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Les audiences extraordinaires du mercredi

Parmi elles, celles du 21 avril, où le Saint-Père a raconté son voyage à Malte. Mais elle n'est pas la seule, et la Place Saint-Pierre est, chaque mercredi "la nef plus ample que projette la Basilique, à l'extérieur, au-delà de ses propres portes". Article dans l'Avvenire, et images d'hier (22/4/2010)

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Comme il le fait à chaque retour d'un voyage apostolique à l'étranger, le Saint-Père a consacré l'audience d'hier au récit de son voyage à Malte.
Il l'a fait sur le ton familer du Père qui raconte à ses enfants joyeux mais un peu turbulents une expérience qu'il a vécue sans eux.
C'est le sujet de ce bel article paru dans le quotidien L'Avvenire, qui élargit la réflexion à toutes les audiences du mercredi "habituelles, mais extraordinaires" - ce que je peux confirmer, par expérience hélas unique.
Texte en italien.
Ma traduction.

Les habituelles et pourtant extraordinaires audiences du mercredi, Place Saint-Pierre
Les mots et le récit du pélerin, et une place qui respire avec son peuple
Angelo Scelzo
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Dans le calendrier du Vatican, le mercredi est le jour de l'audience générale. Le pape va à la rencontre des fidèles dans la grande salle à «ciel ouvert» de la Place Saint-Pierre. La papamobile qui traverse les secteurs et fend la foule, suggère un petit pèlerinage familial: un voyage dans la géographie vaste et varié des fidèles - de partout dans le monde - qui n'est pas sans rappeler, finalement, ceux qui, en cinq ans ont conduit Benoît XVI vers les cinq continents.
De retour de Malte, et avec deux anniversaires aussi proches que significatifs et solennels (l'anniversaire de naissance et celui du pontificat, séparés par seulement trois jours), hier, le Pape a trouvé sa place en fête.
Chants, banderoles, chœur puissant de voeux pour exprimer une affection encore plus intense en ces jours, et en plus les sonorités des inévitable fanfares: quel scène peut avoir une valeur plus grande que cet amphithéâtre auquel ont mis la main Michel-Ange et Le Bernin?
De plus en plus à l'aise dans l'atmosphère joyeuse de ces rencontres, mais non pas insouciant de ces foules, le pape Benoît semble non seulement attendre, mais aller semaine après semaine, à un rendez-vous qui vaut bien plus qu'une simple rencontre avec les gens. Le climat est celui d'une réunion de famille, mais avec des visages qui changent et se renouvellent, tout en composant la même mosaïque de couleurs.

"Comme vous le savez, samedi et dimanche derniers j'ai accompli un pèlerinage apostolique à Malte..."
Sur la place dominée par les fenêtres de sa maison, le Pape, comme il le fait à chaque fois, se met à raconter son voyage comme pour y faire participer une famille restée en attente, et à présent impatiente de connaître et de partager les sensations. Et ce que Benoît XVI leur offre est bien plus qu'une chronique vivante: il leur a vraiment confié les richesse trouvées le long du parcours; avec une anecdote qui vaut mille paroles: "on dit qu'à Malte il y a 365 églises, une pour chaque jour de l'année, un signe visible de cette foi profonde".
Le sens de tout un pèlerinage - à Malte comme ailleurs - ne peut être mieux raconté que sur cette place qui parle les langues du monde, et où même le plus oublié des idiomes parvient toujours à laisser la trace de sa sonorité , presque comme des graffitis sur un mur.
Et quand il n'y a pas de voyage à raconter, "la catéchèse du mercredi" est comme une extraordinaire visite, guidée par rien de moins que le Pasteur de l'Eglise universelle, sur les grandes questions, ou les grands "Pères de la Foi".

