Des statistiques... bénies par l'Esprit-Saint
Des chffres éloquents pour apprécier l'inlassable activité de Benoît XVI pour l'Eglise et l'Evangile. Une lettre ouverte dans L'Avvenire, et la réponse du directeur (16/1/2010)
Le professeur Lucio Coco (que je découvre à cette occasion: http://www.luciococo.it/ ) est un spécialiste de littérature grecque classique, et de littérature chrétienne antique grecque et latine.
Il a en outre publié de nombreux ouvrages destinés à présenter et faire connaître la pensée de Benoît XVI.
Ici, il écrit une merveilleuse lettre au directeur de l'Avvenire (qui lui répond) pour dresser un bilan chiffré du Pontificat pour l'année écoulée.
Un bilan nécessaire, car d'autres ne s'en sont pas privés, avec très souvent des conclusions réductrices.
Or il s'agit là de tout autre chose que les statistiques froides et souvent orientées qui émaillent certains autres sites.
Trouvé grâce à Raffaella.
Ma traduction:
La lettre de Lucio Coco
"Saint-Père, merci pour votre enseignement"
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Cher directeur,
en fin d'année, l'usage est de dresser des bilans. C'est pourquoi je voudrais m'attarder sur quelques chiffres qui me semblent significatifs pour expliquer les activités du Saint-Père. En 2009, le Pape Benoît XVI a prononcé 202 discours, livré 55 homélies, il a récité 59 angélus et tenu 44 catéchèse. Il a également publié une encyclique, il a écrit 32 lettres et a été l'auteur de 39 messages pour un total de pas moins de 429 interventions.
Il s'agit vraiment d'un travail infatigable et immense si l'on ajoute à tout cela les voyages apostoliques (5 en Italie et 3 à l'étranger) et si l'on pense que nous parlons d'un homme qui a déjà atteint 82 ans. Il me semble que ces chiffres suffisent pour donner l'idée non seulement de la quantité mais aussi de la qualité d'une vie toute entière consacrée, chaque jour et sans relâche, à rappeler aux hommes de notre temps de faire place à Dieu dans leur vie, à les aider à témoigner avec plus la force la foi dans le Christ et à le reconnaître comme le centre de leur vie, à soutenir la tâche pas toujours facile de l'Eglise de guide des âmes et de soutien aux personnes, à soutenir les prêtres dans leur mission (je pense à l'Année sacerdotale en cours, fixée par le Pape Benoît XVI), à intervenir dans les questions cruciales de notre époque, la famille, la bioéthique, l'environnement, l'emploi et l'économie.
De tout cela, je voudrais finalement tirer le voeu que cette capacité qui est la sienne de se donner à fond, puisse, chaque jour de la nouvelle année, servir d'exemple pour nous aussi.
Lucio Coco
La réponse du directeur de L'Avvenire
Votre lettre belle et documentée me conduit à exprimer un sentiment que je voudrais partager avec vous et avec tous les lecteurs: c'est une profonde gratitude pour le don de ce Pape qui se prodigue inlassablement pour l'Evangile, l'Eglise, les plus petits, les raisons de croire, l'espérance de l'humanité, le dialogue avec les autres religions et avec avec ceux qui ne croient pas. ..
Les chiffres que vous avez alignés avec tant d'efficacité sont la preuve éloquente d'un engagement sans répit. Suivre le magistère de Benoît XVI est une aventure intellectuelle et spirituelle inégalée. Et c'est la raison pour laquelle nous offrons si souvent les textes intégraux des homélies, des discours et des Angélus, documentation de première main qui permet d'affronter l'exégèse scripturaire et la réflexion philosophique, les pages d'histoire de l'Église et les grandes méditations sur la vie chrétienne. C'est de l'or pour notre vie et pour affiner notre capacité de jugement.
Au début de 2010, qui marquera les cinq premières années de son pontificat, remercier le pape pour ce qu'il nous enseigne, par la parole et par l'exemple, est un acte nécessaire et un devoir. Et vous faites bien de nous le rappeler. Mais je voudrais ajouter à ces considérations un autre aspect qui me tient à coeur.
Peser avec des nombres le dévouement du pape Benoît XVI offre certainement une dimension impressionnante de son zèle apostolique, qui toutefois n'est pas suffisant pour "mettre au feu" (mettere al fuoco?) ce que nous apprenons à l'école de Pierre.
Dans les interventions qui ont ponctué la période de Noël, le pape nous a confié quelques expressions qui sont de petites perles à conserver et à méditer pendant l'année. Je pense à la "cour des Gentils", mentionnée dans son discours à la Curie pour indiquer le "lieu" où l'Eglise doit garder vivante la question de Dieu qui demeure tenace même chez les non-croyants; je pense aussi aux "bergers vigilants" de la nuit Noël et à la grande différence avec "celui qui rêve"; et encore, parmi les remarques, je trouve le "nous de l'Eglise" dans le message 'urbi et orbi' et le "regard respectueux, qui reconnaît dans le visage de l'autre une personne" indiqué dans le message pour la Journée mondiale de la Paix. Pour conclure - dimanche - avec "l'espérance" qui "ne compte pas sur d'improbables pronostics, et même sur les prévisions économiques" parce qu'elle est toute entière "placée en Dieu", et - le jour de l'Épiphanie - avec la splendide méditation sur "la prétention de connaître parfaitement la réalité, la présomption d'avoir déjà formulé un jugement définitif sur les choses [qui] rend les cœurs fermés et insensibles à la nouveauté de Dieu. .
Je veux dire que le profil du Pape Benoît XVI ne s'impose pas tant par le nombre que par la pertinence des idées et des mots par rapport aux grandes questions de notre temps, de l'homme, de chacun de nous.
Suivre le Pape pas à pas, une année encore, est une garantie que notre chemin sera un chemin parsemé de découvertes et de conquêtes inattendues. Etre alors à la hauteur de ce guide extraordinaire, c'est la tâche et la responsabilité que nous, à l'Avvenire, nous ressentons profondèment, et que nous savons être partagée par des lecteurs attentifs, comme vous.
© Copyright Avvenire, 15 Janvier 2010 (traduction)
