L'initiative de cette collecte organisée au profit des plus pauvres et qui est remise au Pape pour ses œuvres a dû lui aller
droit au cœur. Il reçoit une croix pectorale entièrement faite à la main. Il y a beaucoup de jeunes dans l'assemblée et un grand calicot en allemand qui ne peut avoir échappé au Saint-Père. Les religieuses sont un excellent public qui applaudit à tout rompre et offre un visage éclairé par des sourires radieux. Mgr Fontana a reçu un calice en cadeau du Pape.

Toujours en papamobile Benoît XVI revient de la sacristie en tenue de célébrant, souriant, saluant et au pied du podium il retrouve ses cérémoniaires.
J'apprécie ces grandes célébrations qui se déroulent comme un ballet bien réglé, pas de précipitation, tout est prévu, pensé. J'ai noté la personne malvoyante qui assure la première lecture en Braille, l'habituelle douceur souriante du Pape pour écouter les quelques paroles qui lui sont murmurées lors de la procession des offrandes, la musique typique, ancienne pendant la consécration, le geste léger de notre Benoît, pendant le temps de méditation après la communion, pour chasser un petit insecte ou une poussière en visite importune sur sa tenue. Après s'être adressé aux fidèles et récité le Regina Cæli Benoît XVI donne la bénédiction à cette assemblée nombreuse, chaleureuse, joyeuse. Très souriant, visage serein, il salue longuement. Les cloches sonnent à toute volée comme elles l'avaient fait pour annoncer son arrivée. Avant de reprendre la voiture pour aller visiter la cathédrale, il se retourne encore pour saluer de nouveau la foule enthousiaste qui applaudit, vive le Pape, les casquettes s'agitent.

KTO reprend l'antenne mais sur le CTV je vois que les fidèles ne partent pas, aussi je continue à suivre et de nouveau le Saint-Père repasse dans les allées, vitres baissées, souriant, au milieu des fidèles nombreux qui sont restés à l'attendre avant de s'éloigner. Pendant ce temps les bénévoles commencent à remettre de l'orde sur cette grande place.

Que retenir de cette matinée en dehors de la richesse des paroles de Benoît XVI qui pour moi sont toujours à reprendre, à réviser dans le calme : une excellente organisation pour l'accueil des fidèles, du Saint-Père, digne de JMJ selon KTO, un organisateur ravi de recevoir ce visiteur illustre et qui a visé à l'excellence non par orgueil, mais par souci de lui prouver combien sa visite était appréciée, un évêque de Rome en bonne forme malgré une petite toux, détendu, très souriant, bien plus que certaines fois, saluant encore et encore, recevant ses cadeaux avec simplicité, reconnaissance.
Je suis peut-être aveugle (ce n'est pas du tout mon genre...), mais je trouve que ce Pape âgé porte admirablement bien ses années ce qui ne doit guère convenir à ceux qui appellent de leurs vœux l'arrivée d'un pontife qui transformera d'un coup de baguette magique l'Eglise actuelle "sclérosée" en une nouvelle Eglise ouverte à tout et à tous, le paradis sur terre.

La seconde partie du voyage a été plus mouvementée par suite d'une météo déplorable. Voulant ne rien perdre de ce déplacement j'ai tenté de suivre sur le CTV et j'ai eu quelques aperçus de La Verna, la papamobile en contrebas , garée sur une voie à droite d'une grande route. En hauteur quelques personnes tentaient vainement de garder des parapluies ouverts et cela me faisait penser à la veillée des Quatre Vents à Madrid et à la météo exécrable qui avait fortement perturbé le voyage à Mariazzel, bien avant.
J'ai vu quelques franciscains souriants pour certains mais qui ont paru quitter la chapelle et pour cause car ils devaient savoir que le Saint-Père ne viendrait pas.
Visite photographique de la chapelle aux stigmates; là-haut le ciel était plombé, presque la nuit et elle paraissait fort sombre.
Puis je me suis retrouvée avec quelques annonces faites en italien devant une foule arrosée qui attendait et cela aurait dû me faire comprendre que j'étais ailleurs, ce que je n'ai réalisé qu'un voyant une pancarte routière indiquant Sansepolcro. J'étais seule devant l'ordinateur mais j'ai éclaté de rire en réalisant ma sottise et stoïque j'ai attendu, avec les habitants de cette petite ville que notre Benoît arrive, très en avance sur l'horaire prévu. Une véritable fête, de la joie partout, des décorations trempées, des parapluies de toutes les couleurs, idem pour les imperméables, des oriflammes et des drapeaux mouillés, une musique d'ambiance surprenante destinée, je pense, à remonter le moral des troupes, des messages en italien qui ne m'éclairaient pas, et pas de traducteur... Flavio me manquait.
Tous ces gens qui attendent sont bien décidés à voir arriver le Pape. Soudain les cloches sonnent et c'est le signal qui indique que la voiture du Saint-Père arrive: il est 18h22 . Benoît XVI, son secrétaire, parapluies blancs, cadeaux et fleurs offerts par des fillettes en costumes d'époque et notre Benoît salue bras grands ouverts, rentre dans la cathédrale vide pour un temps de recueillement. Il ressort un quart plus tard et gagne un podium abrité, installé pour la circonstance. Il écoute les paroles très directes du Maire, une jeune femme qui vient le saluer et l'embrasse : échange de cadeaux, des livres et chapelet. Puis notre Pape lit le message soigneusement préparé; sous une apparente simplicité toutes ses paroles sont significatives, il est interrompu par des applaudissements. Où est le temps où il ne fallait pas l'interrompre, on ne parle pas au Pape, on ne touche pas le Pape?, les manquements au protocole ne me dérangent pas du tout lorsqu'ils expriment respect, affection, une réelle proximité.
Son discours est très applaudi . On lui présente deux bébés qu'il embrasse avec une infinie douceur, des enfants, des handicapés envers lesquels il retrouve des gestes paternels, lents, précautionneux mais très naturels. Il reçoit une magnifique présentation de spécialités que le secrétaire récupère, comme les autres cadeaux avec rapidité (trop pour moi mais je ne connais pas les usages).
Il recommence à pleuvoir mais Benoît XVI est dans se voiture. Des tambours et des figurants en costume Renaissance accompagnent son départ.

Journée pleine d'imprévus vécue avec confiance et abandon, un pape heureux de ce temps au contact de ses enfants qu'il n'avait pas encore visités et qui, à leur tour, remerciaient de ce merveilleux cadeau pour le millénaire de leur ville: la présence du Pape.
Pour moi, une journée réussie.


* * *

A suivre