L'Audience Générale devient ainsi une fête de la foi proposée sur l'esplanade la plus solennelle du monde: presque un défi par lequel "son" peuple revendique chaque semaine, l'appartenance de cette même place à la dimension simple et spontanée du croire.
Nul besoin de recourir à la sociologie la plus élaborée pour comprendre les signes - à la fois antiques et modernes, sacrés ou de simple dévotion - à travers lesquels la place de la chrétienté parle au monde. Les mains des fidèles et des pèlerins, ou même des simples touristes, serrent des chapelets et des images de saints, mais en même temps, brandissent des téléphone mobiles ou des camescopes et des appareils photo numériques sophistiqués afin d'immobiliser et de transmettre les moments qui comptent (et peut-être même de les diffuser aussitôt sur le net).
Malgré les différences d'époque, la place Saint-Pierre, entourée et embrassée par la colonnade du Bernin, a toujours été, plus que toute autre chose, un toit à ciel ouvert pour des foules en attente et en prière. Et, finalement, la nef plus ample que projette la Basilique, à l'extérieur, au-delà de ses propres portes.
De cette place, la foule de l'audience est comme le souffle naturel: le rendez-vous de l'audience générale rappelle, et ne se lasse pas de répéter que, surtout quand elle est sous les fenêtres du Pape, une Place est faite pour la foule. Et son horizon porte très loin.

© Copyright Avvenire, le 22 avril 2010

La catéchèse

Traduction Zenit.
Large extrait:
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Chers frères et soeurs

Comme vous le savez, samedi et dimanche derniers, j'ai accompli un voyage apostolique à Malte, sur lequel je voudrais m'arrêter brièvement aujourd'hui.
L'occasion de ma visite pastorale a été le 1950ème anniversaire du naufrage de l'apôtre Paul sur les côtes de l'archipel maltais et son séjour sur ces îles pendant environ trois mois. Il s'agit d'un événement pouvant être situé autour de l'an 60 et raconté avec une abondance de détails dans le livre des Actes des Apôtres (chapitres 27-28).
Comme ce fut le cas de saint Paul, j'ai moi aussi fait l'expérience de l'accueil chaleureux des Maltais - véritablement extraordinaire - et pour cela, j'exprime à nouveau ma plus vive et cordiale reconnaissance au président de la République, au gouvernement et aux autres autorités de l'Etat, et je remercie de façon fraternelle les évêques du pays, avec tous ceux qui ont collaboré en vue de préparer cette rencontre de fête entre le successeur de Pierre et la population maltaise. L'histoire de ce peuple depuis presque deux mille ans est inséparable de la foi catholique, qui caractérise sa culture et ses traditions : on dit qu'à Malte, il y a au moins 365 églises, « une pour chaque jour de l'année », un signe visible de cette foi profonde !

Tout a commencé par ce naufrage : après être allé à la dérive pendant 14 jours, poussé par les vents, le bateau qui transportait à Rome l'apôtre Paul et de nombreuses autres personnes échoua sur un bas-fond de l'île de Malte.
C'est pour cela qu'après la rencontre très cordiale avec le président de la République, dans la capitale, La Valette - qui a eu comme beau cadre le salut joyeux de nombreux jeunes garçons et filles - je me suis rendu immédiatement en pèlerinage dans celle que l'on appelle la « grotte de saint Paul », près de Rabat, pour un moment intense de prière. Là, j'ai pu saluer également un groupe nombreux de missionnaires maltais. Penser à ce petit archipel au centre de la Méditerranée, et à la façon dont la semence de l'Evangile y arriva, suscite un sentiment de grand émerveillement face aux desseins mystérieux de la Providence divine : il devient spontané de rendre grâce au Seigneur et également à saint Paul qui, au milieu de cette violente tempête, conserva la confiance et l'espérance et les transmit également à ses compagnons de voyage. De ce naufrage, ou mieux, du séjour de Paul à Malte qui suivit, est née une communauté chrétienne fervente et solide, qui après deux mille ans, est encore fidèle à l'Evangile et s'efforce de le conjuguer avec les questions complexes de l'époque contemporaine. Cela, naturellement, n'est pas toujours facile, ni évident, mais le peuple maltais sait trouver dans la vision chrétienne de la vie les réponses aux nouveaux défis. Par exemple, le fait d'avoir maintenu ferme le profond respect pour la vie à naître et pour le caractère sacré du mariage, en choisissant de ne pas introduire l'avortement et le divorce dans la constitution juridique du pays, en est un signe.

