Sarkozy chez le Pape: commentaire de S. Izzo
Un récit circonstancié et fiable (9/10/2010)
Texte ici: Raffaella.
Ma traduction.
Sarkozy chez le pape: rencontre cordiale et grande entente
8 octobre
Salvatore Izzo (AGI)
-----------------
La grande entente (?) qui, depuis la première rencontre, en Décembre 2007 s'était établie entre le président français Nicolas Sarkozy et le Pape - alimentée par une vision commune sur la question de la laïcité qui, comme l'avait expliqué Ratzinger dans son discours du mois de Septembre suivant, à l'Elysée, n'est pas laïcisme, mais respect "du rôle irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et la contribution qu'elle peut apporter, en même temps que d'autres instances, à la création d'un consensus éthique fondamental dans la société" - a trouvé une confirmation aujourd'hui avec la rencontre privée qui a duré 33 minutes entre Benoît XVI et le président. La polémique entre "Sarko" et les catholiques français sur la question du renvoi des Roms en Roumanie a évidemment été laissée à la porte de la bibliothèque privée du palais apostolique, elle qui a pourtant récemment coûté son poste au secrétaire du département du Vatican pour les migrants, Mgr Agostino Marchetto, qui avait évoqué l'Holocauste, attirant sur le pape lui-même les foudres de droite xénophobe en France.
"Il est impensable que le Pontife et le Secrétaire d'État reçoivent un chef d'Etat pour lui infliger un blâme", fait remarquer une source autorisée d'Outre-Tibre.
En effet, dans le communiqué sur les "entretiens cordiaux" d'aujourd'hui du président Sarkozy au Vatican, d'abord avec le pape, ensuite avec le Cardinal Tarcisio Bertone et le responsable des relations avec les Etats Dominique Mamberti, figurent des "thèmes de politique internationale, tels que le processus de paix au Moyen-Orient, la situation des chrétiens dans différents pays et l'élargissement de la représentativité des organisations multilatérales dans les régions du monde."
De la part du Pape et du cardinal Bertone, comme de celle du président français, indique un communiqué du Vatican, "on a réitéré la volonté commune de maintenir un dialogue permanent à différents niveaux institutionnels et de continuer à travailler de manière constructive sur les questions d'intérêt commun."
En outre,on a "souligné l'importance de la dimension éthique et sociale des questions économiques, dans la perspective proposée par l'encyclique Caritas in Veritate ".
De Paris, Nicolas Sarkozy a apporté une collection de livres du grand écrivain chrétien Chateaubriand, et il a reçu en échange une céramique de la Basilique Saint-Pierre de Papa Ratzinger, qui, en la lui remettant, a souligné "l'âme catholique de la France, la fille préférée de l'Eglise catholique".
Après les audiences que lui ont accordé successivement le pape, puis le cardinal secrétaire d'Etat Bertone et la personne responsable des relations avec les Etats, le prélat Français Dominique Mamberti, le Président a assisté à Saint-Pierre à une liturgie présidée par le Cardinal Jean-Louis Tauran, qui a fait une allusion prudente à l'immigration.
"Parlant de la France d'aujourd'hui et de demain, nous demandons pour le peuple français et leurs dirigeants - a dit le Cardinal - le courage et la persévérance afin que chacun dans son rôle réfléchisse à ce qu'il peut faire, seul ou avec les autres, pour le service du prochain, pour le respect absolu de la vie, pour la justice et l'emploi, pour l'éducation, la sécurité, l'environnement, l'accueil de ceux qui sont persécutés et des immigrants, pour la vérité de l'information, pour la paix chez nous et à travers le monde".
La lutte contre l'immigration clandestine est "un impératif moral", a ensuite répondu Sarkozy lors du repas offert à Tauran et aux autres cardinaux et évêques de France.
" Lutter contre l'immigration clandestine, qui produit tant d'angoisses et de drames, qui prive les pays les plus pauvres de leurs forces vives est un impératif moral".
"Il n'y a pas d'économie sans règles, il n'y a pas de vie en société sans règles, il n'y a pas de liberté sans règles", a déclaré M. Sarkozy dans un discours où, en plus de l'immigration illégale, il a également cité la nécessité de réglementer la finance, les marchés des matières premières et Internet.
L'Eglise et la République française,ont "de nombreuses causes communes", a déclaré M. Sarkozy, évoquant ensuite les valeurs de justice, de paix et de fraternité qui leur sont communes.
© Copyright (AGI)
