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Great Britain again

Carlota a traduit le commentaire de José-Luis Restàn au discours prononcé par le Saint-Père aux évêques d'Angleterre et du Pays de Galle, en visite ad limina (2/2/2010)

Voir ici: Visite ad limina des évêque de Grande Bretagne



Carlota, 2/2/2010-
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À lire chaque jour les journaux ou en écoutant la télévision, nous pouvons vraiment non dire que la terre a perdu la tête.
Pendant un certain temps, l’on a cru que la Grande-Bretagne, avec sa reine, ses traditions, etc. échappait à tout cela. Cette idée était d’autant plus répandue en France, avec le syndrome du « c’est toujours mieux ailleurs » et surtout celui hérité des autoproclamés philosophes du siècle des Lumières, complimenteurs béats d’une nation considérée comme un modèle, mais surtout mercantile qui n’avait de cesse que d’infliger de très lourdes pertes aux nations catholiques dont les souverains étaient cousins (France et Espagne) pour les remplacer sur l’échiquier mondial, (Rappelons-nous le Voltaire méprisant qualifiant la « Nouvelle France de quelques arpents de terre » en 1758. Qu’aurait dit la Troisième République si les grands auteurs de l’époque avaient prononcé la même phrase en parlant de l’Alsace et des cantons lorrains en 1872 !).
Eh bien, oui, la Grande-Bretagne est aussi une nation européenne moralement très malade même si elle fait croire de ne pas le voir (et sans parler de ses autres maux).
Ayant l’occasion de discuter avec des amis d’outre-Manche, même non catholiques, nos approches sur les valeurs non négociables prônées sans cesse par l’Église de Rome, sont très semblables. Et il me semble même que si l’on ne se déclare pas spontanément « papolâtre » quand on est anglais (il n’y a pas que les Anglais !), l’extraordinaire figure de Benoît XVI fait que beaucoup de personnes tentent de se remettre en question ou tout au moins se questionnent.
Le journaliste espagnol José Luis Restán vient de faire à ce sujet et à l’annonce de la confirmation de la visite du Souverain Pontife en Grande Bretagne, un article dont je trouve la conclusion particulièrement belle.

En terre de Becket, More et Newman (*) par José Luis Restán
http://www.religionenlibertad.com/...
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La confirmation officielle manquait et elle est arrive de vive voix par le Pape lui-même. Cette année (sans doute en septembre) Benoît XVI fera une visite en Grande-Bretagne, un pays à la riche et douloureuse histoire catholique, croisée du dialogue oecuménique et théâtre d’une vive intolérance laïciste. Le discours des évêques d’Angleterre et du Pays de Galles en visite ad limina et les déclarations du nouvel archevêque de Westminster, Vinent Nichols, sont pleins de propositions.

Commençons par l’entretien accordé à l’Osservatore Romano par le nouveau Primat d’Angleterre.
Monseigneur Nichols manifeste sa préoccupation pour le climat de cynisme et de soupçon face aux religions qui s’étend sur de larges pans de la société britannique et il reconnaît sa crainte face à la tentative de marginalisation de la foi de l’espace public. Comme un exemple vaut mieux qu’un long discours : récemment la direction de la BBC a reconnu publiquement que cet organisme (autrefois loué par tous comme modèle d’objectivité et d’impartialité) souffre d’un clair préjugé antichrétien qui se manifeste dans sa manière d’informer et d’analyser l’actualité.
N’oublions pas non plus que depuis le Royaume-Uni sont parties des campagnes grossières mais bruyantes en faveur d’un athéisme agressif. .

