Que se passe-t-il - vraiment - au Vatican ?, titre l'envoyé spécial du Figaro à Rome. Il convient de saluer un remarquable travail de vrai journaliste. (14/6/2012)
http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2012/06/
Je ne me permettrai pas de discuter ce travail.
Pour avoir passé moi-même (qui ne suis pas journaliste, mais qui essaie d'être honnête) pas mal de temps à essayer de répondre à sa question, avec la différence de taille que j'ai travaillé sur des sources de seconde main, mais que, pour les pratiquer depuis longtemps, je crois fiables, je veux juste exprimer mon appréciation.
JM Guénois a pris le temps de la réflexion, et donc le recul (minimum) nécessaire, et il livre sa synthèse très fouillée.
Il a surtout très à coeur de justifier que le métier de journalisme a aussi ses lettres de noblesse, même si certains specimen ont des pratiques qui font honte à la profession, et il y parvient bien (*).
J'ai lu son article très attentivement, et rien ne m'a fait sursauter... sauf peut-être l'allusion à de prétendues "6 crises majeures en 7 ans de pontificat". Toutes ces crises ont fait l'objet du livre de Tornielli, intitulé, de façon très claire: un pontificat sous les ATTAQUES.
Des ATTAQUES, par définition, cela vient de l'extérieur.
J'ai aussi trouvé des choses inédites comme cette "pépite"... qui confirme ce que j'ai déjà écrit:
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[Petite anecdote, au passage. Ou plutôt confidence, lâchée par le Père Lombardi, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, il y a trois ans, à la sortie de son bureau. Une pépite, comme souvent à cet instant de la dernière poignée de mains lors des entretiens romains. Je l'avais interrogé sur le bilan de la crise des prêtres pédophiles et il avait donc conclu, hors interview : « tu sais, - car ce jésuite senior et retors peut se permettre de tutoyer les journalistes - après ce scandale, il y en aura d'autres... ». D'autres ? « Oui et cela pourrait toucher les finances... » J'étais sorti dubitatif mais prévenu].
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Tout au plus puis-je regretter que l'aspect moral, et, disons, spirituel, religieux (essentiel, pourtant), soit presque entièrement laissé de côté, faisant juste l'objet de vagues allusions en fin d'article: mais je le comprends, par ailleurs, c'est difficile dans un journal "laïc" comme le Figaro.
C'est l'aspect qui est traité par d'autres ici:
- La force tranquille de Benoît XVI (Messori)
- Pourquoi l'Esprit de Dieu a mis Benoît là (Marcello Pera)
- Une épine dans le flanc du monde postmoderne (José-Luis Restàn)
L'article est à lire en entier ici: http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2012/06/que-se-passe-t-il---vraiment-.html
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(*) On lit dans l'article:
Je reste étonné par la « chance » dont a bénéficié l'auteur du livre, Gianluigi Nuzzi. Son ouvrage ne vaut que par les documents qu'il colporte car son analyse du système est assez sommaire. Mais son livre-document est absolument exceptionnel pour les lettres volées et publiées. On comprend beaucoup de choses sur le Vatican. Il n'en est pas à son coup d'essai toutefois. Il avait publié un livre sur les finances du Vatican en utilisant les mêmes méthodes : un monseigneur lui avait communiqué comme par miracle, des caisses et des caisses de documents secrets. La question que je me pose, dans un pays où tout est mêlé - le responsable de la gendarmerie Vaticane (ndlr: Domenico Gianni) qui conduit actuellement l'enquête est, par exemple, un ancien des services secrets italiens ! - et où, rien n'arrive pas hasard, est la suivante : comment et pourquoi un seul journaliste concentre sur lui seul, et à deux reprises en quelques années, une telle charge de documentations secrètes ? Aucune jalousie professionnelle dans mon esprit sinon que le journalisme n'est pas compatible avec le vol, voire l'achat de documents (démenti toutefois par Nuzzi) ou avec l'utilisation tout court ou commercial de documents objectivement volés. Mais je ne crois aucunement à la situation où vous trouvez un beau matin, sur votre bonne mine et sous votre porte, des documents aussi compromettants prêts à la publication...
