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Un événement attendu par les peuples

Virgile a-t-il prophétisé Noël? Un extraordinaire article de Francesco Agnoli, signalé par La Bussola. (24/12/2010)

Lors de la session inaugurale des travaux de la Ve conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes, au Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida, 13 mai 2007, Benoît XVI disait à ses frères évêques:

"Mais, qu'a signifié l'acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement".

Des propos dont la dernière partie (1) avaient suscité un tollé (un de plus!) orchestré par les médias, bien incapables de les comprendre, mais relayant complaisamment - l'occasion était trop bonne! - des représentants de communautés amérindiennes (dont ils se soucient peu d'habitude!) eux-même manipulés par les marxistes de service, et les derniers partisans de la théologie de la libération. (voir ici)

Et pourtant, en cette période d'Avent qui s'achève, en lisant ce surprenant article sur un site italien, j'ai tout de suite pensé à ces paroles du Pape.
Après l'article rappelé hier (Le 25 décembre est une date historique) c'est un antidote utile aux mensonges par lesquels on tente de recouvrir le vrai sens de la Nativité.
Et si au lieu de parler aux gens de la fête du Solstice d'hiver, et des traditions païennes "récupérées" par l'Eglise, par pur opportunisme, on leur proposait (et pas imposait, bien sûr!) au moins comme une curiosité de grand intérêt, cette explication de l'"attente du sauveur", présente dans de nombreuses religions anciennes, attestée par des historiens, et corroboré de façon très troublante par la naissance de l'enfant de Béthléem?

Article original ici: http://www.libertaepersona.org/..
Ma traduction (la traduction de mots peu courants, et des noms latins de l'italien au français m'a donné quelque peine, et je réclame l'indulgence de lecteurs plus érudits).



Virgile a-t-il prophétisé Noël?
Un événement attendu des peuples
Francesco Agnoli
19/12/2010
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Nous sommes à l'époque de l'Avent: nous attendons quelque chose ... Comme lorsqu'on attend d'être grand, puis de se marier, puis d'avoir un enfant ... Attendre nous éduque, nous rend meilleurs, nous purifie ...

Eh bien Noël nous apprend que cette attente est également quelque chose d'historique, qui a marqué l'humanité pendant des siècles. Je laisse de côté ici l'étude des prophéties de l'Ancien Testament, trop complexes, pour examiner brièvement comment l'attente d'un Messie a également caractérisé le monde païen.

Dans un livre merveilleux, "Inchiesta su Gesù bambino" (Enquête sur l'Enfant-Jésus) (ed Gribaudi), Andrea Tornielli rappelle que quelques années avant la naissance du Christ, l'Orient était envahi d'une grande expectative, d'un désir sans précédent de palingénésie (dt: regénération, renaissance: voir les différents sens du terme dans l'Antiquité païenne, dans l'Ancien et le Nouveau testament, etc.: ici) comme en témoignent entre autres Flavius Josèphe (historien romain du Ier siècle d'origine juive et de langue grecque ) et les historiens romains et païens Suétone et Tacite.

Ce dernier écrivait dans "Les Histoires" (ndt: Historiae) : " La plupart étaient persuadés de trouver dans les anciens écrits des prêtres, qu'à cette époque, l'Orient monterait en puissance, et que de la Judée viendraient les dominateurs du monde".

Encore plus intéressante est peut-être l'analyse de la quatrième églogue (Bucolique) de Virgile, datant des alentours de 40 avant JC , qui parle d'un "puer" (enfant) d'origine divine, avec une mère qui lui sourit et qu'il reconnaît, et qui va donner naissance à un nouveau "saeclorum ordo", un nouvel âge d'or dans lequel, entre autres, disparaîtront symboliquement les serpents.
Beaucoup de critiques se sont efforcés d'identifier le puer avec des personnages romains, en particulier avec le fils d'Asinius Pollion, consul éphémère cette année-là, ou celui d'Octavien.
Il s'agit évidemment, d'efforts inutiles: Virgile pouvait-il confier le changement de l'humanité à un enfant, et surtout au fils d'un obscur consul sans aucun pouvoir?
Et Octavien, en ces années-là était-il autre chose qu'un des trois Triumvirs?

En réalité, il est évident, comme le fait remarquer Antonio La Penna , spécialiste réputé de Virgile, que l'ensemble de l'églogue "erre au-dessus de la réalité romaine", et a "peu de couleur romaine": si l'on met de côté les circonstances contingentes, elle révèle au contraire "une parenté avec le messianisme oriental, et donc aussi avec celui judéo-chrétien", et fait écho "à l'attente d'une palingénésie du monde" présente en ces années parmi les Égyptiens, les Hébreux, les Babyloniens, les Perses et même les Etrusques!

La Sybille de Cumes

Michel-Ange, Chapelle Sixtine

Dans l'éclogue, plus loin, Virgile se réfère à la Sybille de Cumes (ndt: Prêtresse d'Apollon, chargée de révêler ses prophéties. Grand oracle Romain), montrant ainsi qu'il tire ses informations d'un de ces " milliers et milliers d'oracles grecs répandus dans le monde greco-oriental, puis à l'époque romaine au moins depuis le deuxième siècle avant JC". (A. La Penna "Virgilio, le opere", La Nuova Italia).

Le titre de l'éclogue "Redeunt Saturnia regna" (ndt: L'attente de l'Age de Saturne), donne lui aussi lieu à des considérations intéressantes, soit parce que le Christ naîtrait effectivement à une époque de paix, dans une sorte d'âge d'or, comme celui de Saturne, grâce à la pax romana imposées par Auguste après des décennies de conflit civil, soit parce que Saturne était considéré comme le protecteur de la planète, en plus d'être celui du Latium, et de la Palestine.

Passant du monde romain à celui d'Orient, on doit aussi rappeler l'attente présente en ce temps-là également dans une autre religion: les sages qui vinrent de Babylone, en suivant l'étoile, pour adorer Jésus, sont en fait les astronomes célèbres et des adepts de Zoroastre.

Dans leur tradition religieuse, fondée sur un dualisme fort, prévaut toutefois une vision optimiste, parce que, après plusieurs "sauveurs" viendrait le définitif, appelé "vérité incarnée" , né d'une jeune fille, "sans qu'aucun homme ne l'approche" pour assurer le triomphe du bien.

C'est probablement l'attente d'un "Sauveur" qui est à l'origine de la venue des Mages à Bethléem: guidés par une "étoile" que de nombreux savants, depuis Kepler, ont identifié comme la conjonction extrêmement lumineuse entre Jupiter et Saturne (encore lui!) dans la constellation des Poissons (considéré comme un signe de la "fin des temps", et symbole du christianisme). Conjonction qui avait été prévue par les astronomes babyloniens, c'est-à-dire par les mages, et à juste titre, pour l'an 7 après JC. Justement l'année considérée aujourd'hui comme la vraie date de la naissance du Christ.

Note

(1) [Cela a également signifié qu'ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d'eux les fils de Dieu par adoption; qu'ils ont reçu, en outre, l'Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures, en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l'Evangile. L'annonce de Jésus et de son Évangile ne comporta à aucun moment, une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut l'imposition d'une culture étrangère]
(Source: Vatican)

Le 25 décembre est une date historique Message aux habitants du Royaume-Uni