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Les éditions San Paolo viennent de publier un petit livre, recueil de pensées du Saint-Père sur la famille, intitulé "L'amore si apprende. Le stagioni della famiglia".
La Bussola en publie un passage
(http://www.labussolaquotidiana.it/ita/articoli-la-missione-della-famiglia-5114.htm ). Ma traduction (23/4/2012).

     



La mission de la famille
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Le présupposé dont il faut partir, pour pouvoir comprendre la mission de la famille dans la communauté chrétienne et ses devoirs de formation de la personne et de transmission de la foi, reste toujours celui de la signification que revêtent le mariage et la famille dans le plan de Dieu, créateur et sauveur. (...)

Mariage et famille ne sont pas en réalité une construction sociologique dûe au hasard, produit de situations historiques et économiques particulières. Au contraire, la question du juste rapport entre l'homme et la femme trouve ses racines dans l'essence la plus profonde de l'être humain et ne peut trouver sa réponse qu'à partir de là. C'est-à-dire qu'elle ne peut pas être séparée de la question antique et toujours nouvelle de l'homme sur lui-même: qui suis-je? qu'est-ce que l'homme? Et cette question, à son tour, ne peut pas être séparée de la question au sujet de Dieu: Dieu existe-t-il? et qui est Dieu? quel est vraiment son visage?

La réponse de la Bible à ces deux questions est unitaire et conséquentielle: l'homme est créé à l'image de Dieu, et Dieu lui-même est amour. Ainsi, la vocation à l'amour est ce qui rend l'homme authentique image de Dieu; il devient semblable à Dieu dans la mesure où il devient quelqu'un qui aime. De ce lien fondamental entre Dieu et l'homme en naît un autre: le lien indissoluble entre esprit et corps: l'homme est en effet âme qui s'exprime dans le corps et corps qui est vivifié par un esprit immortel. Le corps de l'homme et de la femme ont donc aussi, pour ainsi dire, un caractère théologique, ce n'est pas simplement un corps, et ce qui est biologique chez l'homme n'est pas seulement biologique, mais est expression et accomplissement de notre humanité. De même, la sexualité humaine n'est pas juxtaposée à notre 'être' une personne, mais en est une partie. Ce n'est que lorsque la sexualité est intégrée dans la personne, qu'elle réussit à donner un sens à elle-même.

Ainsi, des deux connexions, de l'homme avec Dieu, et dans l'homme, du corps avec l'esprit, en résulte une troisième: celle entre personne et institution. La totalité de l'homme inclut en effet la dimension du temps, et le «oui» de l'homme est un 'aller' au-delà du moment présent; dans son intégralité, le «oui» signifie «pour toujours», est il constitue l'espace de la fidélité. Ce n'est que dans cet espace que peut croître cette foi qui donne un avenir et consent aux enfants, fruit de l'amour, de croire en l'homme.

La liberté du «oui» se révèle donc liberté capable d'assumer ce qui est définitif: la plus grande expression de la liberté n'est pas, alors, la recherche du plaisir, sans jamais arriver à une véritable décision; c'est au contraire la capacité de se décider pour un don définitif, dans lequel la liberté, en se donnant, se retrouve pleinement. Concrètement, le «oui» personnel et réciproque de l'homme et de la femme ouvre l'espace pour l'avenir, pour l'authentique humanité de chacun, et en même temps est destiné au don d'une vie nouvelle. C'est pourquoi ce «oui» personnel ne peut être qu'un «oui» également publiquement responsable, par lequel les conjoints assument la responsabilité publique de la fidélité.

Aucun d'entre nous, en fait, n'appartient exclusivement à lui-même: et ainsi, chacun est appelé à assumer au plus profond de lui-même sa propre responsabilité publique. Le mariage comme institution n'est donc pas une ingérence indûe de la société ou de l'autorité, l'imposition d'une forme, de l'extérieur; c'est au contraire l'exigence intrinsèque du pacte de l'amour conjugal.

Les diverses formes de dissolution du mariage d'aujourd'hui, comme les unions libres et le «mariage à l'essai», jusqu'au pseudo-mariage entre personnes du même sexe, sont en revanche des expressions d'une liberté anarchique, qui passe à tort pour véritable libération de l'homme. Cette pseudo-liberté repose sur une banalisation du corps, qui inclut inévitablement la banalisation de l'homme.

Son présupposé est que l'homme peut faire de lui-même ce qu'il veut: son corps devient ainsi une chose secondaire du point de vue humain, à utiliser comme on le souhaite. Le libertinisme, qui passe pour la découverte du corps et de sa valeur, est en réalité un dualisme qui rend le corps méprisable, le plaçant pour ainsi dire, en dehors de l'authentique être et de l'authentique dignité de la personne.