Cependant Mgr Nichosl reconnaît aussi les signes d’une nouvelle ouverture.
L’incertitude des personnes face au sens de la vie en oriente beaucoup vers une recherche dans laquelle s’ouvre un espace pour la lumière qui provient des religions, et en particulier de la tradition catholique parce que précisément elle exalte le lien entre la foi et la raison. Comme exemple il signale le chaleureux accueil populaire des reliques de Sainte Thérèse de Lisieux ou l’inattendu succès d’une récente exposition à la « National Gallery » intitulée « Le sacré fait réalité » qui regroupait des œuvres espagnoles du XVIème et du XVIIème. L’archevêque raconte que de nombreuses personnes se sont agenouillées et ont prié devant une statue polychrome d’un Christ gisant, quelque chose qui d’après lui dénote un changement de climat spirituel et culturel, qui normalement rejetait ce type d’expression après l’expérience de la Réforme. .
Le discours de Benoît XVI aux évêques a été à la foi intense et pratique.
Le Pape se fait l’écho de la problématique qu’ils lui ont apportée et il dénonce l’approbation de quelques lois « qui ont imposé des limites injustes à la liberté des communautés religieuses pour agir en accord avec ses croyances ». Pour cela, il les invite à participer au débat national à travers un dialogue respectueux avec les autres éléments de la société, en soulignant que l’annonce et la fidélité au l’Évangile ne restreignent pas la liberté des autres mais la servent. Pour ce que l'archevêque de Westminster lui-même a laissé entendre, l’un des axes de la prochaine visite du Pape sera le témoignage et l’apport de la foi chrétienne dans un contexte de laïcité ouverte et positive. Un sujet qui devient chaque jour plus âpre, également en terres anglo-saxonnes.

Dans un discours aussi affectueux que direct, le Pape ha appelé l’attention sur la nécessité pour la Communauté catholique “ de parler d’une seule voix” et a averti des effets pernicieux du dissentiment ecclésial qui ne rend ni plus mûre ni plus libre la communauté catholique, mais qui la plonge dans la confusion et la stérilité missionnaire. Et c’est là que Benoît XVI a évoqué la figure du grand cardinal Newman qui « nous a laissé un exemple extraordinaire de fidélité à la vérité révélée…, même à un coût personnel considérable ».
Et il a ensuite reconnu que « dans l’Église d’aujourd’hui des grands écrivains et communicants de sa stature et son intégrité sont nécessaires, et j’espère que la dévotion vers lui serve d’inspiration à beaucoup pour qu’ils suivent ses pas ».
La nécessité de communicants et d’écrivains soulignée par le Pape est significative.
Ce n’est un secret pour personne que Joseph Ratzinger admire et estime d’une manière extraordinaire la figure du futur béatifié anglais comme prêtre et comme théologien, mais surtout comme chercheur et serviteur de la vérité, qu’il a rencontré définitivement dans le foyer de l’Église, non sans passer par d’innombrables souffrances et sacrifices personnels.

Il a également fait référence à l’exemple sacerdotal de Mgr Newman qui fut curé durant trente ans à Birmingham, rappelant que les prêtres ne s’annoncent pas mais annoncent le Christ.
Devant le manque de prêtres et la nécessité de réorganiser la vie et les services paroissiaux, le Pape demande avec une attention délicate d’éviter que les fidèles tombent dans la tentation de considérer les prêtres comme de simples fonctionnaires, « mais bien plus se réjouir du don du ministère sacerdotal, un cadeau qui ne peut jamais se donner comme acquis ».
Le dernier appel de Benoît XVI aux évêques d’Angleterre et du Pays de Galles (il semble que son voyage comprendra également une étape en Écosse) se réfère à l’application généreuse de la Constitution Anglicanorum Coetibus qui permettra d’accueillir les groupes d’anglicans qui souhaitent entrer en pleine communion avec l’Église Catholique. Face aux réserves observées aussi dans sa maison, le Pape assure que « si on les accueille chaleureusement et à cœur ouvert, ces groupes seront une bénédiction pour toute l’Église ».
À la fin de l’été, un Pape foulera du pied l’île de Grande-Bretagne après le traumatisme de la rupture d’Henri VIII. Il est temps de semer, temps de créer, temps de construire.

Note de Carlota

(*)
- Thomas Becket, saint Thomas de Cantorbéry (canonisé en 1173), prélat d’ascendances normandes, archevêque de Cantorbéry de 1162 à 1170. Il engagea un conflit avec le roi Henri II d'Angleterre (arrière petit-fils de Guillaume le conquérant) sur les droits et privilèges de l'Église catholique romaine et fut assassiné par les partisans du roi.

- Saint Thomas More (béatifié en 1886 et canonisé en 1935), juriste, historien, philosophe, théologien et homme politique anglais. Chancelier du roi, il fut condamné à mort en 1535 pour avoir refusé de reconnaître Henri VIII comme autorité religieuse.

- Vénérable John Henry Newman, ecclésiastique britannique né en 1801 et mort en 1890, converti au catholicisme en 1845.

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