C'est pourquoi, mon voyage avait pour but de confirmer dans la foi l'Eglise qui est à Malte, une institution très vivante, bien structurée et présente sur le territoire de Malte et de Gozo. Toute cette communauté s'était donné rendez-vous à Floriana, sur la place des Greniers, devant l'église Saint-Publius, où j'ai célébré la messe à laquelle tous ont participé avec une grande ferveur. Cela a été pour moi un motif de joie, et également de réconfort de sentir la chaleur particulière de ce peuple qui donne le sentiment d'une grande famille, rassemblée par la foi et par la vision chrétienne de la vie. Après la célébration, j'ai voulu rencontrer plusieurs personnes victimes d'abus de la part de membres du clergé. J'ai partagé avec elles la souffrance et, avec émotion, j'ai prié avec elles, les assurant de l'action de l'Eglise.

(...)

Carrefour naturel, Malte est au centre de routes de migration : des hommes et des femmes, comme autrefois saint Paul, accostent sur les côtes maltaises, parfois poussés par des conditions de vie très dures, par des violences et des persécutions, et cela comporte, naturellement, des problèmes complexes sur le plan humanitaire, politique et juridique, des problèmes qui ne sont pas faciles à résoudre, mais dont il faut rechercher la solution avec persévérance et ténacité, dans une concertation des interventions au niveau international. Il est bon que l'on agisse ainsi dans toutes les nations qui ont les valeurs chrétiennes à la base de leurs Chartes constitutionnelles et de leurs cultures.

Le défi de conjuguer dans la complexité de notre temps la validité éternelle de l'Evangile est fascinant pour tous les hommes, mais en particulier pour les jeunes. Les nouvelles générations, en effet, le ressentent de manière plus forte, et c'est pour cette raison que j'ai voulu qu'à Malte également, malgré la brièveté de ma visite, ne manque pas une rencontre avec les jeunes. Ce fut un moment de dialogue intense et profond, rendu plus beau encore par l'atmosphère dans laquelle elle s'est déroulée - le port de La Valette - et par l'enthousiasme des jeunes. Je ne pouvais manquer de leur rappeler l'expérience de jeunesse de saint Paul : une expérience extraordinaire, unique, et pourtant capable de parler aux nouvelles générations de chaque époque, en raison de cette transformation radicale qui a suivi la rencontre avec le Christ Ressuscité. J'ai donc vu les jeunes de Malte comme des héritiers potentiels de l'aventure spirituelle de saint Paul, appelés comme lui à découvrir la beauté de l'amour de Dieu qui nous a été donné en Jésus Christ ; à embrasser le mystère de sa Croix ; à être vainqueurs précisément dans les épreuves et les tribulations ; à ne pas avoir peur des « tempêtes » de la vie, tout comme des naufrages, parce que le dessein d'amour de Dieu est plus grand encore que les tempêtes et les naufrages.

Chers amis, voilà, en synthèse, quel a été le message que j'ai porté à Malte. Mais comme je l'évoquais, j'ai pour ma part tant reçu de cette Eglise, de ce peuple béni de Dieu, qui a su collaborer de manière fructueuse avec sa grâce. Par l'intercession de l'apôtre Paul, de saint Georges Preca, prêtre, premier saint maltais, et de la Vierge Marie, que les fidèles de Malte et de Gozo vénèrent avec tant de dévotion, puisse celle-ci toujours progresser dans la paix et la prospérité.

La cour des gentils, de France Benoît XVI le provocateur