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Benoît XVI le provocateur

Un article d'Angela Ambrogetti, et quelques commentaires personnels (23/4/2010)

Il y a un peu plus d'un an, juste après la "tempête-du-préservatif", je m'interrogeais: Benoît XVI souffre-t'il des attaques contre lui? (http://benoit-et-moi.fr/2009-I/... )
Depuis, les attaques ont redoublé, et même si j'ai ma petite idée, je n'ai pas la réponse (lui seul l'a).

John Allen (ici) rappelle qu'il y a quelques années (sans plus de précision) , après un discours prononcé à Paris et qui lui avait attiré quelques réactions négatives, le Cardinal Ratzinger avait dit à des amis que cela ne le troublait pas. "Je suis comme le violoncelliste Rostropovitch, avait-il plaisanté. Je ne lis jamais les critiques".
Un trait d'humour pince-sans-rire qui lui ressemble, et qui me rassure...

Mais ses ennemis s'acharnent à un tel point qu'on peut les soupçonner de tester sa capacité de résistance, jusqu'à la rupture.
Passant en revue les trois "coups d'éclat" d'alors de son Pontificat (c'était il y a un an, depuis, la machine s'est emballée), j'arrivais à cette conclusion:
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Benoît, le provocateur!
Dans les trois cas, il est certain qu'il y avait de la provocation calculée de sa part (...)
Et ce qui est le plus important, dans les trois cas, il a libéré la parole. A propos de l'islam, à propos de l'interprétation du Concile, et à propos des comportement sexuels "à risque". Le prix à payer est l'excommunication par les médias, mais il n'est guère important à ses yeux.
(...)
"Ceux qui se taisent et se soumettent à l’air du temps et à l’opinion des puissants du moment ne risquent pas d’être diabolisés. Ceux qui font face, si ! Mais ce sont les hommes debout qui laissent une trace dans l’histoire". (lu sur Polemia)
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C'est cette idée de provocation calculée qu'Angela Ambrogetti développe à son tour ici dans ce bon article. Mais je trouve regrettable de mettre l'"incompréhension" des medias sur le seul compte de leur course au scoop, et, comme le note l'un des commentaires laissés par un lecteur de Raffaella, de passer sous silence le fait qu'on assiste à une guerre culturelle, dont ils sont les relais, et où Benoît XVI est seul contre tous.

Texte ici: http://paparatzinger3-blograffaella....
Ma traduction.

Ratzinger provocateur

Angela Ambrogetti
22 avril
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Ce qui est certain, c'est que le Pontificat de Benoît XVI n'est pas un Pontificat de transition.
Ou mieux, il est précisément la transition entre la réalité d'une Eglise de foules et de masses pas toujours suffisamment formées, et une Eglise de minorité, mais préparée et confiante. En somme, celle du "sel de la terre" mentionnée par le cardinal Ratzinger dans son livre d'entretiens avec Peter Seewal écrit en 1996.
Un pape "dérangeant", comme le fut du reste dans les premières années Jean-Paul II lui-même, accusé d'être trop «polonais», trop amoureux des manifestations de piété populaire, qui, à la fin des années, 70 semblaient tellement passés de mode. Par la suite, l'histoire, les faits, les paroles et les gestes ont conduit les médias, même les plus critiques, à voir en Karol Wojtyla le Pape juste et presque providentiel pour une certaine période (ndt: est-ce bien certain que c'était l'attitude des médias? ). L'effondrement du communisme, le développement des voyages, les relations avec les médias, les grands rassemblements, la réforme de la Curie (?), le magistère des droits de l'homme, jusqu'à l'acceptation de la souffrance, ont fait de Jean-Paul II le "santo subito" sans attendre le temps canonique.
Pour Joseph Ratzinger, recueillir cet héritage a été difficile. Mais il a tout de suite rendu clair qu'il était "autre". Non certes pour prendre ses distances, mais pour préciser que chaque pape, chaque homme est différent de l'autre.
En outre, on le sait, Jean-Paul II l'a appelé son "ami fidèle" et une grande partie de la doctrine théologique de son pontificat, est née de la collaboration avec le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dont Jean-Paul II n'a jamais voulu se séparer.

Benoît XVI est un homme doux, serein, ferme et habitué à être impopulaire. Et même, pour certains, Ratzinger, au fond, est un provocateur. Son esprit est celui d'un professeur qui aime la confrontation et le débat, quand il est honnête intellectuellement. Et c'est de là peut-être que naît et se développe l'opposition avec les médias contemporains, toujours à courir après les scandales et les scoops, à la recherche d'interprétations cachées inexistantes, et de "dessous" pour la plupart imaginaires.
Wojtyla avait choisi, en fonction de son caractère et de son expérience comme évêque dans un pays communiste, la voie de la confrontation sur le terrain; Ratzinger, comme intellectuel, comme professeur, semble préférer la voie de la confrontation esquivée, mais ferme. Une façon d'agir plus risquée, car elle se prête à des critiques plus malveillantes. Nous l'avons vu dans beaucoup de ce qu'on a nommé les "accidents". De Ratisbonne au problème des lefebvristes, aux thèmes éthiques.
D'avoir agité l'eau a servi principalement à "faire le tri" entre les chrétiens de convenance et ceux qui au cours des 30 dernières années avaient vraiment écouté les paroles et les discours de Jean-Paul II.
La parfaite cohérence des deux Papes, un Polonais et un Allemand, dans la mer de cette époque fragmentée et difficile rend limpide leur message commun.
En cinq ans, Benoît XVI a poursuivi avec une ferme simplicité la mise en oeuvre et la compréhension de Vatican II. Il a écrit trois encycliques qui mettent au centre du magistère la joie d'être aimés par le Christ et de l'aimer, il a rappelé comme le dit son secrétaire privé Georg Gaenswein dans le livre "Benoît XVI Urbi et Orbi" que "la foi n'est pas un problème à résoudre, c'est un don qui doit être redécouvert ".

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