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Cinq ans de Pontificat... vus de France

Une affligeante litanie de lieux communs, à oublier très vite, et une analyse de trop, dans "La Croix" (18/4/2010)

Il m'arrive d'avoir honte, non pas de mon pays, ce serait absurde, mais de certains français, qui s'auto-définissent observateurs du Vatican.

Notre Pape vient de fêter son 83e anniversaire, et demain, nul ne l'ignore, cela fera juste cinq ans qu'il est monté pour notre grande joie sur le Trône de Pierre.

Les commentaires des medias français cités dans les revues de presse sont, sans surprise, unanimes, assez bien résumés par la "spécialiste" du Monde, qui titre son article: Cinq ans de polémiques et de maladresses.

Disons-le franchement, c'est de l'écume misérable qui ne vaudrait même pas d'être citée... sauf que, en toute ingénuité, les auteurs de ces pauvres choses énumérent leurs griefs, et rendent ainsi leur motivations transparentes (lire ici la liste complaisamment dressée par le site France 24: attention! dans la liste, il y a des intrus, voire des leurres).
"La" grande reporter de Paris-Match (sur Europe 1) et un ex-directeur de collège (sur TF1) qui s'auto-promeuvent spécialistes des religions, c'est ridicule, et ce serait risible si leurs âneries n'atteignaient un aussi grand nombre de gens. Tout au plus peut-on espérer que ceux-ci les écoutent d'une oreille distraite, et qui sait, l'esprit de dérision ayant fait son chemin, les prennent pour ce qu'ils sont...

Toutefois, la critique est plus grave lorsqu'on la lit sur le principal quotidien catholique français, en tout cas, celui qui est reconnu comme tel, je veux parler de La Croix (http://www.la-croix.com/... ).
Le numéro d'hier consacrait sa "une" et 3 pages intérieures à "Cinq ans d'un Pontificat mouvementé".
Un dossier relativement (...) objectif de Frédéric Mounnier, un article de Gian Maria Vian (tous deux très "en défense"... comme si le Pape avait quelque chose à se reprocher, et avait besoin d'avocats).
Et malheureusement, un article d'Isabelle de Gaulmyn, ex-envoyée spéciale à Rome, actuelle directrice du service religion, qui envoie à sa manière ses voeux d'anniversaire au Saint-Père.
Titre, sous une belle photo mais curieusement choisie de Benoît XVI à la synagogue de Rome: Un message qui ne passe pas.
Sous -titre d'accroche:
"Cette accumulation de scandales finit par avoir un effet dévastateur: la logique de communication prend le pas sur la réflexion et l'examen des faits".

En réalité, il s'agit d'une citation, l'article en est tissé, presque toutes négatives; procédé destiné à donner l'impression que ce n'est pas l'auteur qui s'exprime, mais la vox populi.
Pour quelqu'un qui le lirait comme issu de n'importe quel journal, il n'y a peut-être pas de quoi fouetter un chat.
Mais dans La Croix, et dans le contexte actuel, je le trouve déplacé et choquant. Il pose la question de la loyauté de cette presse dite chrétienne, mais qui est en réalité militante, et qui n'a toujours pas digéré l'annonce "Habemus Papam" du 19 avril 2005. On imagine quelle a dû être leur déception.

La Croix refuse de s'interroger sur l'origine des attaques (alors que la question se pose très sérieusement, voir encore Massimo Introvigne: L'histoire se répéte ), se bornant à remarquer que "les différents 'scandales' qui ont accompagné son pontificat sont de nature diverse, toujours complexes, provoqués par des facteurs annexes et peu comparables" (hum!!!), et rejetant l'intégralité de la "faute" sur le Saint-Père, et son entourage.
Pour Madame de Gaulmyn, et nous le savons depuis longtemps, c'est le message du Pape qui "ne passe pas". Pour moi, et, je ne suis pas la seule, c'est le sien qui me reste en travers de la gorge...

Voici sa conclusion, stupéfiante, et la limite du manque de repect envers le Saint-Père:
Dommage, car le succès rencontré par Benoît XVI aux Bernardins – mais qui aujourd’hui s’en souvient ? – montre que ce pape peut intéresser.


<<< Cinq ans de Pontificat... vus de France  

Les griefs, selon le site France 24

<<< Cinq ans de Pontificat... vus de France  
Urbi et Orbi Un éditorial de Giuliano Ferrara, dans Il Foglio