Catéchèse du 10 mars: Vatican II
Le Saint-Père poursuit sa catéchèse sur Saint Bonaventure. Extrait, photos (10/3/2010)
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L'audience d'aujourd'hui s'est déroulée devant une foule record, et a été transmise avec une demi-heure heure de retard.
J'ai eu le temps de me faire peur, en attendant le début, sur KTO.
En fait, il y avait tellement de monde que la salle Paul VI ne suffisait pas, et que l'audience a dû se dérouler en deux phases, la première dans la basilique Saint-Pierre.
Une remarque: parmi les pélerins venus de France, il y a avait un groupe du Collège Stanislas de Paris, des jeunes qui se sont bien signalés en criant à plusieurs reprises "Viva il Papa"!
Ce n'est pas si fréquent de la part de pélerins français!
Le Saint-Père a continué sa catéchèse sur Bonaventure de Bagnoregio (Catéchèse du 3 mars: Saint-Bonaventure ), on sentait que le sujet le passionnait, qu'il le connaissait à fond, et qu'il y prenait du plaisir.
Comme nous en avons désormais l'habitude, le récit ancré dans l'époque où a vécu le sujet, et les réflexions sur son enseignement théologique, ont trouvé un écho dans notre propre époque. Le Saint-Père est en somme revenu (sans la citer) sur l'idée qui lui est chère de l'herméneutique de la continuité, opposée à la "rupture" de Vatican II imaginée par certains. Et avec des mots très forts: utopie, anarchiste.
C'est ce que souligne Sandro Magister dans son "pre-blog" Settimo Cielo.
Entre «utopie anarchiste" et "sages timoniers".
Le Vatican II de Joseph Ratzinger
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Lors de l'audience générale du 10 mars, Benoît XVI s'est arrêté pour la deuxième fois consécutive sur la figure de saint Bonaventure, avec une attention particulière aux courants spirituels de l'époque, notamment celui de Joachim de Flore, qui soutenait l'avènement d'un «troisième âge» de l'Esprit, une ère de paix universelle et de liberté, sans églises ni dogmes.
Plusieurs fois, le pape a abandonné le texte écrit pour parler a braccio.
Voici le passage dans lequel il a insisté sur les "utopies anarchistes" qui ont fleuri autour du Concile Vatican II et les "sages timoniers" qui en ont défendu l'esprit authentique:
...Aujourd'hui encore il existe des visions selon lesquelles toute l'histoire de l'Eglise dans le deuxième millénaire, aurait été un déclin permanent. Certains voient déjà le déclin tout de suite après le Nouveau Testament.
En réalité "Opera Christi non deficiunt, sed proficiunt", les œuvres du Christ ne vont pas en arrière, mais progressent.
Que serait l'Eglise sans la nouvelle spiritualité de Cîteaux, des franciscains et des dominicains, la spiritualité de sainte Thérèse d'Avila et de Saint Jean de la Croix, et ainsi de suite? Aujourd'hui aussi, l'affirmation: "Opera n'est pas deficiunt Christi, proficiunt sed", reste valalable. Saint Bonaventure nous enseigne tout le discernement nécessaire, et même sévère, du sobre réalisme et de l'ouverture aux nouveaux charismes donnés par le Christ dans le Saint-Esprit à son Eglise.
Et alors que l'on répète cette idée de déclin, il y en a aussi une autre, cette utopie spiritualiste qui se répète. Nous savons comment, après Vatican II, certains étaient convaincus que tout était nouveau, qu'il y avait une autre Eglise, que l'Eglise préconciliaire était terminée et que nous en aurions un autre, totalement autre. Une utopie anarchiste, et Dieu merci, les sages timoniers de la barque de Pierre - le Papes Paul VI, et JeanPaul II - ont d'une part défendu la nouveauté du Concile et dans le même temps, l'unicité et la continuité de l'Église qui est toujours Eglise de pécheurs et est toujours lieu de grâce ...
